Atelier
d’écriture dans un cadre propice à ce genre d'exercice, une médiathèque, choix d’un livre au hasard, il
me tendait les bras, « l’Africain »
de Le Clézio, prendre la première phrase du
livre :
« Tout être humain est le résultat d’un père et d’une mère
» écrire un texte.
Vingt
minutes plus tard voilà le résultat qui se situe entre réel et imaginaire, ne cherchez
pas…
Les mots sont venus, ils étaient là...
Souvent
je me suis posée cette question, et si mon père n’était pas mon vrai père ?
Petite je rêvais déjà et me projetais vers un ailleurs beaucoup plus
beau que la réalité.
Il faut avouer que j’ai été bercée par trop de contes où les princes
étaient des rois.
Alors voir mon père tous les jours ne laissait pas beaucoup de place
aux rêves.
Pourtant je l’aimais ce père qui m’emmenait en balade dans les bois,
au retour à la période des lilas nous faisions des bouquets géants pour maman.
En hiver c’était des parties de luge entre les réverbères du Rebberg, colline
de ma ville. Nous étions gais, heureux, nous allions si vite que nous
dépassions le bus dans lequel maman redescendait en ville. Et puis les choses
se sont gâtées. Je ne sais pas le situer dans le temps.
Durant les longs mois d’été que nous passions au bord de la mer, je vivais
insouciante, heureuse, ne sachant rien de la vie de couple de mes parents. Pour
moi, ils étaient là, je ne me posais aucune question jusqu’au jour où j’ai commencé à entendre
parler des tontons et tatas.
Oh j’en avais des tontons qui m’aimaient,
me gâtaient, par contre les tatas, je ne les voyais pratiquement jamais. Je sentais juste une espèce d’animosité
qui régnait à la maison quand ma mère interrogeait mon père quand il rentrait
tardivement.
Alors peu à peu le doute s’est immiscé en moi, et si mon père n’était pas mon
vrai père ?
Pourtant j’ai la couleur de ses yeux, son regard, je me souviens j’étais fière
de lui, il était bel homme, intelligent, mais il était faible aussi…
Moi je rêvais d’un homme qui lui ressemblerait, mais en plus beau, plus grand,
plus fort…
Ces rêves de petite fille m’ont joué bien des tours dans ma vie, surtout à la
période d’adolescence, oh et puis je dois avouer aujourd’hui encore.
Je sais que je suis le résultat de cette union entre mon père et ma mère, que
les princes ne sont rois que dans les contes et pourtant je suis une princesse
aux yeux de celui qui m’aime, c’est encore mieux que dans mes rêves les plus fous.
Après tout c’est le résultat qui compte…Non ?
Les mots sont venus, ils étaient là…