"Les Vivants n’ont pas d’âge. Seuls les morts-vivants comptent leurs années et celles des autres.
Quant à ceux qui ne voient qu'un drame dans la maladie, ils n’ont même pas commencé de vivre.
Car la vie commence là où meurent les catégories.
J’ai touché le lieu où la priorité n’est plus ma vie mais LA VIE.
C’est un espace d’immense liberté.
Tout ce que je vis aujourd'hui, j’en ai eu l’intuition enfant : je savais que chaque existence est un rendez-vous, qu’on est libre de manquer ou de célébrer. Je savais humblement que le monde m’était confié, comme chacun de nous, à son échelle, possède la charge du monde. Par mon désordre, j’entraîne le désordre autour de moi, mais si j’entre dans l’ordonnance intérieure de l’amour, je rayonne.
De chaque être peut partir un rayonnement réparateur. Ce qui restera d'une existence, ce sont ces rayons, ces moments absents de tout curriculum vitae et qui vivent de leur vie propre, ces percées de présence sous l'enveloppe factice des biographies.
De notre conception à notre mort, la vie est un chemin d’initiation où chaque instant recommence le monde. La vie ne fait mal, très mal, que lorsque nous ne nous laissons pas porter par la magie de son courant.
Tout ce qui ne commence pas par un éblouissement est sans espoir."
Christiane Singer
Derniers fragments d'un long voyage (extraits)
*titre emprunté à Mahmoud Darwich "Murale"
"Ô mort, attends-moi à la porte de la mer"
.... Élisanne..comme toujours avec toi tout est beau ici la photo les mots : ceux qui sont tus et ceux qui sont écrits !
quand on sait que C.Singer à écrit ce texte 6 mois avant de mourir alors qu'elle se savait condamnée...ces mots prennent une résonance incroyable.
Bises et belle journée.
Rédigé par : Christine | 10/03/2016 à 01:00
Hier était une de ces journées difficiles, j'étais dans l'angoisse permanente, mon mari allait très mal (ça va un peu mieux aujourd'hui) alors j'ai cherché dans les mots de Singer la force, d'où ce billet.
Bises chère Christine
Rédigé par : double je | 10/03/2016 à 01:00
Ce texte de Christine Singer me percute totalement.
Je m'y retrouve tellement.
Je ne connaissais pas cette auteure. J'ai commandé ce livre.
Bien entendu, je pense aussi beaucoup à toi et à vous-deux.
Comme je comprends ces jours d'angoisse.... Puisse-t-il s'éloigner et vous apporter de longs temps de répit.
Je t'embrasse
Rédigé par : alainx | 10/03/2016 à 01:00
Difficile croix à porter que d'être l'accompagnante d'une douleur qu'on a du mal à apaiser !
Je pense à toi... nous pensons à toi Elisanne... en espérant que ce "bien peu" pourra aussi t'aider.
Je t'embrasse.
Rédigé par : Christine | 10/03/2016 à 01:00
...."ll est évident que tout cela ne vaut que si l'on a appris en cours d'existence à mourir.
Et ces occasions nous sont données si souvent ; toutes les crises, les séparations, et les maladies, et toutes les formes, tout, tout, tout, tout nous invite à apprendre et à laisser derrière nous.
La mort ne nous enlèvera que ce que nous avons voulu posséder. Le reste, elle n'a pas de prise sur le reste. Et c'est dans ce dépouillement progressif que se crée une liberté immense, et un espace agrandi, exactement ce qu'on n'avait pas soupçonné. Moi j'ai une confiance immense dans le vieillissement, parce que je dois à cette acceptation de vieillir une ouverture qui est insoupçonnable quand on n'a pas l'audace d'y rentrer."
Christiane Singer.
Je pense à toi , à vous, Elisanne.
Puissent ces mots, d'une force inouïe, nous, vous aider.
Interview donnée quelques temps avant son "départ.''
