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Vers Linthal
au dtour d'un chemin ... le13/03/2005
Avec ta faon trs personnelle
d’aimer ton prochain
Plus boxeuse que religieuse
Ta mthode de chasse
Impressionnante
Ton port de tte lgant
Ton apptit froce
Tes amours sanguinaires
Tes mœurs voraces
Tigresse de l’herbe
Amante
Ta passion dvorante
Couvre tes amants
Ils te souhaitent contrainte
Mais paient trs cher
Le feu de l’treinte
Mante, amante
Dvoreuse
jusqu’ l'extase...
Au Moyen Age, « la glose » tait l’activit des clercs qui annotaient le moindre verset biblique.
Gloser c’tait claircir le sens d’un mot, tablir des nuances, confronter l’infini les divergences d’interprtation, tel point que les manuscrits taient couverts de notes entre lesquelles il tait parfois impossible de retrouver le propos initial.
La pratique abusive de la glose tait devenue un sujet de moquerie et il est probable que le sens pjoratif du verbe » gloser » vient de l.
Aujourd’hui on glose toujours et beaucoup.
Le moindre sujet d’actualit suscite des commentaires, des images abondantes. Le dbat est parfois occult par le discours, mais cela est peut-tre le but recherch.
Alors nos carnets de toile, nos blogs, ce moyen de communication interactif, simple et conomique dont le champ est infini, ce formidable outil de dmocratisation de la parole et de la pense, se dveloppe.
Les hommes politiques, les commerciaux et les professionnels des mdias ne s’y trompent pas.
Au Moyen Age, les annotations bavardes des clercs avaient fini par masquer ou pervertir la parole originelle. En changeant de support le texte leur a chapp, ils n’taient plus les seuls dtenir le droit de savoir et de comprendre.
Les outils nouveaux nous bousculent dans tous les domaines. Ils peuvent faire basculer les rapports hirarchiques et les convictions installes.
Alors reste souhaiter que nous blogueurs ne devenions pas des gloseurs dans un monde dj bavard où il est parfois si difficile de s’entendre.
(Je me suis inspire d’un article paru dans les DNA)
Photo Ballet du Rhin
Premire partie
Plaisir et ambigut
Parfaite harmonie que ce mlange subtil, la musique de "Mahler" accompagnant les danseurs peine voils, illusion de corps nus mais en mme temps asexus, ambigut, quivoque, trouble fascinant .
De jeunes phbes, des desses graciles dansent au son de la « Xme symphonie ».
Ravissement, ressenti, motion, se lovent sur toutes les zones du corps, mise en scne de l’affect visant le plaisir, l’amour, l’rotisme…
Dcor minimaliste, jeu de lumire mettent en valeur ces corps virevoltants tourbillonnants, esquissant des pas de danse comme la ronde de Matisse.
Equilibres instables, dsquilibres consentis, abandon au corps de l’autre. Traque des mois d’une danse jubilatoire place dans les blancs de la partition,
fusion de multitudes de possibles dans l’espace
et les corps.
Deuxime partie
« Le chant de la terre »
Interprtation somptueuse des musiciens de
"l’orchestre philharmonique de Strasbourg"
voix puissante du tnor et du baryton,
ballet expressif dans sa modernit.
Les corps se touchent, se frlent, se cherchent, s’entrelacent, se rejettent, nous donnent voir les saisons de la vie.
La joie, la tristesse, l’amour, la mort et toujours ce mouvement perptuel, le recommencement de toutes choses.
J’aime ces corps en mouvement, cette musique.
Ici musique, posie, danse fusionnent pour livrer un spectacle total, un spectacle qui transporte dans un de ces « mondes » que Mahler entendit btir pour ses symphonies.
Belle soire La Filature avec le
"Ballet de l’Opra national du Rhin."
Deux chorgraphies l’une de Andonis Foniadakis,
l’autre de Bertrand d’At
Direction musicale Dietfried Bernet
Je vous souhaite un bon week-end...
