Ces paysages méditerranéens, grand livre d’images où se côtoient les pinèdes, les champs d’oliviers, les palmiers, les temples grecs au soleil couchant, les cyprès sur les routes toscanes, les couleurs blanches et ocres des villes arabes, Capri et le rouge de la villa Malaparte, Tipasa et son joyau romain si cher à Camus , les ramblas de Barcelone, les jardins de Grenade, Syracuse et sa fontaine d'Arethuse , Taormine et son théâtre avec pour décor l'Etna...
Mes voyages m’ont menée tout autour de cette Méditerranée, Espagne, Maroc, Tunisie, Algérie, Egypte, Turquie, Grèce, Sicile, Italie, Corse…
Je n’avais de cesse d’aller toujours plus au sud, de découvrir toutes ces civilisations qui partout ont laissé des merveilles, d’aller à la recherche des endroits dont les peintres,les écrivains,m’avaient fait rêver .
Je me suis égarée dans les villes, j’ai étouffé dans l’émerveillement, j’ai apprécié les places ombilics des villes, les cafés, les terrasses, exploré les ruelles brûlantes des médinas avec leur ombre et lumière, fréquenté les marchés, espace d’échanges, y ai fait provisions de couleurs, de cris, de senteurs, d’épices, j’ai goûté les paisibles miracles des jardins dans la douceur du beau et la force du simple, j’ai visité les cimetières, une allée de cyprès, un mur d’enceinte, une porte qui grince, ils sont si beaux qu’il y a un bonheur à les visiter à la proue des villes, là où la vue est la plus belle.
Et puis il y a les îles, la méditerranée est une constellation d’îles, mon île à moi est toute petite,un gros rocher où j’allais accoster avec mon père à pédalo.
Je me suis plongée le temps de l'écriture dans mes souvenirs,
dans ce grand livre d’images des jours heureux !
Photo: Capri Villa Malaparte
L’été et son temps de vacance, temps propice à se tourner vers la beauté du monde, regarder passer les nuages et les étoiles s'allumer une à une. De ma chaise longue , rêver de ces rivages que j’ai abordés.
Je ne sais si je suis méditerranéenne, mais de ce littoral, oui, certainement où tout à commencé un jour de premier avril, haute de mes presque quatre ans avec la découverte de la mer, celle qui ne cesse de me faire rêver et voyager.
Je suis de ses collines, de ses couleurs, de ses parfums, de ses criques, de cette côte d’azur.
J’aime ces journées d’été,
ces moments qui s’étirent dans une élasticité du relâchement .
Ces journées comme une grande parenthèse, un soupir, une page blanche,
un souffle doux et chaud.
Un silence qui me porte et me transporte loin des fureurs du monde.
Le repos, la planche de vivre ?
Nous tombons. Je vous écris en cours de chute. L'homme se défait aussi sûrement qu'il fut jadis composé.
La roue du destin tourne à l'envers et ses dents nous déchiquettent.
Nous prendrons feu bientôt du fait de l'accélération de la chute.
L'amour ce frein sublime, est rompu, hors d'usage.
Rien de cela n'est écrit sur le ciel assigné, ni dans le livre convoité qui se hâte au rythme
des battements de notre coeur, puis se brise alors que notre coeur continue de battre.
René Char," légèreté de la terre"
Aromates chasseurs
Raoul Dufy
Nice "La baie des anges "1929