Vendredi dernier partis sous un brouillard dense à mesure que
nous nous approchons de Bâle un beau soleil vient nous tenir compagnie. Le parc
de la Fondation Beyeler avec ses couleurs automnales est de toute beauté et l’architecture
de Renzo Piana s’inscrit merveilleusement dans ce cadre bucolique.
Et nous voilà pénétrant dans l’univers de Degas, l’un des plus célèbres peintres
français du XIXème siècle. L’ expo vouée
à son œuvre tardive, riche et complexe, qui a vu le jour à partir de 1886 et
marque l’accomplissement d’un audacieux pionnier de l’art moderne.
Peinture, pastel, dessin, gravure, sculpture, photographie, toutes ces
techniques employées par Degas figurent dans cette expo riche de plus de 150 œuvres.
Tous les thèmes, danseuses, nus féminins, jockeys, chevaux de course, paysages
et portraits y sont représentés. Une grande diversité d’expression, œuvre tardive
sensuelle, dans une ivresse proche de l’obsession où s’entremêlent inextricablement
présent et passé, réalités vues et souvenirs. justesse du trait, du dessin ,
Degas visait la vie même.
De salle en salle l’ambiance est feutrée et accentuée par la lumière naturelle
tamisée, découverte de ces danseuses où les visages s’estompent , les silhouettes
se tordent, leurs courbes travaillées jusqu’au malaise, en jupes jaunes canari,
en roses fluorescents, en bleues, où le mouvement donne l’envie d’esquisser un
pas de danse.
De ces femmes au tub, gracieuses, ces corps anonymes passant une brosse dans
leur longue chevelure
ou une éponge sur leur nuque au-dessus d’une bassine
plate, de la baigneuse à la toilette
« «Les femmes ne me pardonnent pas ça ;
elles me détestent, elles sentent que je les montre, sans leur coquetterie, à
l'état de bêtes qui se nettoient.»
Degas attiré par la chair autant qu’effrayé semble voler des images que lui avaient inspiré
ces femmes.
La visite se poursuit …
Par un moment de sérénité assise devant les Nymphéas de Monet, le soleil couchant
venant déposer un rai de lumière sur le bleu de la toile
avant de terminer par
les collections permanentes riches, Monet, Degas, Seurat, Cézanne, Van Gogh,
Matisse, Picasso, Giacometti, Léger, Malevich, Miró, Klee, Kandinsky, Ernst,
Mondrian, Bacon, Pollock, Rothko, Warhol, Rauschenberg, Lichtenstein, j’en
oublie sûrement…
Ne me reste plus qu’à lire « Degas, danse
dessin » de Paul Valéry.
Il fait nuit noire, juste le temps de prendre un thé chaud, de parler de nos
impressions sur l’expo avant de terminer la soirée avec un repas
gastronomique autour d’une bonne table (j’en avais déjà parlé ici) de la région.
Belle parenthèse d'une journée placée sous les signes de l'art, de la gastronomie et de l'amitié.
*Degas
(cliquez pour agrandir les toiles)