Tant la passion m'avait saisi pour cette amante délectable,
moi non exempt d'épanchement et d'oscillante lubricité,
je devais, ne devais pas mourir en sourdine ou modifié,
reconnu des seules paupières de mon amante. Les nuits
de nouveauté sauvage avaient retrouvé l'ardente salive
communicante, et parfumé son appartenance fiévreuse.
Mille précautions altérées me conviaent à la plus
voluptueuse chair qui soit. A nos mains un désir d'outre
destin, quelle crainte à nos lèvres demain ?
René Char à M-C.C.
Eloge d'une soupçonnée 1988
Nicolas de Staël, Nu couché, 1954