Difficile de s’attaquer à un personnage historique comme le fut le “Général” qui représente trente ans d’histoire de la France et dont on commémore demain sa disparition.
J’aime l’Histoire qui si souvent se mélange à la petite histoire des gens simples dont le courage n’a pas fait la une des journaux, mais a contribué à l’honneur et la grandeur de la France.
Ces derniers jours nous avons eu droit à plusieurs documentaires à la TV concernant le Général, la guerre d’Algérie, Mitterrand, Badinter et son combat contre la peine de mort.
Tous relataient des faits qui pour moi étaient passé sous silence .
Pour moi le Général incarnait avant tout le 18 juin, j’avais beaucoup moins d’estime pour l’homme de la Vème République.
Tout ceci me ramène à la lecture de” Passé sous silence” d’Alice Ferney , récit d’événements réels, les choses dites l’ont été et les faits sont authentiques, récit où s’affrontent deux visions de l’honneur et du service de l’Etat. Il raconte ce moment singulier où un héros s’est trouvé juge et partie.
Alice Ferney convoque tour à tour les pensées des deux protagonistes, avec la volonté d’exhumer une injustice,
et sans jamais juger.
Ce livre permet de comprendre ce qui, dans des temps troublés,a pu mener un homme à mourir et un autre à condamner.
« Il est plus aisé de consigner la guerre en général que la guerre d’un seul soldat…
Sans doute faut-il, pour inscrire son patronyme dans les livres et les manuels, s’approcher au plus près de l’Etat, détenir ses secrets, ou bien être l’Etat, le représenter aux yeux des citoyens et au sein du monde, connaître et se mêler des questions qu’il traite. Tel est le cas des deux figures de cette histoire, le colonel et le général, qui dans le temps d’une fracture, d’un basculement qui devient cataclysme après un éclair de feu à la tombée du soir, dans la lumière incertaine qui confond les chiens et les loups, s’affrontèrent jusqu’à ce que mort s’en suive…
…Duel singulier et fatal où se mêlèrent le courage passionné d’un homme et la raison d’Etat, la conviction obstinée d’un accusé et la rancune d’un chef, la droiture d’un jeune officier et le machiavélisme d’un meneur politique, la pureté d’un conjuré et l’intransigeance d’une personne couronnée par son passé. Deux caractères d’exception, l’un idéaliste et l’autre réaliste se toisent avec la même rigueur (et une non moindre vigueur) d’un bord à l’autre d’un évènement tragique, dans une tourmente qui semble ne pouvoir trouver qu’une fin sanglante et partielle… »
Si le sujet vous intéresse je ne peux que vous conseiller ce roman “passé sous silence” ou avec beaucoup de finesse et une précieuse prise en compte des mécanismes psychologiques, Alice Ferney à l’audace de soulever la chape du silence.