Aujourd’hui pas d’image, de poème, de souvenir de voyage.
J’écris peu, je lis peu, j’écoute peu de musique, je réfléchis beaucoup.
Top de chamboulement, la maladie qui est venue sournoisement s’infiltrer dans
la vie de tous
les jours ne m'en laisse
guère le temps.
Je dois m’adapter à toutes ces modifications, faire face au surcroît de tâches
qui m’incombent.
Mardi dernier, difficile entrevue avec le médecin, après tous les examens récents un diagnostic a pu enfin être
posé, mais aucun traitement n’existe à ce jour, cette machine extraordinaire qu’est
le cerveau ne remplira plus son rôle comme auparavant, une des conséquences
liées à l’âge.
Stimuler, insister, même si le cerveau dit non, partager au jour le jour ce qui
est encore possible de partager.
Je me sens vulnérable, difficile de décrire ce que je ressens, évacuer le trop
plein de larmes.
J’aimerais pouvoir vous dire le degré de mon désarroi, la tristesse intérieure
qui est mienne.
Mais je me dois d’être forte, je sais que tout deviendra de plus en plus
difficile, que l’on ne guérit pas de cette maladie, qu’il me faudra donner
beaucoup, qu’il y a un début et une fin pour toute chose, que nous devons
continuer notre route de la
manière la plus sereine et la plus aimante pour ce temps qui nous est donné à vivre encore ensemble.
*Etre privé d'espoir, ce n'est pas désespérer.
Albert Camus, Le mythe de Sisyphe