Ce que je cherche dans la parole, c’est la rponse de l’autre. Ce qui me constitue comme sujet, c’est ma question. Pour me faire reconnatre de l’autre, je ne profre ce qui fut qu’en vue de ce qui sera. Pour le trouver, je l’appelle d’un nom qu’il doit assumer ou refuser pour me rpondre.
Je m’identifie dans le langage, mais seulement m’y perdre comme un objet. Ce qui se ralise dans mon histoire, n’est pas le pass dfini de ce qui fut puisqu’il n’est plus, ni mme le parfait de ce qui a t dans ce que je suis, mais le futur antrieur de ce que j’aurai t pour ce que je suis en train de devenir.
Jacques Lacan
Une analyse reste secrte, a se dit, a s’coute, a ne s’crit pas. Le dire englouti dans le silence, parfois capitalis dans le savoir de l’analyste. L’inconscient de nouveau chass, il y a perte de rvolte. De lutte.
Mon inconscient rclamait une parole, une criture. J’crivais des lettres mon analyste.
D’une enfance empoisonne d’interdits que je ne comprenais pas. D’une famille bourgeoise comme tant d’autres où j’apprenais har mon sexe et donc ma mre et donc moi-mme. Et aimer mon pre sans pouvoir m’en librer. De la fuite dans la fausse libert du travail, de l’mancipation sans libration, de la tromperie de l’amour. Le dsir d’abattre les rgles, les tabous, de ne pas tuer le pre. Faute de l’inceste rel, au moins de l’imaginaire avec l’analyste. Et dans le miroir, les mcanismes rpressifs, oui, je m’assujettissais, avec tant de masochisme, pour me retrouver…
Le transfert faisait son travail…
Aujourd’hui anniversaire de la mort de mon pre je pense lui, mais aussi ces mots que j’ai prononcs ce jour-l, " maintenant je suis libre " ...
J’avais mal et en mme temps je me suis sentie soulage, d’avoir trop aim ce pre en l’aimant mal...
Jusqu’ le har.
Les annes passant les choses se mettent en place et il ne reste plus que l’amour infini et la tendresse d’une fille pour son pre.
J’ai dcid d’arrter mon analyse peu de temps aprs. De cette exprience douloureuse, de cette descente aux enfers, je garde des souvenirs fabuleux.
Car ce n’est pas rien de mourir pour « Vivre »