A quoi sert le prix Nobel de littérature? Avec son chèque suédois, Albert Camus s'offre, en 1958, une ancienne magnanerie à Lourmarin. Elle est toujours là, avec ses volets verts, sa terrasse arrondie, son cyprès. Seul le nom de la voie a changé: la grand' rue de l'Eglise a discrètement été rebaptisée rue Albert Camus.
«Il a retrouvé ici la lumière et les couleurs de son Algérie natale »
On peut encore aujourd'hui s'asseoir à une table du restaurant Ollier près de la fontaine où il avait coutume de boire son apéritif. «Un pastis pour M. Terrasse!» commandait le garçon, soucieux de garder secrète l'identité du prestigieux client. Un peu plus loin, le stade de foot, autre passion de l'écrivain. «Il a même offert des maillots à la Jeunesse sportive lourmarinoise»,
Car c'est de Lourmarin que l'auteur de La Peste entama son ultime et funeste voyage.
«Je fuis l'épidémie de grippe. A dans huit jours!» .
On connaît la suite.
La nationale 5, la Facel Vega, le platane. Albert Camus meurt le 4 janvier 1960. Ce sont les footballeurs de Lourmarin qui portent son cercueil jusqu'au cimetière, à deux pas du château. Sa tombe est toute simple, couverte de laurier de romarin et de lavandes.
Pas de Panthéon, non,j’espère que sa famille n’accèdera pas à la demande de Nicolas Sarkozy .
Lourmarin, c’est là qu’il repose, c’est là sa terre, cette campagne austère, lumineuse, paisible là où il aimait faire « son tour de plaine »,
c’est là qu’il a écrit «Le premier Homme» face au Luberon.
*promenades littéraires Camus-Bosco organisées par l'office de tourisme de Lourmarin