"Double je"

Au coeur du coeur...

Au coeur de l’espace
Le Chant

Au coeur du chant
Le Souffle

Au coeur du souffle
Le Silence

Au coeur du silence
L’Espoir

Au coeur de l’espoir
L’Autre

Au coeur de l’autre
L’Amour

Au coeur du coeur
Le Coeur

 

Andrée Chedid, Rythmes

Image tremblante...

Un cygne avance sur l’eau
Tout entouré de lui-même,
Comme un glissant tableau ;
Ainsi à certains instants
Un être que l’on aime
Est tout un espace mouvant

Il se rapproche, doublé,
Comme ce cygne qui nage,
Sur notre âme troublée…
Qui à cet être ajoute
La tremblante image
De bonheur et de doute.

Rainer Maria Rilke

 

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La fin d'été...

 

Enferme cet été dans une boîte de paille,
dans une tour de sable,
dans une étreinte de vent,
dans le calice d’un pavot.
Enferme le sans force.
Enferme le pour qu’il puisse de nouveau,
apparaître un jour où tu seras seul,
un jour d’hiver
apparaître comme un parfum,
comme un oubli.

Comme un signe salutaire.

Vlada Urosevic , La fin d’été

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Cale sèche...

 

Les mots sont des cargos, le blog les véhicule, et sait faire le plein de leur cargaison, parfois les mots comme les cargos sont en cale sèche.
Alors il faut des mots puzzles pour aider à porter les fardeaux trop lourds sur nos épaules pour parcourir les voies nombreuses et sinueuses de la vie,
jusqu’à l’arrivée à  destination.
Mais où allons- nous ?

 

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J'avais rêvé la vie...

« Comme ces  voix sans sexe qui dans les cathédrales montent d’un trait jusqu'aux plus hautes voûtes tandis que la masse obscure du cœur se tait pour donner plus de prix à cette flèche ardente, comme ces voix dont la supplication se tend désespérément, sans une défaillance, jusqu’à la mort finale, comme ces voix mystiques qui se grisent de leur mysticisme et oublient les dômes qui les séparent de Dieu, comme ces voix tenaces et soutenues, avides et extasiées, comme ces plaintes orgueilleuses qu’on ne comprend que dans la sensualité de l’Eglise, comme ces voix enfin qui ne trouvent pas en cherchant mais en se donnant,
j’avais rêvé la vie. »

Albert Camus
Premiers écrits, La Maison mauresque,1933

C'est une maison...

La mienne n’est pas adossée à la colline, elle n’est pas bleue Majorelle
Elle ne ressemble en rien à la Villa Malaparte, sa couleur, n’est pas rouge sang.
Elle ne ressemble ni à un château de Bohème,ni à la Rontonda de Palladio.
Elle est blanche toute simple,elle peut paraître fragile,mais ses fondations sont solides.
A l’intérieur,
elle cache des trésors invisibles aux yeux de ceux qui ne jugent que par le paraître.
Parfois elle se met à rêver de s’offrir au vent, à la mer,aux goélands.
C’est ma maison
Elle aime vibrer de rires, de repas joyeux,elle aime s’animer de musique,de poésie, de peinture, d’amour.

Elle aime recevoir…On ne frappe pas…On entre…