Le monde est un vaste pays inconnu que l’on contemple depuis
les terrasses.
On choisit les chambres avec vue, celles qui donnent sur la
mer, même si l’on sait que la mer ne se donne pas. On l’entend crier derrière
les volets : elle est la gorge de la nuit, la voix qui ne parle pas, la récitation
muette des lointains, la causerie assourdie du silence, une belle alliance de
mot posée comme un emplâtre sur le vide de la langue…
Elle ne dit rien, ne délivre pas de leçon. Et pourtant il convient d’y prêter l’oreille. Ecouter ce bruit vide n’est que vivre et se tenir en soi : habiter sa propre pâleur, avec ce curieux désirs de couleurs qui démange, qui agace, ce goût de sucre que laissent dans la bouche certains mots.
L’infini nous colle aux paupières et nous fait un visage enfariné de clown.
Jean-Michel Maulpoix, in "Une histoire de bleu"
Poésie/Gallimard
La mer est un livre d'images,me voilà en pleine rêverie, j'y
suis...
Et pourtant je ne la verrai pas cet été…
Ce blog durant la période estivale va prendre un peu le large pour ne pas s’essouffler.
La publication des billets sera très irrégulière.
Je vous souhaite à tous un bel été !