Doux souvenirs...
Il m’arrive souvent d’acheter un livre, d’avoir une envie folle de le lire de suite, mais pour une raison que je ne matrise pas, pour garder intact le plaisir de la lecture, j’attends.
Le livre devient alors un trsor enfoui dans un vieux coffre, je vais le feuilleter, le redposer.
C’est ce qui vient de m’arriver avec
" La reine du silence " de Marie Nimier.
Je viens de lire ces pages, un moment d’motion pure, tendue comme la corde d’un arc.
Surgissent alors des images oublies de ma vie,
la souffrance lie au pre prsent/absent.
Je sors de cette lecture mue, bouleverse, tous ces souvenirs enfouis au plus profond de moi, volontairement, sont remonts la surface, laissant des bleus l’me.
Peut-tre ce mois de juin, mois d’anniversaire de « Sa » mort rend-il cet cho plus douloureux encore ?
Peut-tre cette sensation d’avoir t rejete, aime et rejete de manire si violente, peut-tre qu’au travers des mots de Marie Nimier ai-je atteint le corps du pre ?
Peut-tre en me remmorant des passages de ma vie,
ai-je accept la brûlure de la dcouverte ?
Celle où j’tais trop dans le trop, où je donnais les btons pour me faire battre afin que tout s’croule, comme l’amour du pre pour sa fille ?
Toute ma vie ne suis-je pas la recherche de cet amour que personne ne peut me donner car il m’a trop manqu un moment charnire de ma construction ?
Ne suis-je devenue rellement aimable qu’ la mort du pre aprs un long travail sur moi-mme ?
Oh la petite fille ne manquait pas d’amour, c’est un peu plus tard que les choses se sont gtes et que nous n’avons plus su nous parler.
Peu de temps avant sa mort, la tendresse d’une fille pour son pre est revenue.
J’tais l son chevet, lui ne pouvant plus parler, mais me dire sans mots, en serrant ma main de toutes ses forces, son amour dans cet ultime adieu.
Extrait :
« Et pour la premire fois je me suis sentie apaise, comme si le monde enfin marquait une pause »