Toute la nuit rêve et réalité avaient contracté des réalités surprenantes.
Quelques bribes lui revenaient au réveil, elle ne savait plus où se situait la part de rêve.
La vie lui avait appris qu’aucune histoire d’amour ne ressemble à une autre, que l’on peut aimer différemment sans
renier ses souvenirs, et que toutes les larmes s’attardent sur un
désir. Elle croyait avoir trouvé un certain équilibre en faisant un pas
après l’autre, mais voilà qu’elle était devenue équilibriste sans
balancier, écoutant le murmure étouffé de ses désirs. Elle cherchait
les mots qui habillaient ses pensées d’une étoffe brodée de tentation,
quand la passion devenait impatiente mais merveilleusement indécise.
Etait-ce bien raisonnable ? Elle ne savait plus !
Elle qui ne pouvait dire et ne s’exprimait que par la musique…
Du salon parvenaient quelques notes d’un Prélude de Bach …
Aucune histoire d’amour…différemment…un pas après l’autre…pas raisonnable …
Chaque note, de l’amour au bout des doigts, Bach c’est fait pour ça…
“La leçon de piano” n’était qu’un rêve !
crédit photo “La leçon de piano” Film de Jane Campion