Hier j’ai pris un plaisir fou à me replonger dans l’univers de Barthes,
j’ai réécouté (merci la toile et ses ramifications) la leçon inaugurale de la chaire de Sémiologie Littéraire du 7 janvier 1977 .
Ah ce goût des mots, de la langue, ce couple langue- parole…
Je me suis retrouvée plongée dans le passé, l’écoutant avec la même ferveur lors de la parution des « Fragments d’un discours amoureux » moi installée devant mon téléviseur à regarder « Apostrophes » lui devisant avec fougue et une passion si peu commune de ce :
Ravissement/ Pourquoi/ L’incertitude des signes/(S’) Abîmer/ Angoisse/ Adorable/ Aime/ Abscence/ Altération/ Catastrophe/ Fête/ Fou/ Jalousie/ Gradiva/ Identification/ Signes/ Tel/ Tendresse/ Union/ Vérité/ Vouloir-Saisir/ …
Ce livre m’accompagne aujourd’hui encore, je le reprends sans cesse ainsi que les cours et ses séminaires, car un rêve que je n’ai jamais pu réaliser a été de suivre ses cours.
” Du milieu de la tempête qui me déracine, me dépossède de mon identité, je veux parfois revenir à l’origine- à mon origine. Une pente invincible me fait glisser, descendre (je coule) vers mon enfance. Mais la force qui produit ce souvenir est ambiguë : d’une part, je cherche à m’apaiser par la représentation d’un temps adamique, antérieur à tout souci d’amour, à toute inquiétude génitale, et cependant empli de sensualité, par le souvenir, je joue ce temps contre le temps du Souci amoureux, mais aussi, je sais bien que l’enfance et l’amour sont de même étoffe : l’amour comblé n’est jamais que le paradis dont l’enfance m’a donné l’idée fixe. “
Roland Barthes
Le discours amoureux Séminaire à l’école pratique des hautes études 1974-1976
suivi de Fragments d’un discours amoureux: inédits Seuil