Un rayon de soleil bien que timide me renvoie en pensée à
cette Provence que j’aime tant ,
à ce jour où sur les traces de Van Gogh à
Saint Rémy, je pensais à cette toile qu’il a peinte
en arrivant
dans ce lieu.
Le ciel se recolore...
On dirait que le paysage est tout éclaboussé de croyance.
On voudrait jardiner ce bleu, puis le recueillir avec des gestes lents dans un tablier de toile ou une corbeille d'osier. Disposer le ciel en bouquets, égrener ses parfums, tenir quelques heures la beauté contre soi et se réconcilier.
On voudrait, on regarde, on sait qu'on ne peut en faire plus et qu'il suffit de rester là, debout dans la lumière dépourvus de gestes et de mots, avec ce désir d'amour un peu bête dont le paysage n'a que faire, mais dont on croit savoir qu'il ne s'enfièvre pas pour rien, puisque l'amour est présicément notre tâche, notre devoir, quand bien même serait-il aussi frêle que ces gouttes d'eau d'après l'averse tombant dans l'herbe du jardin.
Jean- Pierre Maulpoix, in "Une histoire de bleu"
Poésie/ Gallimard
crédit photos :
Chris Golson
Vincent Van Gogh "Les Iris" 1889
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