Où se situe la frontière entre le rêve et la réalité, entre le réel et le fantasme, thèmes qui me sont chers... J’ai eu envie de revoir ce film d’Ingmar Bergman, cette méditation fascinante sur le thème du double, ce " Je qui est un autre ", mon billet, vos commentaires d'hier y sont sûrement pour quelque chose.. De ma relecture de ce chef d’œuvre j'en sors pleine d’interrogations déroutantes, sur ce que l’image dévoile et suggère en même temps, sur ce jeu de masques, miroir, silence, jeu des corps, expression du visage, projection du double, transfert, manipulation, cassure. Ce film est une réflexion poussée sur le psychisme et sa complexité, un huis clos psychologique où s’affrontent deux femmes. Au mutisme d’Elisabeth, actrice de théâtre qui perd subitement sa voix, ( quitte une représentation d’Electre pour entrer en clinique enfermée dans un silence absolu ), répond le flot de paroles de l’infirmière Alma, qui l’emmène avec elle dans une villa solitaire au bord de la mer pour tenter de la guérir. Alma est déstabilisée par le silence et ce double isolement, isolement physique et isolement dans la communication, alors s’instaure entre les deux femmes un échange des plus singuliers. Persona nous en dit davantage sur la puissance de la parole que sur l’absence de celle-ci en cernant le pouvoir des mots dont les effets dépassent souvent notre volonté. Dans ce chassé-croisé entre ces deux femmes, le transfert de la personnalité se fait symboliquement au moyen d’un conflit latent puis apparent entre l’enveloppe extérieure, " la persona" et l’image de l’âme intérieure " l’alma ". Où se situe la frontière entre le rêve et la réalité, entre le réel et le fantasme... Cette recherche de l’autre devient un duel, une fusion des contraires. Cette quête d’identité, identité qu’Alma a tant de mal à affirmer, elle dira ces mots en conclusion de l’entrevue avec le mari d’Elisabeth " Tout ça n’est que mensonge et imitation ", identité qu’Elisabeth craint peut-être de perdre par peur d’avoir trop joué les actrices. Dans ce film Bergman dévoile ce qui est caché au plus profond de chacun,cette peur du vide, "je" ne suffit pas à lui-même et devient un autre car le reflet du miroir de soi-même demeure angoissant, l’autre ne peut-être "je"
Photo du film"Persona" d'Ingmar Bergman 1966 Liv Ullmann et Bibi Anderson
Commentaires
Persona...
Où se situe la frontière entre le rêve et la réalité, entre le réel et le fantasme, thèmes qui me sont chers... J’ai eu envie de revoir ce film d’Ingmar Bergman, cette méditation fascinante sur le thème du double, ce " Je qui est un autre ", mon billet, vos commentaires d'hier y sont sûrement pour quelque chose.. De ma relecture de ce chef d’œuvre j'en sors pleine d’interrogations déroutantes, sur ce que l’image dévoile et suggère en même temps, sur ce jeu de masques, miroir, silence, jeu des corps, expression du visage, projection du double, transfert, manipulation, cassure. Ce film est une réflexion poussée sur le psychisme et sa complexité, un huis clos psychologique où s’affrontent deux femmes. Au mutisme d’Elisabeth, actrice de théâtre qui perd subitement sa voix, ( quitte une représentation d’Electre pour entrer en clinique enfermée dans un silence absolu ), répond le flot de paroles de l’infirmière Alma, qui l’emmène avec elle dans une villa solitaire au bord de la mer pour tenter de la guérir. Alma est déstabilisée par le silence et ce double isolement, isolement physique et isolement dans la communication, alors s’instaure entre les deux femmes un échange des plus singuliers. Persona nous en dit davantage sur la puissance de la parole que sur l’absence de celle-ci en cernant le pouvoir des mots dont les effets dépassent souvent notre volonté. Dans ce chassé-croisé entre ces deux femmes, le transfert de la personnalité se fait symboliquement au moyen d’un conflit latent puis apparent entre l’enveloppe extérieure, " la persona" et l’image de l’âme intérieure " l’alma ". Où se situe la frontière entre le rêve et la réalité, entre le réel et le fantasme... Cette recherche de l’autre devient un duel, une fusion des contraires. Cette quête d’identité, identité qu’Alma a tant de mal à affirmer, elle dira ces mots en conclusion de l’entrevue avec le mari d’Elisabeth " Tout ça n’est que mensonge et imitation ", identité qu’Elisabeth craint peut-être de perdre par peur d’avoir trop joué les actrices. Dans ce film Bergman dévoile ce qui est caché au plus profond de chacun,cette peur du vide, "je" ne suffit pas à lui-même et devient un autre car le reflet du miroir de soi-même demeure angoissant, l’autre ne peut-être "je"
Photo du film"Persona" d'Ingmar Bergman 1966 Liv Ullmann et Bibi Anderson