Tombés de la cîme du ciel, des îlots de soleil rebondissent brutalement sur la campagne autour de nous. Tout se tait devant ce fracas et le Lubéron, là-bas, n’est qu’un énorme bloc de silence que j’écoute sans répit. Je tends l’oreille, on court vers moi dans le lointain, des amis invisibles m’appellent, ma joie grandit, la même qu’il y a des années.
De nouveau une égnime heureuse m’aide à tout comprendre.
Où est l’absurdité du monde ? Est-ce ce resplendissement ou le souvenir de son absence? […]
[…] Nul homme ne peut dire ce qu’il est. Mais il arrive qu’il puisse dire ce qu’il n’est pas. Celui qui cherche encore, on veut qu’il ait conclu […]
[…] Ce qui est nommé, n’est-il pas déjà perdu ?[…]
[…] Oui, tout ce bruit…quand la paix serait d’aimer et de créer en silence! Mais il faut savoir patienter. Encore un moment, le soleil scelle les bouches.
Albert Camus,in L’été, l’Enigme(1950)
C’est toujours vers Camus et son oeuvre que je me tourne dans les moments qui me semblent importants à mes yeux. Ce livre Noces suivi de l’Eté est le livre qui m’accompagne depuis tant d’années, j’y puise la force de continuer ma route dans ce dédale qu’est la vie.