Gruissan avril 2004
L'aube appartient :
l'merveillement de vivre
au tremblement de bonheur
au soleil qui innonde la chambre
au premier cri d'oiseau
au chant de la terre
L'aube appartient :
aux amants
l'enfant consol
soupirant de bien-tre
dans les bras retrouvs
Aube crpuscule du matin
au doux nom d'aurore...
Turner "Rome antique"
Dans le fabuleux dcor de la dolce vita...
Rome ville ouverte, ville offerte…
Bnie des dieux, badigeonne du sang des martyrs. Berceau d’empereurs sages ou fous, de patriciens arrogants, d’artistes de gnie.
Nombril de la catholicit.
Du marbre affleurant, et partout les murs ocre que le sol rougit de sa caresse, jouant avec le vert amer des cyprs et le bleu profond du ciel.
Ville que les escaliers, les places et les fontaines transforment en autant de thtres.
Ici on gesticule mme pour dire « ti amo », les ragazzi ont des profils d’empereurs, les filles, des cheveux annels de madones.
Le soir huit cents glises sonnent l’anglus.
Sur les traces de Goethe, Stendhal, Ingres, Corot,Turner, je pose mon sac et me dlasse une terrasse de caf au bord de la fontaine La Barcaccia, dlice d'une oasis urbaine piazza di Spagna .
Tout Rome est l, agitation et dsoeuvrement mls, chaleur crasante tempre par la fracheur de l’eau qui ruisselle sur le marbre.
Les Romains sont nombreux parler notre langue avec ce mlange inimitable de nonchalance et de joie de vivre, toute une invitation au voyage…
J’aime ces escapades de quelques jours qui me conduisent vers mes rves qui deviennent ralit.
Ce sont vos commentaires d’hier qui m’ont donn envie de cette fugue, tous les souvenirs de mes nombreuses visites de l’Italie du nord au sud jusqu’en Sicile sont remonts comme un souffle.
Le printemps n’est pas loin.
Ocre ou rose
Quatre lettres
Qui font les quatre murs des maisons
Couleurs chaudes
Palette de tons au large camaeu
Ecriture harmonieuse dans le paysage
Provence...
Terre de feu, de lumire
Pour mieux crire ton nom
Prendre une plume l’oiseau
La tremper dans l’ocre rouge de la terre
Ou dans l’encre bleu de la Mditerrane.
Que de choses dire...
Alors tout simplement une pense pour toutes celles qui souffrent, sont opprimes, bafoues, meurtries dans leur chair.
Pour celles qui sont prisonnires, alors qu'elles exeraient leur mtier.
Pour celles qui ce jour n'ont toujours pas la possibilit de faire des choix librement .
"Beaut des femmes"
"Cap Canaille" 12/2004
Avant tout mourir pour vivre, afin que chaque jour grandisse cette tincelle de vie qui nous anime.
Pourquoi ce besoin de faire grandir cette envie de vivre ?
Pour ne pas mourir justement.
Alors faire doucement l’apprentissage de toutes choses bonnes pour soi.
Apprendre se mouvoir, se dplacer, ne plus ramper, mais se tenir debout, avancer sur les chemins de la vie, se tromper souvent, mais toujours continuer.
Gravir des sommets invisibles, s’essouffler, recommencer encore…
Apprendre mettre bout bout les mots, crire en juxtaposant les lettres.
Se tromper encore et puis lentement trouver le sens en ne se racontant pas d’histoires.
Laisser le rve envahir nos penses pour illuminer les jours sombres.
Ne point s’encombrer de fantasmes mais vivre ses motions.
Laisser la place l’merveillement, admirer la beaut d’un paysage, le soleil poindre l’horizon sur une mer calme constelle d’toiles.
Regarder dans toutes les directions, trouver, se laisser surprendre, voir une rose clore.
Humer, sentir, se laisser bercer par le vent, s’envoler comme les oiseaux vers d’autres rivages.
Apprendre encore, prendre plaisir, se laisser saisir par l’amour, celui de l’amiti mais surtout vibrer en unisson avec un autre que vous.
