Etrange, j’ai cru entendre, j'ai entendu un hibou cette nuit ,et comme je n’arrivais pas à m’endormir j’ai repensé à cette rencontre insolite, une parmi d’autres, tant celles vécues dans cette maison qui me servait de bureau furent nombreuses.
Comme tous les matins, passage rapide au bureau, prendre le courrier, écouter les messages, tenir compte des modifications de rendez-vous.
La maison se situait juste en face du zoo sur les hauteurs de la ville en lisière d’une magnifique forêt lieu de promenade prisé par les citadins.
Dans la vaste verrière allant jusqu’au faîte du toit trônait un superbe ficus benjamina.
Travaillant seule dans ce lieu, je fus étonnée d’entendre un léger bruit dans la maison mais n’y prêtant guère attention je vaquais à mes occupations. Mais le bruit devint plus fort et la peur prit le dessus.
J’eus beau chercher, monter à l’étage, sur la mezzanine, rien. Je me rendis compte que j’avais laissé un vélux ouvert durant la nuit dans les combles aménagés en salle de jeux.
En redescendant je vis deux grands yeux qui me fixaient dans l’arbre de la verrière.
Intriguée j’avançais prudemment, surprise, un énorme hibou avait pris place dans les feuilles. A mon approche il prit peur à son tour et chercha à s’envoler mais hélas ne trouva pas d’issue, de plus il m’était impossible d’approcher et d’ouvrir une des portes de la verrière.
Nous fûmes ainsi prisonniers l’un de l’autre, chacun y allant de sa petite frayeur jusqu’à l’arrivée du service vétérinaire du zoo que j’avais prévenu entre temps et qui le captura non sans mal à l’aide d’un grand filet au bout de deux heures.
Dire que cela aurait pu être l’histoire de la chanson « Dans la forêt lointaine » entre un hibou qui bouboulait en faisant le joli cœur à un coucou qui coucoulait en retour.
Peut-être ce hibou voulait-il rejoindre sa belle ?
Une histoire de chouette roucoulade de printemps en somme...