Bernard Cathelin, Ferme au pied du Vercors, 1988
Il fait froid, cet hiver n’en finit pas, le vent du nord souffle,des sons étranges sous les rafales se font entendre, la neige tombe et habille d’un blanc vaporeux les arbres, c’est féerique, cela ajoute à la magie de ces jardins du Palais Royal où elle aime flâner.
Elle passe de longs moments à regarder les vitrines des boutiques sous les arcades, elle s’attarde devant celle d’une galerie de peinture, ce bleu éclatant sur cette toile de Cathelin la laisse rêveuse.
Elle aime la composition de la toile, son classicisme fougueux,ses audacieuses simplifications, cet univers minéral,de silence et de vent,la densité absolue du paysage,le ciel qui vient s'accouder aux falaises de craie du Vercors,les touches sombres, les arbres qui ne sont plus que signes,élans,les couleurs et ce bleu, cette lumière où se rejoignent les perspectives.
Il va falloir que je me remette à peindre dès que je retourne dans mon midi se dit-elle en continuant de musarder.
Elle aime cet endroit, ce quartier du vieux Paris si chargé d’histoire, devant l’immeuble où habitait Colette elle ne peut s’empêcher de lever les yeux et coïncidence un chat à ce moment- là vient se faufiler entre ses jambes, son esprit vagabonde et c’est en rêvant qu’elle continue sa promenade sous les arcades. Une lumière rose de fin d’hiver nappe la ville et la transfigure.
Le ciel est redevenu immense, dans sa tête résonnent quelques mesures de la sonate Arpeggione de Schubert...