En ce jour me reviennent en mémoire les histoires qui font "L'histoire" que j'ai souvent entendues racontées par ceux qui les ont vécues, mes grands -parents, mon père, mon beau-père.
Comme vous le savez, pour la plupart d'entre vous, je suis mulhousienne et pendant la guerre l’Alsace était sous l’oppression allemande, les hommes "les malgré-nous" enrôlés d’office dans l’armée de l’envahisseur.
Beaucoup n’ont pas accepté cette situation au prix de leur vie et de celle des leurs.
Mon beau-père, père d’une famille nombreuse, a risqué sa vie et celle des siens, en hébergeant pendant de longs mois un jeune alsacien, fils de ses amis, pour lui permettre d’échapper à cet enrôlement. Il a été caché dans le grenier de la maison, quelques fois dans la cave selon la situation.
Le jour de la libération de Mulhouse, la première fois qu’il a pu sortir libre de la maison, il s’est fait renverser par une jeep conduite par des Américains et est mort sur le coup.
Ironie du destin !
Les risques durant la guerre étaient énormes, déportation de toute la famille, passage par les armes…
Autre " Histoire "
Sa maison était située au bord du canal du Rhône au Rhin, les Allemands et les Français de part et d’autre de ce canal se mitraillaient. Lors des alertes de bombardements il fallait évacuer la maison, se réfugier dans les abris. Un jour revenant à la maison, après une alerte, il la retrouva criblée de balles. L’une avait traversé l’armoire de la chambre à coucher dans laquelle se trouvait la robe de mariée de sa femme, robe qu’il retrouva déchiquetée.
Ces histoires vraies sorties da la malle aux souvenirs afin de ne pas oublier ces moments qui sont devenus "L'histoire", celle d'une famille avec ses drames et ses deuils, mais aussi le parcours jusqu'à l'Europe d'aujourd'hui.
Mulhouse Square de la Bourse aujourd'hui
et sous les bombardements en 1944
Mulhouse fut libéré le 21 novembre 1944 par l'armée du général de Lattre de Tassigny,
Strasbourg par Leclerc et les chars de la 2e D.B. le 23 novembre 1944.
Colmar et le reste du Haut Rhin ne furent libérés totalement que le 9 février 1945.