Météo show...show...

Et voici le journal suivi de la météo.

Les infos scrutent les abîmes économiques, calculent la satisfaction des citoyens par rapport aux lois promulguées dans la chaleur des hémicycles, révèlent les scandales qui fond froid dans le dos et fustigent le brouillard qui enveloppe certaines affaires.
Puis vient la météo, dans le même registre noir comme pour donner l’estocade :

Non seulement tu vas gagner moins, mais en plus tu auras un temps pourri…

Bien sûr, tu as les 35 heures et une RTT le vendredi, mais il tombera tant de pluie ce week-end que tu consacreras tout ton temps à pomper l’eau de ta cave et à colmater les fuites du plafond…

Il fera beau en Corse mais les ferries et les avions sont en grève et tu ne pourras pas t’y rendre…

Dédiée aux nuages, au soleil et aux températures, météo show émission où tous les coups sont permis est  en train de devenir le 8^ème art.Elle fait appel a des talents aussi divers que l’acrobatie, l’écriture dramatique et le théâtre.

C’est le syndrome Canal Plus.

Perchées sur des talons aiguilles, les lolitas filiformes affectées à la Prévision des Mouvements Cycloniques déboulent dans des robes ceintures en tournant leurs deux hémisphères sud au risque de créer un ouragan incontrôlable sur la libido mâle.
Dans un délire d’accessoires, de mots et de gestes, elles tentent moins d’annoncer la température de demain que de rester au beau fixe dans les sondages pour ne pas sombrer dans la froidure du pôle (emploi).

Mais il est difficile de dérider celui qui veut surtout savoir s’il peut rentrer les foins, sortir son barbecue ou faire du ski de fond derrière chez lui. Tout le monde n’a pas pour Chimène les yeux de Rodrigue. Ni pour leurs jambes les yeux des invités politiques !!!
Ah, le regard des politiques sur ces filles.
On voit bien qu’ils aimeraient conquérir toutes leurs ” circonscriptions “.
Après avoir chassé dans les rangs des journalistes, ils seront peut-être bientôt les prédateurs de celles qui font la pluie et le beau temps dans le pays profond.

Extrait adapté librement de la chronique de H. Dreikaus parue dans les DNA