La couverture est douce et satine, les pages
encore vierges,pourtant, au moment de confier
au cahier neuf mes penses, la main hsite.
Ce n’est pas la peur des fautes ou des ratures
qui, dans l’enfance accompagnait le mystre d’un
savoir qui s’y incarnait, mais une motion
plus ancienne…
Les lignes, fines, comme des cheveux
qui ombrent les pages blanches, semblent avoir
retenu dans leurs mailles des rves et des dsirs
qui, bien qu’invisibles, n’attendent que la
caresse de la plume pour se rvler.
Et s’il m’arrive de croire que le cahier m’offre
la possibilit d’une nouvelle existence,c’est
parce que je pressens le pouvoir des mots.
Il suffit en effet d’un seul trac mme la page,
pour que s’offre moi la prsence mue d’un
nouveau destin.