"Double je"

Se souvenir des belles choses…

Le 18 juin n’est pas un jour comme les autres, vous allez me dire: " tout le monde connaît cette date, celle d’un certain appel ". Pour moi elle représente une des plus grandes joies de ma vie de femme, la naissance de mon fils. Je me souviens avec précision des moments qui ont précédés sa naissance et de mon premier contact charnel avec ce petit être qui venait de naître. La fierté de son papa et la joie de sa grande sœur.

Juin a des dimanches qui sonnent double au grand Scrabble de la vie.
Alors hier fut une de ces journées exquises, une de celle que j’ai savouré où laissant de côté les soucis de la vie quotidienne j’ai retrouvé la joie toute simple de fêter cet anniversaire entourée de jeunesse, de rires,de musique, de vie.
Oui, se souvenir le plus longtemps possible des belles choses…

Goût d'infini...

 

 

Rumeur du vent
Parole de sable
Fragiles serments
Emotions éclatées

 

Merzouga

Deux, trois mots...

 

Tu m'as dit si tu m'écris
Ne tape pas tout à la machine
Ajoute une ligne de ta main
Un mot un rien oh pas grand chose
Oui oui oui oui oui oui oui oui
Ma Remington est belle pourtant
Je l'aime beaucoup et travaille bien
Mon écriture est nette est claire
On voit très bien que c'est moi
qui l'ai tapée
Il y a des blancs que je suis seul à savoir faire
Vois donc l'oeil qu'à ma page
Pourtant, pour te faire plaisir j'ajoute à l'encre
Deux trois mots
Et une grosse tache d'encre
Pour que tu ne puisses pas les lire.

Blaise Cendrars

 

 

 

♪♫♪...

... La musique est simplement là
pour parler de ce dont la parole ne peut parler...

 
Pascal Quignard,in "Tous les matins du monde"

C’est bien connu la musique adoucit l’humeur…
Il suffit parfois d’un morceau qui convient à notre état d'âme pour retrouver son calme ou son énergie
La musique influence notre comportement, mais avant tout c’est à nos émotions qu’elle s’adresse.
Nous sommes notre meilleur musicothérapeute, il suffit de se fier à son instinct et écouter ses envies.
 

photo trouvée sur la toile
origine ?

Les écrits restent…

 

Ca y est j’ai succombé à mon tour, je l’ai mon Keel’s Simple Diary,  il est sorti dans sa version française, je l’ai choisi en rouge .
Objet intriguant que ce journal intime du XXIème siècle, ce petit carnet ludique esthétique et élégant de la taille d’un carnet Moleskine, outil de réflexion sur soi-même.
Chaque page commence par une question sur la vie quotidienne, d’un questionnaire de Proust en miniature, d’un petit haïku sur l’existence. De plus on peut le remplir de façon aléatoire en commençant par le début, la fin ou le milieu.
 On ne trouve pas tous les jours quelqu’un qui vous pose des questions, alors regarder au-dedans surchargés que nous sommes à regarder au-dehors,et puis avoir dans son sac un divan de poche,un psy ludique, ce n'est pas si mal !

Exemple de page :
Date du jour

Votre journée a été (un seul choix)
sous surveillance /une référence / buissonnière /
parce que……………………….
le non-sens absolu...........................

 Ne pas désirer moins que ce qu'on peut espérer.

L'Audace                                                            Le Doute
1. donne de la hauteur aux idées                         1. polit les détails
2.est la pire des mégères                                    2. invite à la modération
3.fait faire le premier pas                                   3. stimule le débat
4.peut toucher ou couler                                      4. peut être dissipé

Tel Neptune qui a passé toute sa vie dans l'eau,
vous avez déjà consacré trop de temps

à /au/ aux.........................................



 La phrase d'introduction de mon carnet de notes Moleskine noir en cours
"Les paroles s'en vont, les écrits restent"

Points d'interrogation...

