Les rencontres, les retrouvailles, l’amitié, ces moments forts dans une vie, qui pétillent comme les bulles de champagne dans nos coupes devant ce paysage grandiose que notre hôte a la joie de savourer depuis son salon.
L’ambiance est à la joie du plaisir de se revoir, de se parler alors que nous nous sommes connus il y a plus de quatre ans par l’écriture.
La ville est splendide sous les couleurs chaudes du soleil de fin de journée, nous en traversons une partie pour aller dîner au fameux Grand café de Turin, institution niçoise par excellence.
« Je suis arrivée à temps.
Ca n’a l’air de rien, mais être refusé d’un restaurant particulièrement désirable …
...Car il faut le savoir, le Grand Café de Turin comprend une salle et une arrière salle. Celle-ci, de couleur jaune, basse de plafond, est toujours enfumée, mais belle et intime.Elle ne reçoit pas directement la lumière du dehors, sa fenêtre donnant sur les arcades qui entourent la place et qui comme à Turin, permettent au promeneur un trajet abrité, dans une ombre propice au sentiment de la clandestinité.
A Nice, à la différence de Turin,… les arcades se limitent au pourtour de la place Garibaldi…
Dans le bonheur de se trouver au Grand Café de Turin il y a, conscient ou non, le fait qu’il appartient à l’espace voûté des arcades, à leur protection…
Les commandes se font en deux temps. Un protocole veut que ce ne soit pas la même personne qui se charge des commandes de fruits de mer et de celles des boissons et du pain.
C’est pour l’étranger une occasion de bévue quasi systématique.
Les plateaux vont et viennent. Danse entrecoupée de bruit violent des coquilles d’huîtres jetées à la poubelle. On redemande à boire…Je sens de plus en plus mobile et vivante, la circulation des soifs et des faims, des envies, des paroles drôles, émues, troublantes, des histoires pour revivre, des prénoms échangés….
Mon regard s’attache à une photographie du Grand café de Turin en 1908. Une image couleur sépia. Tout est pareil, sauf le costume des gens et l’absence complète de femmes.Aucune, ni parmi les serveurs ni parmi les clients. A la terrasse sont assis beaucoup de militaires. Les serveurs portent un habit noir et un long tablier blanc…. »
Ces quelques extraits du livre « Cafés de la mémoire « de Chantal Thomas
illustrent avec justesse l’ambiance très particulière de ce lieu, où nous avons attendu
(mes gardes du corps)
et moi-même presque une heure avant de pouvoir nous installer dans la petite salle du fond et déguster nos fruits de mer accompagnés d’un muscadet.
Et déjà l’heure de se quitter, il nous reste deux heures de route pour rejoindre le chemin des amoureux.
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