Au Moyen Age, « la glose » tait l’activit des clercs qui annotaient le moindre verset biblique.
Gloser c’tait claircir le sens d’un mot, tablir des nuances, confronter l’infini les divergences d’interprtation, tel point que les manuscrits taient couverts de notes entre lesquelles il tait parfois impossible de retrouver le propos initial.
La pratique abusive de la glose tait devenue un sujet de moquerie et il est probable que le sens pjoratif du verbe » gloser » vient de l.
Aujourd’hui on glose toujours et beaucoup.
Le moindre sujet d’actualit suscite des commentaires, des images abondantes. Le dbat est parfois occult par le discours, mais cela est peut-tre le but recherch.
Alors nos carnets de toile, nos blogs, ce moyen de communication interactif, simple et conomique dont le champ est infini, ce formidable outil de dmocratisation de la parole et de la pense, se dveloppe.
Les hommes politiques, les commerciaux et les professionnels des mdias ne s’y trompent pas.
Au Moyen Age, les annotations bavardes des clercs avaient fini par masquer ou pervertir la parole originelle. En changeant de support le texte leur a chapp, ils n’taient plus les seuls dtenir le droit de savoir et de comprendre.
Les outils nouveaux nous bousculent dans tous les domaines. Ils peuvent faire basculer les rapports hirarchiques et les convictions installes.
Alors reste souhaiter que nous blogueurs ne devenions pas des gloseurs dans un monde dj bavard où il est parfois si difficile de s’entendre.
(Je me suis inspire d’un article paru dans les DNA)