 

Ses rêves sont aussi étranges que ce qui se passe sur son écran.
Ses doigts tapent au rythme des mots qui se bousculent dans sa tête cherchant à se placer entre un point, une virgule, mais là en ce moment ce sont souvent des points d’interrogation.
Etrange cette sensation, ces milliers d’étoiles pixellisés qui se transforment en dessins surréalistes. Tantôt elle devine des visages inconnus, tantôt des signes, mais plus étrangement encore depuis peu c’est le Sphinx qui vient la hanter.
Il est là dans toute sa splendeur, allongé bien au chaud,non pas sous les sables du désert, mais sous les rayons de la lampe de son bureau, et voilà qu’il se met à lui parler.
Il l'interroge, la questionne sur son passé, émet des hypothèses sur son futur, évoque son présent.
Est-ce l’effet de son mal de tête ? Son envie de s’évader vers ces contrées qui la fascinent ? Son souvenir de l’émotion que lui procura la vue du Sphinx sur le plateau de Guizeh ? Son regard  qui l’avait à l’époque littéralement envoûtée ?
Ce matin elle ne sait plus, tout se mélange, rêve et réalité…

 

Je suis le Sphinx.
Je suis la femme enterrée dans les sables jusqu’au menton
J’attends l’archéologue qui m’arrachera à cette tombe
Mettant à nu mon cou, mes seins aigus, mes doigts griffus
Sans oublier la clé de mon énigme.
Car jamais on ne l’a plus résolue depuis Œdipe.
Je regarde les pyramides pareilles à des seins anguleux et durs
Debout sur le corps tari de l’Egypte…

Erica Jong " Egyptologie" extrait de " Amour Racine" 

Ferdinand Knopp "Caresses Le Sphinx" 1896

Douceur et lenteur de l'attente...

 

 

Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.

 Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !... tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !

Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,

Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.

 

Paul Valéry  "Les pas" extrait de Charmes
Poésie/Gallimard

 

photo" La Gradiva "

Rosée...

 

Les peines s'évaporent comme la rosée quand elles trouvent un langage.
Aussi les artistes sont-ils les moins à plaindre de tous les hommes,
tout en étant les plus malheureux.

 

Jean Grenier in, "Sur la mort d'un chien"
L'Imaginaire Gallimard 607


crédit photo Danielle Dupré

Harmonie...

Moi qui aime les volumes, les formes géométriques,
ai toujours été subjuguée par l’harmonie
qui se dégage de ces villages perchés de Provence.
Inspiration des hommes sans recherche particulière.
Les constructions s’imbriquant les unes aux autres
avec un sens inné de l’esthétique.
Poètes artisans,créant de leurs mains pour nous séduire
donnant  à ces vieilles pierres le pouvoir
et le plaisir de nous émouvoir et nous ravir.

 

Lurs, Alpes de Haute Provence

La liberté du vent...

"L’aventure est dans chaque souffle de vent. "

Charles Lindbergh

crédit photo Daniel Farmer

La lavande parfumait jusqu’aux étoiles...

Au jardin les lavandes sont en fleurs,
mais aucune comparaison possible avec le pays des lavandes,
la Provence au parfum d’été,
que j'aime avec fougue et passion.
Eclaboussure de violet à perte de vue ,
pays de soleil, de vent, de contraste,
de lumière qui décape le blanc de la roche calcaire,
nuance du tendre au sombre,
le vert des oliviers et des cyprès.
Provence apaisante de Sénanque,
rude et violente de Giono,
exubérante et nostalgique de Pagnol,
claire et puissante comme une poésie de Char.

"La lavande parfumait jusqu’aux étoiles l’eau qui l’imprégnait sur ses profondeurs naturelles"
 Arthur Rimbaud.

S'enfuir...

N'y a-t-il pas une porte dérobée par laquelle nous puissions nous enfuir ?
Telle est l'interrogation que se posent tous les hommes,
volontairement ou malgré eux.
Quelle que soit la confiance que nous mettions dans la progression,
elle ne remplace pas l'évasion. 

Jean Grenier in, La vie quotidienne 

Dans les yeux de ma mère...

 

La mer, la mer de nouveau à ma porte.
Je l'ai vu pour la première fois dans les yeux
de ma mère, vague après vague,
parfaite et calme, ensuite
contre les falaises, alors débridée.

Avec elle dans mes bras, combien de nuits,
combien de nuits ai-je dormi
ou suis-je resté éveillé pour écouter
son coeur de verre battre dans l'obscurité,
jusqu'à ce que l'étoile du berger
traverse la nuit à pic sur ma poitrine.

