"Double je"

Rêverie...

Nicolas de Staël "Antibes" 1954

"Le rêveur ! ce double de notre être, ce clair-obscur de l'être pensant"
Gaston Bachelard

Pour avancer droit devant elle la pensée à besoin de bifurquer sans cesse,
de s'aventurer dans les chemins traversiers,
de faire halte dans des clairières plus ou moins ombragées.
Là elle renouvelle son énergie, retrouve élan , sagesse enjouée, saveur.
La rêverie m'est vitale dans ces moments où tout est, devient difficile,
besoin de ce grain de folie douce de la pensée buissonnière !

Vivre c’est ne pas se résigner…

 Un changement de lieu, un voyage, une escapade et tout prend une autre dimension.
On ne part jamais seul mais avec ses propres valises souvent si lourdes qu’il est judicieux de les délester et de faire le tri. des choses qui nous encombre.
Petit jeu que j’ai fait instinctivement ces derniers jours, la lumière et le ciel méditerranéen m’aidant dans cette démarche.
Changer de cap, pas si évident quand la houle est si forte qu’elle fait chavirer la fragile embarcation. Avoir l’impression que plus rien n’est comme avant, mais avant quoi, la vie est là avec son lot d’imprévus que l’on ne maîtrise pas, qu’il faut amadouer, prendre en compte, accepter et vivre avec.
Le bleu de la mer sous le soleil est le même que celui d’avant, même s’il évoque les souvenirs anciens,
" la vie d’un homme s’accomplit sans le secours de son esprit, avec ses reculs et ses avances à la fois sa solitude et ses présences… Camus "

Jeux d'eau...et couleurs du Sud...

Je ne connais pas de moment plus exquis que de relire devant la mer quelques lignes de

Camus extraites de Noces

"Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils... Sous le soleil du matin un grand bonheur se balance dans l'espace..."

Plage de Nice

Saint Jean Cap Ferrat

jeux d'eau  dans les jardins de la villa Ephrussi

voir la vie en rose

comme dans la pub de Dior

faire un rêve Grec à la villa Kérylos

longer la côte jusqu'à Monaco

retrouver mon île, celle qui dans l'enfance était géante...

puis loin de la foule au détour des ruelles de Saint Tropez

                                                                       



D'Antibes, de Nice

de Saint Paul de Vence

 se laisser bercer par la brise légère à l'ombre des palmes

et se laisser envahir par...

" cette joie étrange qui descend du ciel vers la mer."

"Tout ici me laisse intact, je n'abandonne rien de moi-même, je ne revêts aucun masque:

il me suffit d'apprendre patiemment la difficile science de vivre qui vaut bien tout leur
savoir-vivre."

Bon week-end !

Retour en images...

De la terrasse, réalité au soleil, rêve sous les palmes...



La corniche d'or,
roches rouges, calanques, de l'Esterel...

Les remparts d'Antibes,
hommage à Nicolas de Staël...

Vue sur les Alpes et baie de Nice sous la brume...
(contraste entre l'eau à 14 degrés et la température de plus de 25 degrés)


La suite dans le prochain billet.
Retour un peu chahuté, intervention d'un technicien pour un problème de piscine,
recherche d'un jardinier, trop de travaux et plus assez d'énergie, sans oublier tout le reste.
Bonne journée sous le soleil !

A bientôt ...

 

Le ciel au réveil, couleur, lumière, contraste,
hélas il est temps de rentrer.





A bientôt !

Bon dimanche.

Carte postale...

Un petit coucou de mon paradis
i l y a le ciel, le soleil et la mer...

Vue de la terrasse .

Merci pour vos messages et commentaires.

Toujours recommencée...

”Il existe je ne sais quel composé de ciel, de terre et d’eau, variable en chacun, qui fait notre climat. En approchant de lui, le pas devient moins lourd, le coeur s’épanouit…"
Jean Grenier, in " Inspirations méditerranéennes" 

Je suis à la joie d’aller vers la mer. J’ai hâte de la retrouver, de plonger mon regard dans la vague
bleue " toujours recommencée ".
Joie comme celle d’une enfant qui arrive en courant sur la plage et se met à jongler avec
les coquillages, les nuages et les bulles de soleil, qui prend une poignée de sable, la laisser
couler entre ses doigts comme on laisse couler le temps, minute d’éternité.

La mer pour moi est ce cadeau, elle est ce temps hors du temps, elle est gardienne des secrets
fragiles de la vie à réinventer à chaque fois.
Elle est cette joie qui ne s’estompe pas mais reste intacte, elle est promesse d’éblouissement,
de ravissement . Elle est saveur, étrange mélange de puissance et de douceur, elle éblouit comme
happe et frappe la beauté dans un admirable presque rien.
Elle est flamboiement d'eau vive, élan d'un coup de vent.



A bientôt, je vous enverrai des cartes postales ! 

photos "Emma et Noé " vacances 2009

Pour la nuit...

Adieu l'artiste !



Zao Wou-Ki

sans titre 1987 huile sur toile 280 x 460
Ecole normale supérieure, Lyon

Casse-tête...

Le printemps tarde, il fait gris et frais pour la saison, dans le Sud en me référant à la météo
à venir il va faire beau, doux,et peut-être un peu de pluie.

