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C'est une chose bien étrange que les pensées.
Elles ne sont souvent rien de plus que des accidents qui disparaissent sans laisser de traces,
elles ont leurs temps morts et leurs saisons florissantes.
On peut faire une découverte géniale et la voir néanmoins se faner lentement dans vos mains, telle une fleur.
La forme en demeure, mais elle n'a plus ni couleur, ni parfum.
C'est-à-dire que l'on a beau s'en souvenir mot pour mot, que sa valeur logique peut bien être intacte, elle ne rôde plus qu'à la surface de notre être, au hasard, et sans nous enrichir.
Jusqu'à ce que revienne soudain - quelques années plus tard peut-être - un moment où nous prenons conscience que dans l'intervalle, même si notre logique a paru en tenir compte, nous avons complètement négligé sa présence.
Robert Musil, Les désarrois de l'élève Törless
Roger Mühl , "Cerisiers en fleurs"
(j'aime cet artiste, j'ai quand même pu m'offrir 2 lithos)
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Bonjour,
je ne connais pas cet artiste mais je ne me souviens pas que le titre d'une oeuvre se soit imposé à moi avec une telle évidence avant d'en lire la confirmation. Et aussitôt le livre de Tanizaki : Quatre sœurs .... le philtre (filtre ?) de la littérature pour mettre à distance ce qui n'est plus.
Je vous souhaite une douce après midi.
Rédigé par : nicole 86 | 16/05/2016 à 02:00
J'aime ces strates de la pensée. Telles des couches superposées, enfouies. Troubles, elles apparaissent parfois. Se laissent discerner puis semblent disparaître. Pour mieux (ou peut-être autrement) réapparaître un jour. Alors, je pense au travail avec la peinture à l'huile...Comme des résurgences. Bonne soirée Elisanne.
Rédigé par : Valérie | 16/05/2016 à 02:00
Bonjour Nicole,
je n'ai pas lu "Quatre soeurs" 900 pages ce n'est pas rien...
j'ai eu l'occasion de rencontrer "Mühl" plusieurs fois lors d'expos et dans ma vie professionnelle, ses tableaux ornent la salle à manger de l'une des grandes tables du Monde "L'Auberge de l'Ill"où le plaisir des yeux se mêlent à celui des papilles.
Bon mardi
Rédigé par : double je | 17/05/2016 à 02:00
il suffit parfois d'un mot, d'un nom et un raz de marée vient submerger l'ordre du jour...
bonne journée
Rédigé par : double je | 17/05/2016 à 02:00
Très intéressant cette réflexion autour du devenir, du sort de nos pensées, qui pour la plupart ne laissent aucune traces, d'autres fois ont la chance de trouver mots, toiles, encre... pour s'incarner et donner quelques fois, un beau parfum, une belle saveur, couleur, un beau rendu, une force, qui n'a pas de nom. Je ne sais si j'ai réellement compris ce que l'auteur voulait signifier, mais c'est ce que ses mots m'ont inspirée...
Belle semaine, Elisanne.
Rédigé par : ellinda | 22/05/2016 à 02:00
belle réflexion ellinda...
ne pas douter des mots que la main trace, ils sont notre vérité.
belle semaine à toi
Rédigé par : double je | 23/05/2016 à 02:00