Cette mer, qui m'appelle de si loin,
dans son ressac qu'a-t-elle pris,
en plus de mes navires ?

 

Eugénio de Andrade

 

Bonne fête à toutes les mamans !

 

 

crédit photo: @ Edouard Boubat

 

Femmes qui courent avec les loups…

 

" Va dans les bois, va.
Si tu ne vas pas dans les bois, jamais rien n'arrivera, jamais ta vie ne commencera.
Va dans les bois , va."  
Clarissa Pinkola Estés in, "  Femmes qui courent avec les loups "

 

 Dans mon histoire le petit chaperon rouge ne s’égarait pas dans la forêt, ne se faisait pas dévorer par le loup !Non, il prit la mer et s’en alla voguer vers des îles, bravant le danger, les vagues.
Plus il s’éloignait des côtes, plus il était heureux car libre bien qu’étant à la merci des éléments. Rien ne lui faisait peur, le bleu de la mer le ravissait, les mouettes étaient ses compagnons de jeux, le soleil donnait à sa peau cette belle couleur ambrée sentant bon le pain d’épices.
Un beau matin alors que l’horizon se colorait d’orange, il aperçut enfin L’Ile, celle qui depuis des jours hantait ses nuits. Elle était là, roche rouge émergeant des eaux. A sa grande surprise, un loup de mer l’attendait, un de ces capitaines au long cours.Il était là depuis bien longtemps, il savait qu’elle viendrait et elle a tout de suite su que son Ile c’était lui.
Mais hélas les plus beaux rêves ont une fin.
Sagement le petit chaperon rouge se dirigea vers la maison de sa grand’mère, chemin faisant il fit une mauvaise rencontre et se laissa croquer, piège de son imagination !

 

Pablo Picasso  "Deux femmes courant sur la plage" 1922

Le secret...

 

 A côté de Venise qui s’ouvre sur la mer et s’étale au soleil, voici Vérone, fermée et impénétrable
Il y a toutes sortes de raisons pour que Roméo et Juliette se passe à Vérone plutôt qu’à Venise. Je ne veux retenir que celle-là .

Quand j’habitais aux environs d’une vieille ville italienne,je suivais pour rentrer chez moi une ruelle étroite et mal dallée, resserrée entre deux murs très hauts . (On n’imagine pas la hauteur de ces murs en pleine campagne). C’était en avril ou en mai. A un endroit où la ruelle faisait  coude, une odeur puissante de jasmins et de lilas tombait sur moi . Je ne voyais pas les fleurs cachées qu’elles étaient par la muraille. Mais je m’arrêtais longuement pour les respirer et ma nuit en était embaumée. Comme je comprenais ceux-là qui enfermaient si jalousement ces fleurs qu’ils aimaient !
Une passion veut des forteresses autour d’elle, et à cette minute j’adorais le secret qui faisait toute chose belle, le secret sans lequel il n’est pas de bonheur.

 

Jean Grenier in, " Les Îles "
Les Îles Kerguelen page 72
L’Imaginaire Gallimard

 

"L'originalité de Grenier, il nous parle seulement d'expériences simples et familières dans une langue sans apprêt apparent. Puis il nous laisse traduire, chacun à notre convenance.  A ces conditions seulement l'art est un don, qui n'oblige pas.Pour moi qui ai tant reçu de ce livre, je sais l'étendue de ce don, je reconnais ma dette. Les grandes révélations qu'un homme reçoit dans sa vie sont rares, une ou deux le plus souvent. Mais elles transfigurent, comme la chance.A l'être passionné de vivre et de connaître, ce livre offre, je le sais, au tournant de ses pages, une révélation semblable.

Albert Camus (extrait de la préface)

 

photo Venise

C'est alors...

C'est alors que tout a vacillé.
La mer a charrié un souffle épais et ardent.
Il m'a semblé que le ciel s'ouvrait sur toute son étendue
pour laisser pleuvoir du feu.

 

Albert Camus in, "L'Etranger"

 

Nicolas de Staël 1952
Figures au bord de mer

Clin de vie...

Emouvante pivoine
Rebelle, nonchalante, éphémère
Beauté au désordre apparent
Enthousiasme d’un clin de vie
Caresse offerte à la douceur donnée.

