J'aime les fenêtres qui jouent simultanément avec le réel et l'imaginaire.
Franchir la limite du cadre, accéder de" l'autre coté" du réel pour rêver
avec quelques toiles de mon musée imaginaire
et des extraits de poèmes de Rainer Maria Rilke, "Les fenêtres"
Telle est mon ambition d'aujourd'hui,mais aussi avec le désir sous-jacent d'aller voir cette expo
Il suffit, que sur un balcon
ou dans l'encadrement d'une fenêtre,
une femme hésite...pour être
celle que nous perdons
en l'ayant vu apparaître...
Tu me proposes, fenêtre étrange, d'attendre;
déjà presque bouge ton rideau beige.
Devrais-je, ô fenêtre, à ton invite me rendre ?
Ou me défendre, fenêtre ? Qui attendrais-je ?
Ne suis-je intact, avec cette vie qui écoute,
avec ce coeur tout plein que la perte complète ?
Avec cette route qui passe devant, et le doute
que tu puisses donner ce trop dont le rêve m'arrête ?
N'es-tu pas notre géométrie, fenêtre,très simple forme qui sans efforts circonscris notre vie énorme ?
Fenêtre, toi, ô mesure d'attente,
tant de fois remplie,
quand une vie se verse et s'impatiente
vers un autre vie.
Comme tu ajoutes à tout,
fenêtre, le sens de nos rites:
Quelqu'un qui ne serait que debout,
dans ton cadre attend ou médite.
Toi qui sépares et qui attises,
changeante comme la mer,...
...échantillon d'une liberté compromise
par la présence du sort;
prise par laquelle parmi nous s'égalise
le grand trop du dehors.
Elle passe des heures émues
appuyée à sa fenêtre,
tout au bord de son être,
distraite et tendue.
Celle qu'on aime n'est jamais plus belle
que lorsqu'on la voit apparaître
encadrée de toi; c'est ô fenêtre,
que tu la rends presque éternelle.
Fenêtre, où autrefois était assise
celle qui, en guise de tendresse,
faisait un lent travail qui baisse
et immobilise...
Sanglot, sanglot, pur sanglot !
Fenêtre où nul ne s'appuie !
Incosolable enclos,
plein de ma pluie.
C'est le trop tard, le trop tôt
qui de tes formes décident:
tu les habilles, rideau,
robe du vide !
Toiles de:
Matisse, Nice cahier noir 1918
Edward Munch, Jeune fille à la fenêtre, 1893
Edward Hopper, eleven A.M., 1926
Matisse,Femme à la fenêtre ,1920
Magritte ,Eloge de la dialectique ,1937
Balthus, La fenêtre cour de Rohan, 1951
Pierre Bonnard,Fnêtre, 1925
Vilhelm Hammershoi, Intérieur au 30 Stangade, 1901
Matisse, Femme assise, dos tourné vers la fenêtre ouverte ,1922
Salvador Dali, jeune femme à sa fenêtre,1925
Paul Cesar Helleu, Mme Hellen à Fladbury with John Singer Sergent,1889
Pierre Bonnard, La porte-fenêtre,1932
Matisse, Porte fenêtre à Collioure ,1914
André Wyeth, Vent marin
Une fenêtre,
Un souffle,
La vie,
Le rêve se prolonge...