"Double je"

Lettre ma mre

Guatemala


Lettre ma mre

Quand je pense toi, souvent, je redeviens la petite fille qui aimait se blottir dans tes bras, trouver le rconfort mes chagrins.
Tu es partie bien vite et trop tt. Je n’tais encore qu’une toute jeune femme, nous n’avons pas eu le temps d’changer et de parler de ce qui faisait tour tour notre attachement et notre fuite l’une de l’autre.
J’aurais tant voulu que tu me dises, que tu m’aimes pour ce que je suis, et non pour ce que je reprsentais pour toi.
J’ai toujours souffert d’avoir cru que tu ne m’aimais qu’au travers du regard de cet autre enfant, mon frre, que je n’ai jamais connu, car mort avant ma naissance.

J’tais tes yeux le substitut de cet enfant, tu me montrais ses jouets, nous allions sur sa tombe, et je mettais chaque fois une fleur dans le bec de la colombe blanche qui l’ornait.

J’ai souffert de tout cela plus que de raison.

Peut-tre n’as-tu pas trouv les mots pour me « DIRE » tout ton amour.
Aujourd’hui je sais que tu m’aimais, tu me l’as prouv ta manire en me gtant trop, moi j’avais juste besoin d’entendre tes mots.

Et puis un jour, bien plus tard, en regardant une photo de toi, j’ai compris que tu n’tais pas seulement ma «  mre » mais aussi une « femme »et que je ne pouvais pas tre tout pour toi.
Souvent nous nous sommes dtestes, haes…et puis aimes…

Aujourd’hui je voulais te rendre hommage et te dire que tu as t une maman aimante et une femme merveilleuse, et si je suis ce que je suis je te le dois…

 

Lettre ma mre

"Eau sauvage ... crire une suite au texte..."

 Atelier d'criture 
 Ecrire une suite au texte extrait de "Eau sauvage"

 

Texte  de l'auteur

 

C’est dlicat, on ne sait pas comment vous parler.

 

Essaye de savoir ce qu’elle a, toi tu sais lui parler.

 

Nous allons annuler.

Parce que.

 

C’est tout ce que tu voulais me dire ?

 

On ne se voit jamais, on dirait que vous avez quelque chose me reprocher. J’aimerais comprendre.

 

Je ne sais pas utiliser les belles formules, m’exprimer comme il faut, employer les termes adquats.

C’est regrettable on se braque.

Je suis content que nous ayons eu cette discussion.

J’ai certaines qualits mais j’ai un gros dfaut : je suis trs orgueilleux.

 

Il arrive un moment où l’on est excd. Avec tous mes efforts ? Entendre encore des rflexions ? Alors j’clate. Je prends sur moi, je prends sur moi, mais trop c’est trop.

Mon texte :

 

 

 

Pourquoi en sommes nous arrivs l ?

Nous avons tant de choses nous dire.

Nous n’arrivons plus communiquer.
Les mots sont difficiles et tellement lourds de sens.

Quand je veux vous dire ce que je pense rellement, vous ne voulez pas « entendre », vous faites semblant de m’couter, mais je sens que votre pense est ailleurs.

Dans un monde qui ne m’appartient pas, ou plus.

Pourtant nous avons vcu de beaux moments ensemble, lors de la rdaction commune de ce livre.
Nous y avons mis tout de nous-mmes.

Vous souvenez-vous de nos crises de fou rire, suivi souvent de moments intenses de tristesse.
Nous cherchions les dialogues qui pouvaient sduire le plus grand nombre, nous n’tions pas toujours d’accord.

Vos penses taient si souvent diffrentes des miennes, double nous tions, chacun.

Notre complicit  nous rendait plus vulnrables aux vnements rels de la vie.

Notre imaginaire vagabondait, nous frlions nos mes avec nos mots.

Lentement nous glissions vers cet lan amoureux, ce ravissement.

Vous tes orgueilleux dites-vous ? Vous ne supportez plus mes questions, elles vous gnent…

Et moi donc, toujours vous me poussez dans mes retranchements, sans arrt j’analyse ce qui se cache derrire vos mots.

Toujours ce jeu de double sens et que je peux mal interprter.

Moi aussi je suis vulnrable, vos sarcasmes m’exasprent, c’est la raison pour laquelle ce soir je n’ai pas envie de vous accompagner ce dner de remise de prix littraire.

L’criture de notre roman est acheve depuis quelques mois, j’ai commenc m’habituer vos absences.

Cela ne fut pas sans douleur, je ne peux ce soir faire semblant et montrer un visage souriant alors que mon cœur saigne.

Si seulement vous aviez donn signe de vie.
J’aimais notre complicit.
Vous me dites que vous aussi ! Mais alors pourquoi les choses ne sont-elles pas plus simples ?

 Pourquoi n’arrivons-nous pas tout simplement nous dire sans utiliser des mots dfinitifs, notre attachement sans bornes. Notre joie d’tre ensemble.
Voil, je me sens mieux aprs vous avoir dit tout cela et vous ?