Rédigé par : Christine | 11/03/2016 à 01:00
bonjour Elisanne
vous m'avez manquée depuis ce dimanche 24 janvier où la vie s'est un peu arrêtée pour moi...je reprends le cours de vos mots aujourd'hui avec un peu plus de forces et j'en suis heureuse comme vous ne pouvez imaginer !
le renouveau comme un printemps qui recommence....vos fleurs offertes
un immense merci
tendresse élisanne
Christine Singer ...ces mots résonnent en moi profondément
N'était ce pas elle, qui dans un de vos anciens billets, parlait de la façon dont on fait connaissance, s'attachant plus à ce que l'on fait ....qu' à ce que nous aimons, nos passions ? j'ai en mémoire ces mots là ?
Rédigé par : he | 11/03/2016 à 01:00
... puisque le voyage doit se terminer.... un jour.... chaque chose doit être neuve, vécue comme telle... et continuer la route, quelle qu'elle soit, plurielle ou singulière ... ici, ou bien ailleurs...d'un lyrisme étonnant, d'une profondeur dense... son écriture étincelle, épurée jusque dans sa forme... elle exprime la joie dans l'espérance... les mots de Christiane Singer, en résonance, sont lumineux. En souhaitant que cette grande auteure puisse t'accompagner dans ces moments que tu vis... difficiles à gérer.
D'ici je te transmets mon amitié la plus sincère, la plus rayonnante, si c'est encore possible, Elisanne...
Den
Rédigé par : Den | 11/03/2016 à 01:00
Merci à toutes et tous pour vos mots chaleureux, pour l'écho aux mots du billet,
je suis un peu bousculée dans mon emploi du temps, je reviendrai vous répondre individuellement.
Bonne journée,
votre amitié me touche, je sais que je peux compter sur vous.
Rédigé par : double je | 11/03/2016 à 01:00
En espérant que les sentiments d'impuissance et de solitude ne vous tenaillent pas trop...
Je vous envoie tout le soutien de mon affection.
Pensées vers vous
Valérie
Rédigé par : valérie | 11/03/2016 à 01:00
https://www.youtube.com/watch?v=yxGsv-DXL1M
O mon bel enfant
Libre et prisonnier
Prisonnier des contraintes que s'imposent les hommes
Et libre de les transcender
N'aies jamais peur du vide
Car c'est le vide qui t'a enfanté
Accroche toi
Aux parois dures et lisses de la vie
Accroche tes ongles aux moindres interstices,
A la moindre anfractuosité du roc
Ouvre large tes oreilles
A l'appel du vent
A la musique du silence
Ouvre tes narines aux odeurs fortes et subtils
Des parfums de la terre
De la sueur de la peau
De tout ce qui vit, qui exhale, qui respire
Pour que lorsque t'arrivera le pire
Tu puisses en tirer le meilleur
Ouvre les bras à la détresse humaine
Car ta propre détresse peut en être le ferment
Ouvre ton coeur à la beauté secrète
Sourde, aveugle et muette
Parce que rare est celui qui la voit
Rare est celui qui l'entend
Garde ton âme ouverte
Comme une source offerte à la soif du mendiant
De l'errant, du poète, du chercheur, de l'enfant
Et ton regard innocent et ton esprit honnête
Garde-les toute ta vie
Car la simplicité
Est la marque des grands
(L'innocence, Jacques Higelin)
Chaleureuses pensées
Rédigé par : Marikel | 12/03/2016 à 01:00
Merci à Marikel pour ce bien beau cadeau!
c'est magnifique...
Belle journée à tutti ...!!
Rédigé par : Christine | 12/03/2016 à 01:00
Bonjour,
Je ne vais pas tenir ma promesse et répondre individuellement, juste vous dire merci encore pour vos mots, votre soutien.
Ici après la tempête le calme semble revenu, je sais qu'il sera de courte durée, fatigante maladie qui ne me laisse que peu de répit, déjà au loin se forment de nouvelles vagues.
Pour l'instant la maison dort, je vais en profiter pour me reposer un peu.
Toutes mes pensées amicales vont vers vous.
Rédigé par : double je | 12/03/2016 à 01:00