Partager, donner, recevoir, concevoir.
Garder la curiosit intacte pour toutes choses.
Laisser la place l’enfant qui est en nous, ne pas le renier, c’est Lui qui nous permettra de grandir, de mûrir, d’aimer, de sourire.
Il n’vitera ni les douleurs ni les larmes, mais il sera notre meilleur ange gardien.
Profiter de chaque instant car le temps ne se rattrape pas…
Exercice en atelier d’criture sur le mode (si possible) de
Julio Cortzar « Cronopes et fameux » mode descriptif…
aprs la mise en bouche (exercice sur le fromage) voil le plat de rsistance...
"Les petits bateaux" Ambille
Au gr du vent, toutes voiles dehors
Gonfles par la puissance du souffle
Le voilier glisse, effleure l'eau avec grce
Caresse, treinte entre les flots et la coque
Force agissante, dominant les lments
Entre ciel et terre, emporte par cette vague
Je laisse le dsir me prendre toute entire
Et me conduire vers cette le au doux nom
d'Espranza...
(le tableau "les petits bateaux" ma premire acquisition , vritable coup de foudre , sur lequel chaque jour je porte un regard diffrent)
Je suis alle voir ds sa sortie ce film remarquable, passionnant, inquitant, drle (humour noir), satire sociale du XXIme sicle…
Je ne vais pas vous parler de l’intrigue, tous les journaux en parlent, je vous donne juste quelques impressions.
Le thme de fond est tellement dans l’air du temps, Costa-Gavras dfinit son film comme un « Killer social », un film que tous les cadres (et les autres) devraient voir…
Tous ceux qui survalorisent la comptition outrance sans se poser trop de questions sur l’thique de leurs actes.
Le vritable ennemi n’est pas celui contre lequel on se bat mais celui qui profite des dgts.
Les acteurs sont remarquables, Karin Viard mouvante quant Jos Garcia il est impressionnant dans ce rle bien diffrent de ce que l’on connat.
Ce film laisse des traces…
Edward Hopper
Peu de livres changent une vie. Quand ils la changent c'est pour toujours, des portes s'ouvrent que l'on ne souponnait pas, on entre et on ne reviendra plus en arrire.
La plus que vive... Christian Bobin
C'est vrai que le pouvoir des mots nous emporte
vers des rivages, des contres insoupconnes
en nous, les mots laissent des traces et
vont chercher au plus profond de nous,
nos espoirs enfouis, nos dsirs inavous,
notre besoin d'aimer.
Ils nous domptent ...
et permettent d'aller la source , l'ombre , une douce quitude de l'me...
Pas toujours !
(texte que j'ai laiss en commentaire quelque part sur la toile...)
Je ressens un peu la mme chose en ce qui concerne les commentaires laisss ou reus.
Ils dvoilent bien souvent plus que le texte
propos en lecture, ces mots crits dans
l'urgence et qui refltent notre personnalit,
souvent notre insu...
Parfois les mots ne viennent pas, ils restent
prisonniers de nos penses, alors nous ne
faisons que passer.
Edward Hopper
Sur le papier, le stylo reposait;
tout l'heure il sera pris d'un vertige,
d'une frnsie, d'un dluge
et puis aussi, par instant de doute.
La feuille, elle, tait paisible,
consentante, en attente,
elle souhaitait ardemment
cette lgre griffure...
Griffure sensuelle,
empreinte d'une vie
Caresse offerte
sur cette page blanche
Les mots comme des cailloux,
repres de mes ttonnements
Errances ...
Voyages imaginaires...
Peer Gynt et Solveig
Les trois coups n’existent plus, aprs la phrase devenue rituelle « nous vous prions d’teindre vos portables » dbut dans cette belle salle de la Filature de la pice d’Ibsen.
(J’cris ces quelques lignes en m’accompagnant de la chanson de Solveig de Grieg.)
Aprs Hedda Gabler dont je vous ai dj parl voil Peer Gynt .
Autre ambiance, autre destin, l’homme la recherche de son moi, thme trs pris par Ibsen.