Vous me comprenez dites-vous ?

Je vous attends demain matin, nous prendrons le petit djeuner la terrasse du caf que nous aimons tous les deux !

Nous recommencerons   nous dire ce que nous ne savons pas formuler par timidit.

A demain, bonne soire…

A demain !!!                                                                        
                                                                                            E.A

"Eau sauvage ... crire une suite au texte..."

" LES COURSES "

 

 

J’ai horreur des hypermarchs, je prfre de loin le commerce de proximit, tre reconnue, bien que je sache que ces sourires n’ont rien d’authentique, mais je prfre cette hypocrisie l’indiffrence des grandes surfaces.

Quoi de plus anonyme qu’une grande surface,  se retrouver seule dans la multitude, il n’y a pas mieux. Il n’y a qu’ entendre les conversations changes entre des personnes qui se rencontrent :

 –bonjour, vous allez bien ?

_il ne fait vraiment pas beau, il est pourri ce printemps…  etc.…

-et puis le fameux «  on se tlphone… »

 

Ce qui me rvolte et me gne c’est de voir ces femmes exploites, tenant des stands promotionnels, offrant leur sourire aux chalands pour permettre d’augmenter le chiffre d’affaires.

Et encore ces femmes d’un ge certain, le regard vide, travaillant aux caisses, obliges de continuer pour assurer pniblement leur revenu et permettre d’obtenir la maigre retraite laquelle elles « auront droit ».

Non dcidment j’ai gch ma matine en allant faire mes courses.

 

Mais qu’elles sont bonnes les cerises de l’hypermarch !!!

" LES COURSES "

"Des gens ordinaires..."

août 1944 Mulhouse

 Histoire de gens ordinaires «  1939-1945 »

 

 

En ces temps de commmoration, j’ai envie de vous relater les « Histoires » vridiques d’une personne de ma famille, histoires que j’ai souvent entendues.

Comme vous le savez, je suis Mulhousienne et pendant la guerre l’Alsace tait sous l’oppression allemande, les hommes enrls d’office dans l’arme de l’envahisseur.

Beaucoup n’ont pas accept cette situation au prix de leur vie et de celle des leurs.

Appelons-le Mr. X, pre d’une famille nombreuse, il a risqu sa vie et celle des siens, en hbergeant pendant de longs mois un jeune alsacien, fils de ses amis, pour lui permettre d’chapper cet enrlement. Il a t cach dans le grenier de la maison, quelques fois dans la cave selon la situation.
Le jour de la libration de Mulhouse, la premire fois qu’il a pu sortir libre de la maison, il s’est fait renverser par une jeep conduite par des Amricains et est mort sur le coup.
Ironie du destin !

Les risques durant la guerre taient normes :

dportation de toute la famille, passage par les armes…

 

Autre « Histoire »

La maison de Mr.X tait situe au bord du canal du Rhne au Rhin, les Allemands et les Franais de part et d’autre de ce canal se mitraillaient. Lors des alertes de bombardements il fallait vacuer la maison, se rfugier dans les abris.
Un jour revenant la maison, aprs une alerte, Mr.X retrouva la maison crible de balles.

L’une avait travers l’armoire de la chambre coucher dans laquelle se trouvait la robe de marie de sa femme, robe qu’il retrouva dchiquete.

Voil ces devoirs de mmoire transmettre, pour que plus jamais cela ne puisse advenir, maintenant que l’Europe existe.

Quelle chance nous avons de ne pas connatre la guerre.

 

Je pense ces magnifiques films :’ la liste de Schindler ‘ Le Pianiste’ et surtout ‘Nuit et brouillard’

aux livres ‘le journal d’Anne franck’ et le dernier ‘Dans la guerre ‘ de Alice Fernay

Et beaucoup d’autres œuvres,

ma visite Oradour-sur –Glane grand moment d’motion,

ma visite au camp de concentration du « Struthof »

qui relatent cette priode qui fut si atroce pour beaucoup.

Malraux fait aussi partie de l’histoire de l’Alsace, c’est lui qui a dlivr de nombreuses communes alsaciennes avec la 2^me division blinde de « Leclerc »

 

 

 

Il faut savoir risquer la peur comme on risque la mort, le vrai courage est dans ce risque.
                                                                                                                                               Georges Bernanos 

 

P.S J'avais post cette note le 31 mai mais comme j'ai eu plein d'ennuis de blog ce jour- l je tenais la remettre et demande leur  indulgence ceux qui l'avaient lue et laiss des commentaires.

"Des gens ordinaires..."

Au commencement est CADAQUES

Cap creus Cadaqus

2004 Anne DALI

Au commencement est Cadaqus.

