Connaissez-vous ce vertige qui fait de nos vies la raison d’être,
porteur d’un moi plus grand .
Cette alchimie secrète des émotions, plus forte que l’évidence des jours,
l’emportement d’une croyance, l’aperçu d’éternité, ce mal étrange et doux,
constat d’une folie.
Il nous tombe dessus emportant tout sur son passage,
nous laissant ravis et pantois, enthousiastes et désespérés,
suspendus au fil de la moindre de ses manifestations.
Comme une petite graine portée par le vent et qui germe sans lieu ni raison,
qui grandit, ses racines englobantes
nous enlacent comme l’araignée tissant autour de sa proie un cocon et nous emballe,
nous emporte en sa tanière des délices, paralysé, désincarné, aérien,
voguant sur un nuage sans souci,
que l’effroi d’aimer.
Une bien belle maladie que ce flamboiement, cette quête,ce rêve,ce fantasme,
peu importe.
Même partie, elle reste nichée dans notre mémoire comme un virus dormant,
n’attendant qu’une nouvelle occasion pour se réveiller.
Ce vertige au nom de passion,
n’a pas de place au moutonnement du quotidien.