Le metteur en scne par son talent nous entrane en cinq tableaux dans le monde de Peer, ses tourments, sa folie, sa veulerie, sa qute de plaisir.
Pote ou rveur fou, il mne le combat de sa vie, subissant ou dominant son go au fil de ses rencontres afin de rgner sur un empire que nul autre ne peut conqurir, celui de soi-mme…
Recherche de sa vrit, en jouant avec les courbes, contournant les obstacles au lieu de les affronter, vrit qui ne peut advenir que par la grce de l’amour de Solveig.
« J’tais dj mort avant d’tre n »
Une surprise nous attend lors de la traverse du dsert du Prophte…
Si vous aimez les peaux imberbes et diaphanes, les corps mis nus dans tous les sens du terme, vous allez tre gts, surtout vous mesdames, je me suis rgale assise tout prs de la scne.
Curieux mlange d’une pice d’un autre sicle adapte aux mœurs d’aujourd’hui !
J’ai pris grand plaisir l’coute des mots, au jeu des comdiens, de la mise en scne.
Voil une soire comme je les aime, thtre suivie d’un petit resto…
Mise en scne par Patrick Pineau
Prsent en la cours d’honneur du Palais des Papes au festival d’Avignon 2004
Splendide interprtation d’Eric Elmosnimo en Peer Gynt
"Mirage" huile 33/24
"Les yeux grands ouverts et les paupires fermes"
(clin d'oeil au pote Rilke )
L'art permet ce regard diffrent sur le monde,
la cration, sculptures, peintures ...
Une rflexion nourrie d'ambivalence et de nuances
intropsection, abstraction...
Entre le "Voir" et "l' Entrevoir"
Entre le rel et le virtuel
Dans les jeux de matire, de couleurs, de lumire
d'apparences et de transformations.
Librairie ancienne "Le Trouve Tout du Livre "
Le Somail Aude
Les livres bien aligns sur les tagres, le classement minutieux lui donne un air studieux.
Pourtant, que d’motions sont contenues dans ma bibliothque !
Il suffit que je caresse le titre d’un ouvrage, d’en parcourir quelques lignes pour que jaillissent, intactes, les visions et les sensations qui accompagnaient mes lectures.
Entre les pages reposent tous les personnages que j’ai rv d’tre, le cœur battant, les yeux rougis par la veille, et puis les fleurs sches ramasses en chemin, ces rflexions d’un autre temps.
Elle sait, ma bibliothque, plus que n’importe qui, de quels rves je suis faite, veillant jalousement sur eux, comme sur un autre moi-mme.
le jardin ce matin
Plumes froides
Qui tombent du ciel
Et couvrent le sol
Fondant en eau
Aux premiers rayons du soleil
Plumes blanches
Cristaux de neige
Comme les cristaux de roche
A travers le prisme
Nous font entrevoir
Le printemps proche
La vie renat
Avec elle...
L’merveillement !
j'ai emprunt les plumes froides
" Sinouh l'Egyptien"
de Mika Waltari que m'a fait dcouvrir
Pourquoi les grands esprits de l’art pictural, scnique, lyrique, ludique, gastronomique ne sauraient-ils pas faire des crations en les prenant par « l’autre bout » In crdible ! Unglaublich ! Inou ! Pourquoi pas ? - Des restos où le menu dbutera par le caf et se terminera par la tarte l’oignon - le Cid revisit où Chimne tuera Don Digue - on pourra faire des chques bien avant de gagner l’argent dont on inscrit les chiffres sur le papier - les alpinistes seront splologues - les ramoneurs auront des vtements blancs - les chauves des bigoudis - les filles punks en tailleur Chanel - des militaires aux uniformes « Peace and love » - les colos avec des sacs de dfoliant - les enfants apprendront lire leurs parents - les rires remplacs par les larmes quand un amour se meurt - les SDF auront droit un appartement de fonction, les ministres coucheront sous les ponts - le prsident mangera aux restos du cœur - les fleuves couleront de l’estuaire vers la source Mais notre monde n’est-il pas dj N’avons-nous pas dj … - des petites filles prises comme des femmes ? - de jeunes chanteurs nafs dguiss en stars ? - des sans le sous qui doivent survivre dans un monde où le coût de la vie est mille fois suprieur leur salaire ? - des guerres pour les intrts des magnats ? - des prises d’otages pour faire pression ? - des humains qui meurent de faim ? C’est ce monde- l qu’il faudrait mettre l’envers…
Magritte
On verra …
sens dessus dessous ?
