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Ose tout, n’aie besoin de rien. » Lou Andréas Salomé
Cette femme me fascine encore, la compreneuse comme l’appelait
Freud.
De Saint -Pétersbourg à Göttingen elle ne cessera de promener sa beauté dans
les décors de la Mitteleuropa.
J’aime son parcours, âme ardente et passionnée, muse radieuse d’une grande exigence
intellectuelle, éprise de liberté et d’indépendance.
Les hommes pour qui elle sera un éblouissement et une torture se nomment
Rainer Maria Rilke, Friedrich Nietzsche, Sigmund Freud.
Les lieux où elle les rencontre sont Rome, Bayreuth, Berlin, Paris, Moscou, Saint Pétersbourg, Vienne ou Munich.
Itinéraire ...
Elle jette l’émoi dans le cœur du pasteur Gillot qui lui donne le surnom de
Lou.
Il y a Paul Rée,mais pour
l’heure il n’y a eu que trois amours dans sa vie.
Dieu, son père et Gillot et
quiconque ne porte sur lui une parcelle de divinité ne peut faire son entrée
dans sa vie.
Nietzsche s’embrase pour elle en la rencontrant
"De quelles étoiles
sommes-nous tombés pour nous rencontrés"
Puis l’inattendu survient, Lou se marie, mariage purement fraternel avec celui
dont elle porte le nom d’Andréas, un spécialiste des langues orientales.
Et enfin celui qui lui ouvre les portes d’un amour complet, Rilke le poète aux
yeux mauves.
Rilke devient le maître de ses nuits.
Elle écrira : "L’amour
vint sans défi ni sentiment de culpabilité, un peu comme l’on découvre quelque
chose de béni par lequel le monde devient parfait."
Elle les a inspirés, envoûtés, éveillés et rendus à eux-mêmes.
Elle a rencontré Nietzsche à vingt ans,Rilke à quarante.
Elle a cinquante ans lorsque Freud traverse sa vie.
Elle sera sa disciple la plus fidèle et la plus lucide.
Elle est une des premières femmes à devenir psychanalyste.
"Le travail psychanalytique me comble tant que même si j’étais millionnaire,
je ne l’abandonnerais pas" écrit-elle dans une lettre à Rilke.
Durant vingt cinq ans elle écoutera les hommes, les femmes, des patients et ce, jusqu’à la fin de sa vie
Marque d’amitié ou de confiance, elle assurera la formation analytique d’Anna
la fille de Freud.
Dans sa maison de Göttingen où elle exercera jusqu’à sa mort ce métier qui la réconcilie
avec elle-même elle trouvera enfin une certaine quiétude. Elle qui fut sa première énigme.
Elle comprit que par la parole on peut sortir
des prisons de solitude à l’intérieur desquelles chaque vie
se trouve enfermée.
"Je voulais remercier particulièrement la psychanalyse parce qu’elle
exige plus qu’un travail solitaire à un bureau, et parce qu’elle m’a menée à
une sorte de fraternité. Ce qui la rend si vivante, c’est qu’elle n’est pas un
mélange obscur de science et de sectarisme, mais bien plutôt le haut principe
de toute science, à savoir l’honnêteté qui est élevé à un principe de vie… "
(Discours conservé dans son journal qu’elle voulait prononcer à son départ de
Vienne en 1913)
Elle est partie avec dans les yeux, une flamme toujours
intacte.
Elle repose à Göttingen,elle l'amoureuse des hommes, au côté de celui qui fut son unique mari.
Sa vie fut un hymne...
" La vie humaine.
Ah! La vie tout court, est poésie!
Inconscients de nous-mêmes, c'est nous qui la vivons,
jour après jour, et fragment par fragment,
mais dans son inviolable intégrité,
c'est elle qui nous vit,
c'est elle qui nous mène! ".
Lou Andréas Salomé
inspiré de mes lectures de:
Lou Andréas Salomé, Rilke, Nietzsche, Freud