Certaines dates dans notre vie nous marquent, je me souviens avec précision de celle
du 9 octobre 1978.
La journée s’était déroulée de manière plaisante, je venais d’obtenir le contrat d’un gros chantier, celui de l’aménagement du cabinet d’un cardiologue qui venait s’installer dans ma ville. Nous avions passé des heures à établir les plans, choisir le mobilier de la salle d’attente, du bureau, du secrétariat, jusque dans les moindres détails.
Pour fêter l’évènement en fin de journée quelques bulles de champagne , une conversation animée, quand sur France Inter, j’appris la nouvelle, Jacques Brel était mort le matin de cette journée d'automne. Je me vois encore ne pouvant retenir mes larmes "chagrin des départs" gentiment moquée par mes collègues du bureau d’études.
Jacques Brel a été pour moi l’un des rares artistes dont j’étais (et suis restée) fan, il m’accompagnait depuis ce premier 45 tours reçu d’une amie pour mes 16 ans. Dans ma discothèque les vinyls conservés, ont été remplacés par les cd .
Ce jour-là, je venais de perdre un ami, "non Jef, t'es pas tout seul" les bulles de champagne pétillaient dans ma coupe comme un signe, il est dans mon cœur à jamais.
" Six pieds sous terre, Jojo, tu n'es pas mort,
Six pieds sous terre, Jojo, tu chantes encore."