Choisir les vêtements à mettre dans la valise pour l’escapade méditerranéenne devient un vrai casse-tête.
La solution…
Ranger mon placard par exemple.
Mais un placard est une source de labeur infini, une garde robe est un véritable
album souvenirs à elle toute seule, mais aussi une infirmerie si l’on considère le rangement
comme une psychanalyse.
Il y a les vêtements, ceux pour la nouvelle saison encore jamais portés, choisis souvent
un jour où on avait envie de remettre le miroir dans sa poche.
Il y a les habits que l’on conserve parce qu’ils rappellent un moment important,
un premier baiser peut par exemple sauver la vie d’un tailleur démodé,
un parfum sur une robe rappeler un panier de pétales de rose,
un champ de coquelicots qui danse dans le vent,
le petit pull rayé marine et blanc qui se moque des époques et évoque  les jours joyeux
du bord de mer.
Le ciré est là, il me tend les bras et refait son cinéma,
prêt pour regarder la mer, ce miroir qui ne sait pas mentir.




crédit photos Chris Ewerard

Au bout du compte...

 

Faire un bout d'essai,

un bout de conversation,

aller au bout de ses idées,

mettre les bouchées doubles,

 brûler la chandelle par les deux bouts.

Partir au bout du monde,

au bout de ses rêves,

porter son coeur à bout de bras,

se rendre au bout de son bonheur,

faire son nid au bout du coeur.

Goûter du bout des lèvres,

connaître sa peau du bout des doigts,

aimer à bout de souffle,

voyage au bout de la nuit,

au bout de la vie

et au bout du compte

se rendre compte

qu'on est toujours tout seul au monde...

photo Gruissan

Roses épistolaires...

Tout ce qui nous émeut, tu le partages.
Mais ce qui t’arrive, nous l’ignorons.
Il faudrait être cent papillons
pour lire toutes tes pages.

Il y en a d’entre vous qui sont comme des dictionnaires;
ceux qui les cueillent
ont envie de faire relier toutes ces feuilles.
Moi, j’aime les roses épistolaires.

 

Rainer Maria Rilke ,Les Roses XVIII
Vergers/ Poésie/Gallimard

 

Le pouvoir des mots...

Je venais de relire cet ancien billet :

En laissant la porte entre-ouverte, elle ne mesurait pas à quel point elle agissait avec légèreté en laissant pénétrer les mots d'inconnus. Elle les accueillait avec bienveillance ces mots, enthousiasme, se laissant surprendre...
Elle avait l'habitude d'écouter les autres, d'être disponible, aussi ces échanges pour elle allaient de soi. Bien qu'elle sache que tout est éphémère elle se laissait prendre au jeu des mots, les savourait,ils devenaient son pain quotidien, l'eau qui étanchait sa soif d'aimer.
Mais elle n'arrivait pas à comprendre le silence qui s'instaurait parfois brutalement , elle se sentait perdue, rejetée , elle avait beau vouloir se raisonner, se dire que tout n'est que passage...
...Alors parfois elle se décourageait, voulait mettre la clé sous la porte, savaient-ils seulement tous ceux et celles qui avaient frappé à sa porte ,qu'elle aussi avait besoin de leurs mots, de leur présence ?

..quand la petite musique m'avertit de la venue d'un nouveau message  que je vous donne en lecture tant ces mots m'ont touchés.
Il n'y a  pas de hasard, mais vraiment que des rencontres et l'on ne mesure jamais à leur juste valeur le pouvoir des mots.

Une pensée toute de velours pour vous Elisanne  ..... envie de vous dire ...

"il y a certainement des déserts à traverser ...des folies brûlantes à rencontrer..."..."lumière d'été ombreuse à mon incertitude" ....Elisanne ce sont vos mots qui trônent dans ma salle de bains en haut à droite de mon miroir .....j'y plonge mon regard chaque jour ...deux trois mots comme des étoiles ...une phrase ...vous Elisanne ...c'est un peu de presque vous et tellement vous......"illuminer le soleil ...remplir le silence"...

je pense à vous si souvent Elisanne...

De quoi mettre du soleil dans cette journée !

Saudade...

J’avais de la joie dans mes yeux
J’avais le sourire aux lèvres
J’avais une jupe froncée
J’avais de la folie dans ma tête
J'avais un espoir fou
J'avais foi en mon destin

J'avais des rêves d'enfant
J'avais un petit monde
J'avais toute ma rue
J'avais les autres filles
J'avais les étoiles
J'avais la lune

Je voudrais être ce que je fus
Car, quand j’étais une petite fille,
Tout le printemps était à moi
Dans une seule petite fleur

Un fado que chantait "Amalia"

Peut-être une pause s'impose, je n'ai rien décidé...

photo lieu-dit de la commune
de Coron , Maine et Loire

Premier avril...

Nous vivons bien à l'aise, chacun dans son absurdité,

comme poisson dans l'eau...

 

...et nous ne percevons jamais que par un accident
tout ce que contient de stupidités
l'existence d'une personne raisonnable.
Nous ne pensons jamais que ce que nous pensons
nous cache ce que nous sommes.

Paul Valéry in ,Monsieur Teste
L'imaginaire/Gallimard page 39

tableau François Groslière "Bouche cousue"
avec son aimable autorisation