L'intime horizon...

Loin des berges stridentes

Egarer l’ancre

Rompre les amarres

 Suivre l’appel

De l’intime horizon.


Andrée Chedid

 

 Cap Corse...

Le week-end ...

C'est la pause...
Comme une grande parenthèse,un moment qui s'étire dans l'élasticité du relâchement .
Un soupir, une page blanche, un souffle doux et chaud comme un soir d’été.
Un silence qui  porte et  transporte et fait voyager loin, loin...

Bon week-end à vous !


crédit photo

Virée surprise...

Hier virée surprise dans les Vosges...
pendant que vous chantiez la vie en mauve...

Entre lacs, cols, sommets, entre trois départements,
Haut-Rhin, Vosges, Territoire de Belfort,
entre souces(de la Moselle) et torrents
entre soleil et orage
halte pour un repas marcaire à la ferme auberge du Grand Ballon.

La vie en mauve...

Alors je sens en moi
Mon coeur qui bat...

 

Mai 2012
Quelques fleurs du jardin...côté entrée...

S'amitier...

 

Tout et n’importe quoi s’entend et s'écrit sur le phénomène web, les blogs, les FB, les sites de rencontres, ces nouveaux moyens de communiquer, de partager, de se livrer, de se répandre, mais aussi d’aimer, de s’amitier ou bien de s’illusionner consciemment ou en toute inconscience.
Communiquer est un progrès et l’on meurt plus d’isolement et d’exclusion que de communiquer à tors et à travers.
Mais toute action, toute intention même devant un clavier, derrière un écran peut avoir des répercussions positives ou négatives sur les autres.
Je vis simplement à découvert à travers les mots, oubliant souvent la dimension inconsciente de mes dire, de mes faire, me retrouvant un peu perdue  dans ce chemin que j’emprunte, que je poursuis pour voyager dans mes désirs, et y trouver la direction de ma liberté d’être.
Poursuivre cette recherche du sens dans mon inconscient où tempête et calme se succèdent, questionnement perpétuel.
Quelque chose me dit qu’il nous reste encore des choses à nous écrire, à partager.
Après les web masters,  les web angels existent-ils ?

 

Lectures, commentaires, questionnements sont à l'origine de ce billet !

Sous la pluie...

Elle était là assise sur ce quai de gare sous la pluie à attendre …attendre quoi ?

 "La vie est un train qui ne s’arrête à aucune gare. Ou on le prend en marche ou on le regarde passer sur le quai, et il n’est pire tragédie qu’une gare fantôme "(Yasmina Khadra)

Ce mois de mai sous la grisaille n’en finissait pas. Elle avait envie de mettre un peu de couleurs dans sa vie, de mettre en mots de la lumière dans ce ciel menacé, des mots colorés, dorés, des mots qui réchauffent comme une caresse sur la joue. Des mots cadeaux à savourer comme des bonbons, mots justes qui touchent, mots précieux, mots murmures, mots rares qu’on presse contre soi, mots qui font tomber les armures, mots qui réconcilient. Mots qu’on n’ose pas qui nous contiennent tout entier, qui sont la seule chose que l’on ait à dire et qui se pensent si fort qu’ils se lisent dans le regard.
Mots qui font aimer la pluie, le ciel gris, l’attente des rayons d’un soleil menacé.

 

En cliquant sur la photo petite surprise...

Voir...

Si l’homme parfois ne fermait pas
souverainement les yeux,
il finirait par ne plus voir
ce qui vaut d’être regardé.

René Char

Nuit des mystères...

Il faisait chaud et lourd dans ce musée noir de monde. Il commençait à fatiguer et se demandait ce qu’il était venu chercher là, un soir de nuit des musées. L’ambiance cependant était féerique, de ci de là des bougies flottaient dans des vasques et conféraient  une ambiance irréelle dans cet ancien lieu conventuel à  l’architecture gothique splendide. Mais il était ailleurs, visitait un autre musée non pas imaginaire mais là où il avait envie d’être en ce moment précis.
Il se mit à rêver, lui l’homme passionné, historien d’art, de jolies femmes.
Viendrait-elle comme il le lui avait suggéré ce matin, voulant laisser la surprise entière de la découverte elle qu'il n'avait jamais vue. Cela lui semblait amusant de deviner qui elle pourrait bien être, saurait-il la reconnaître ?
Au détour d’une allée il sentit une présence, un parfum.