- des adultes qui ont des problmes et des comportements d’ado ?
Je viens de relire « Les fragments d’un discours amoureux « de Roland Barthes C’est toujours un plaisir renouvel. Peut-tre parce que cela correspond une priode bien prcise de ma vie…sûrement ! Combien de fois ai-je lu et relu, bon nombre de "fragments" et les mots viennent toujours m’enchanter, la liste est longue et aujourd’hui plus particulirement c’est le mot « Ravissement » qui rsonne le plus fort. « Je puis tomber amoureux d’une phrase qui m’est dite et non seulement parce qu’elle me dit quelque chose qui vient toucher mon dsir, mais cause de son tour syntaxique, qui va m’habiter comme un souvenir. » (Citation de Barthes) Cette motion qui me transporte de joie, tre dans le ravissement, ivre, perdue… Et tous ces autres mots comme : Tous ces mots lis au sentiment amoureux qui font le fond de commerce de notre cœur quand celui-ci se laisse aller la magie du ravissement.
"Oreste et les Erinyes" Gustave Moreau
s’abmer adorable attente cœur comblement dclaration ddicace dralit crire treinte fte jalousie je t'aime langueur lettre pleurer pourquoi regrett rencontre retentissement signes souvenir tendresse vrit
note dj publie le 23/06/04
Le bonheur est comme la neige... il est doux, il est pur et...il fond ! Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de 
le prvoir, mais de le rendre possible...
Antoine de Saint Exupry
La couverture est douce et satine, les pages
encore vierges,pourtant, au moment de confier
au cahier neuf mes penses, la main hsite.
Ce n’est pas la peur des fautes ou des ratures
qui, dans l’enfance accompagnait le mystre d’un
savoir qui s’y incarnait, mais une motion
plus ancienne…
Les lignes, fines, comme des cheveux
qui ombrent les pages blanches, semblent avoir
retenu dans leurs mailles des rves et des dsirs
qui, bien qu’invisibles, n’attendent que la
caresse de la plume pour se rvler.
Et s’il m’arrive de croire que le cahier m’offre
la possibilit d’une nouvelle existence,c’est
parce que je pressens le pouvoir des mots.
Il suffit en effet d’un seul trac mme la page,
pour que s’offre moi la prsence mue d’un
nouveau destin.
deux pas de chez moi,
chemin que j'emprunte souvent
Champ de bl d’or
Coquelicots flamboyants
Chemins emprunts
Parfois de traverse
Inexorablement
Me mnent vers toi
Course folle
Au soleil brûlant
Bruissements d’ailes
Papillons phmres
Chant de l’eau
De la terre
Eblouissement
Tu viens vers moi
Messager
Des lendemains
Incertains….
Figures au bord de mer " Nicolas de Stal"
Depuis que nous sommes arrivs sur cette le, le soleil brûlant chaque jour nous abme davantage.
Nous passons nos journes dans cette pice sombre,le ventilateur nous donne l’illusion d’une brise rafrachissante, mais ce n’est qu’illusion.
Nos nerfs sont vifs et nos nombreux verres de whisky n’arrangent rien.
Pourtant ce voyage tait la promesse d’une union autant crbrale que sensuelle.
Les mots nous avaient touchs, notre rencontre dans cette librairie où je l’ai vu pour la premire fois, moi venant me faire ddicacer son dernier essai.
Ce qui m’avait sduit avant tout, c’est son beau regard grave, des yeux d’un bleu profond,et sa voix…sensuelle ,charmeuse.