Son « paysage ternel et rel, mais parfait » chant par le pote Frdrico Garcia Lorca

« L’horizon s’tire comme un grand aqueduc, le poisson d’argent saute pour attraper la lune »

 

Dali, les habitants de Cadaqus en vivent, ce qu’ils en pensent ? pour l’essentiel, qu’il s’agit d’un fada, comme on en rencontre beaucoup sur ce coin de cte où l’air sec et froid de la tramontane attise la mlancolie.
A une demi-heure de marche un peu plus au nord dans la baie voisine, Dali mtamorphose la plage de Port-Lligat, avec la complicit de Gala, muse dbauche Paris, femme du pote Eluard.

Les plus minents surralistes ont dfil dans les annes 1930, Breton….

Aprs la seconde guerre mondiale se sont les collectionneurs qui ce sont presss, Walt Disney et le duc de Windsor en tte suivis des stars de la Pop Music. Sans compter les phbes affubls d’ailes en carton, embauchs pour servir le champagne ros et plus si affinits.

Un peu plus au nord encore, le Cap Creus tend des langues minrales vers le soleil levant, le Cap demeure sublimement dsert si l’on excepte le phare, et le club Med  adroitement dissimul dans la crique. C’est l que j’ai dcouvert ces magnifiques paysages, entendre la mer se fracasser contre les rochers et les embruns venir lcher mon visage. Ecouter au soleil couchant dans l’amphithtre naturel  les pieds dans l’eau Brahms ou la mer de Debussy

A une demi-heure de route de Cadaqus au sud cette fois, un autre site conserve la mmoire dalinienne ; Empuries dont l’emblme est Pgase, le cheval ail, seule cit grecque de toute l’Espagne . C’est l qu’au milieu des annes 1920 que Salvador promne Lorca qui se meurt d’amour pour lui, s’assied aux pieds de la statue d’Asclpios et prend le froid dans un couvent voisin transform en muse. Les archologues s’affairent aujourd’hui encore car au dessus de la ville hellnistique une vaste cit romaine a surgi.

Trente minutes de plus toujours au sud, l’antiquit fait place au moyen-ge. Voil Pùbol, son glise fortifie son inquitant chteau offert en cadeau par Dali Gala.

Et puis Figueras, le muse entirement conu par Dali partir de 1960 et où il mourut dans l’appartement prvu pour lui au sein du muse. Quelques petites toiles conserves l sont exceptionnelles  « Le spectre du sex-appael » (1932) le monde de Dali dans son ensemble s’y trouve concentr.
Sa virtuosit acquise force d’un travail colossal,sa fantaisie inspire par les œuvres de Bosch dcouvertes au Prado Madrid, son onirisme psychanalytique forg au contact des surralistes parisiens, son obsession de la dcadence enfin traduite grands renforts de formes molles, ultime et emblmatique sursaut de l’Art Nouveau espagnol.

Dali n’eut de cesse d’assumer une fascination morbide pour le dsquilibre.

Dali l’homme qui voulait tre plus grand que ses cauchemars d’enfant.

                                                                                

                                                                 note dj poste le 31/03

 

P.S  c'est en lisant le beau texte de Semanteme que j'ai eu envie de remettre cet article car tous les souvenirs de cette rgion que je connais bien ont ressurgi et ainsi je prolonge ce voyage qui  cet instant est un retour dans le pass,  est dans le prsent...l'avenir nul ne sait !

 

 

 

 

Au commencement est CADAQUES

" Histoire d'hommes et de gteaux"

Petit Lu vers Nantes, Petit Brun Grenoble jamais disparus avec leurs parfums lourds d’odeurs les jours d’orage, petits gteaux aux amandes dans les arrires fonds des salons de th chinois aux yeux briss…et de gingembre de Nol, que ctoient d’tranges ptes vertes et blanches qui collent et poissent mes crans mais il faut bien que la Chine s’veille.

 

Paris-brest, a fait TGV, la madeleine de Proust Cabourg plonge dans l’oubli et les oubliettes, baiser poudr c’est plus Orient Express l où partent les religieuses et nonnettes Rome, Tiramissu dans le Japon profond où profitent (rolles), parmi les palmiers et les cornes de gazelles, les mille-feuilles toujours baba qui se crpent le chignon au rhum pour un sige au conseil d’administration. Crumbles, dlicieux aux pommes de trois couleurs et la vanille cannelle.

Strudels et gteaux des salons de th de Wien et au fromage blanc touffe-chrtien dans les quartiers juifs.

 

Premier prix pour un gteau bnvole libre, arien, de qualit, humanitaire, sans contrainte et qui fasse plaisir aux autres, gratuit videmment pour les restos du coeur, un gteau solidaire qu'on mangerait entre soi et les autres sans le dpartager, un gteau miraculeux qui se multiplierait l'infini.

 

  

" Histoire d'hommes et de gteaux"

"Tout ce qui va venir..."

Tout ce qui va venir

Ne nous dit pas qu'il vient

Tout ce qui va partir

Ne nous dit pas qu'il meurt

Tout ce qui va rester

Crie son ternit                                             
                                                          Guillevic  "L'Innocent"

en remerciement "Jichel"
qui a dpos ce pome sur l'une de mes notes

 

"Tout ce qui va venir..."