Une femme regardait avec admiration et intérêt une toile de Staël '"Le portrait d'Anne",
elle devisait avec ses amis sur un ton léger et enjoué , bulle irisée soustraite au monde, au temps, au doute. Elle fit quelques pas vers le tableau suivant, il alla à sa rencontre, s’approcha, son regard croisa le sien ils se sourirent, séquence au ralenti tant la réalité dépasse souvent les rêves les plus fous.
Elle était donc venue !
La page encore blanche de leur histoire , un signe, une appartenance, un partage, un sens de la joie s'écrivait.

 

 

Nicolas de Staël "Portrait d'Anne" 1953 Musée Unterlinden Colmar

 

Credo...

Roman : Elle avait une manière de répéter par trois fois " Je t'aime "
d'une voix chuchotée et précipitée, comme un credo un peu traqué...

 

Albert Camus in, Carnets VI
Gallimard page 299

 

crédit photo Chris Craymer

La vie n'est pas ailleurs...

 

Ce soir elle se crée des bribes de souvenirs en foulant le tapis rouge sous la lumière des projecteurs, l’acclamation de la foule. Elle pose dans sa robe de princesse devant l’objectif des photographes, elle est souriante, radieuse et affiche un bonheur éclatant.

Mais va-t-elle pouvoir dénouer les pièges ?

Les nuages mêlés à un peu de pluie accompagnent ses sensations multiples d’écartelée, elle la star qui veut croire encore aux enchantements, sa solitude habitée par l’éblouissement des possibles, tous ces morceaux de vie tués au petit matin.
Etonnée, perdue, seule, elle se met à pleurer de ne plus pouvoir rêver, larmes de regret au goût d’espoir fou, s’égarant dans cette histoire  entre elle et elle, se perdant à chercher en croyant se trouver.


crédit photo

La mer encore...

A peine de retour et voilà qu'elle me manque
cette mer Méditerranée,  ce pays intime.
Alors je repense à ces heures pas si lointaines
où j'étais à la regarder se confondre avec le ciel
scrutant la ligne d'horizon...

 De l'autre côté il y a encore la mer.

Temps hors du temps,temps suspendu,
moment privilégié,
moment de solitude face à l'immensité,
  dans le jeu des vagues, du vent, de la lumière
face à moi-même
Temps de paix intérieure, instant de bonheur indicible
quand tout s'agite autour de moi.

 " La mer : je ne m’y perdais pas, je m’y retrouvais " ( Albert Camus)

 

 La mer un jour d'avril

Ce qu'il faut...

Ce qu'il faut de nuit
Au-dessus des arbres,
Ce qu'il faut de fruits
Aux tables de marbre,
Ce qu'il faut d'obscur
Pour que le sang batte,
Ce qu'il faut de pur
Au coeur écarlate,
Ce qu'il faut de jour
Sur la page blanche,
Ce qu'il faut d'amour
Au fond du silence .
Et l'âme sans gloire
Qui demande à boire,
Le fil de nos jours
Chaque jour plus mince,
Et le coeur plus sourd
Les ans qui le pincent.
Nul n'entend que nous
La poulie qui grince,
Le seau est si lourd.

 
*Jules Supervielle,
"Vivre encore"

*"En attendant il me faut vivre sans prendre peur de tant d'ombre."

 

Pierres  blanches ...sur les hauteurs de Sète

Joie solaire...

Je l'imaginais.
Je connaissais ces matins où l'image de l'être rencontré la veille
et des délices un peu brumeuses que nous avons trouvées dans les premières effusions
devient claire tout d'un coup
et où l'ivresse un peu hagarde de la veille devient une joie solaire,
celle de la plus pure des conquêtes.

 

Albert Camus
in Carnets VI avril 1948/mars 1951
page 261 Gallimard

 

Je relis en ce moment les Carnets de Camus, j'y retrouve avec le même plaisir les mots surlignés il y a quelques années de cela, "vivre c'est vérifier "

 

 Ciel  de Gruissan