En attendant demain,
…Une année de plus, c’est à dire une année de moins à vivre. Aussi je me ménageais,
ce jour anniversaire, une vacance qui consistait à m’abstenir de toute action, de toute pensée, de toute communication et même de toute distraction (ce n’était donc pas des “vacances”); je cherchais à faire le vide, je voulais interrompre le temps.
Ce n’était en vue ni d’une récapitulation ni d’un préparatif. Le passé était bien mort,
l’avenir n’avait pas de forme.
Le présent, qui échappe toujours, et ne se définit même que par là, ne pourrait-il
pas être exceptionnellement rendu étale comme ces vagues que l’huile transforme en rides…?
Je suis encore bien loin de la sagesse de *Jean Grenier.
A demain !
*Jean Grenier, in “Les îles” L’imaginaire Gallimard