Un cygne avance sur l’eau
Tout entouré de lui-même,
Comme un glissant tableau ;
Ainsi à certains instants
Un être que l’on aime
Est tout un espace mouvant
Il se rapproche, doublé,
Comme ce cygne qui nage,
Sur notre âme troublée…
Qui à cet être ajoute
La tremblante image
De bonheur et de doute.
Rainer Maria Rilke