Un jour de grisaille, peut-être y avait-il du soleil au-dehors, elle ne l’a pas vu, elle s’est mise à rêver de bottes. Celles qui lui permettaient d’aller plus loin, à petits pas, parfois à pas de géant. Comme dans les légendes de son enfance, dans sa naïveté elle aimait à imaginer un monde rempli de merveilles.
Mais était-elle naïve ou aimait-elle tellement la vie ?
Elle se mit à rêver de pluie, elle qui aimait le soleil, de promenade, chaussée de bottes et vêtue d’un ciré noir.
Elle se souvenait de vieilles photographies jaunies par l’usure du temps où elle était habillée de la sorte. Elle aimait ces vêtements, ce qu’ils représentaient pour elle, cette avancée triomphante vers la vie de femme.
Il lui en faudra du temps pour croire à nouveau au printemps.
Aujourd’hui avec le recul elle se trouve plus libre dans sa tête, dans son corps, elle a l’âge qu’elle a, celui où les rêves ont toujours cours.
Il ne pleut pas, la journée n'est pas grise, elle porte un ciré, des bottes.
Elle ne rêve plus, elle vit.
crédit photo Monica Vitti