C’est l’heure des retrouvailles entre copains, rendez-vous pris au bar du coin, on se serre au comptoir. L’heure animée de l’apéro. Bruit des tasses qu’on lave. Choc de la tasse de café qu’on vide de son moût avant de la remplir. Demis qui moussent, bouchons qui sautent.
Bruit, beaucoup de bruit, dix, vingt conversations se croisent, s’entremêlent, à la radio une chanson dont on a du mal à comprendre les paroles dans tout ce vacarme, les mots ne s’envolent plus dans les volutes de fumée.
Pénètre dans le bar un homme handicapé, encore jeune, souriant, deux béquilles, une jambe quasi inerte. Il a beaucoup de mal à se déplacer. Accident de moto. Mais son sourire !
Salut, ça va ?
Super ! dit-il en élargissant son sourire. Un café s’il vous plaît !
Un peu plus loin on peut entendre
“Tu vois, nous qui nous plaignons tout le temps, mais nous pouvons marcher.
Lui il ne marche pas, mais il a l’air heureux… “
Voilà qui vaut tous les cafés philo.
A la radio Christophe chante “les mots bleus ”