Nous nous sommes revus quelques jours plus tard dans ce caf et avons pris l’habitude de nous y retrouver chaque jour.
Il tait en train de rdiger une nouvelle, il avait besoin de soleil, de s’vader pour trouver l’inspiration, la grisaille parisienne lui pesait.
Moi j’tais prt le suivre au bout du monde, sa seule prsence me comblait, ses confidences sur les femmes qu’il avait aimes, et puis moi.
Pour lui j’tais un cadeau, il aimait ma manire d’tre, mon corps d’phbe, ma jeunesse.
Nos vingt ans d’cart runissaient la fougue, l’insouciance la sagesse et l’quilibre.
Nos corps s’pousaient merveille, je me sentais vivre, libre…
Sur l’le seuls quelques marins attabls au bar que nous frquentions, nous regardaient avec envie. Le fils de l’un d’eux se rapprochait de plus en plus de moi, " lui" n’apprciait gure.
La chaleur excitait nos sens, le soleil nous rendait fous, brûlant nos corps, nos mes, l’animalit reprenait le dessus.
Ce jour-l, nous nous sommes disputs violemment comme savent le faire les amants.
Je ne supportais plus sa jalousie, j’ai couru vers la plage.
Le soleil tait plus puissant que les autres jours, une boule de feu irradiait mon ventre.
Je m’allongeais sur le sable, brûlant de dsir.
C’est alors que…
C’est alors que tout vacill.La mer a charri un souffle pais et ardent.
Il m’a sembl que le ciel s’ouvrait sur toute son tendue pour laisser pleuvoir du feu.
Tout mon tre s’est tendu et j’ai crisp ma main sur le revolver. La gchette a cd, j’ai touch le ventre poli de la crosse et c’est l, dans le bruit la fois sec et assourdissant que tout a commenc.J’ai secou la sueur et le soleil.
J’ai compris que j’avais dtruit l’quilibre du jour, le silence exceptionnel d’une plage où j’avais t heureux.
Alors, j’ai tir encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s’enfonaient sans qu’il y parût.
Et c’tait comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.
Atelier d’criture, le but de l’exercice aprs lecture du texte en italique tait d’imaginer le dbut de l’histoire, celle des moments heureux …
J’avais reconnu le texte mais j’en ai fait totalement abstraction, difficile de se frotter un si grand auteur…
que je vous laisse deviner
Ble /Riehen Suisse
"L'homme qui marche " Giacometti"
Trouver son chemin, affaire personnelle,
affaire de lectures, de rencontres, d’amiti.
Chaque jour un nouveau chemin parcourir,
sachant que toutes les directions
ne se valent pas,
que les plus beaux ne mnent pas loin.
Tous ces chemins, tous ces possibles,
qui ne sont jamais raliss.
Tous ces chemins jamais emprunts,
ceux qui se drobent sous nos pas.
Qu’importe l’issue,
seul compte le chemin parcouru
Chemin d’obstacles et d’embûches,
Chemin d’garement,
arpenter toujours,persvrer.
Chemin de la connaissance…
Chemin de paradoxes
Chemin d’excs
Chemin du vrai
Chemin de l’me
Ne suivre que celui qui cherche nos pas…
"Il y a bien des chemins sans voyageur
Il y a encore plus de voyageurs qui n'ont pas leur sentier."
Gustave Flaubert
Roberto Juarroz
Le monde est un texte entre parenthse, peut-tre mme un mot entre parenthses.
Sans doute toutes les choses, l’homme y compris,
sont-elles entre parenthses.
Tout semble tre en suspens, en rserve. Rien ne peut exister compltement, ni fleur, ni dieu.
Que se passerait-il si on supprimait les parenthses ?
Trouverait-on une existence nouvelle dans chaque chose ou rien l’intrieur ?
Ce qui est sûr : si les parenthses se suppriment, il ne sera plus possible de les remettre.
Vivre consiste peut-tre accepter les parenthses.
Extrait de « Fragments verticaux » de Roberto Juarroz
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