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Les rencontres dans la vie sont comme le vent.
Certaines vous effleurent juste la peau,
d'autres vous renversent...
Photo: Tassili N'Ajjer
[...] Certainement, rien ne m'a plus formé, plus imprégné, mieux instruit, ou construit,que ces heures dérobées à l'étude, distraites en apparence, mais vouées dans le fond au culte inconscient de trois ou quatre déités incontestables: la Mer, le Ciel, le Soleil.
Je retrouvais, sans le savoir, je ne sais quels étonnements et quelles exaltations de primitif.
Je ne vois pas quel livre peut valoir, quel auteur peut édifier en nous ces états de stupeur féconde,
de contemplation et de communion que j'ai connus dans mes premières années.
Mieux que toute lecture, mieux que les poètes, mieux que les philosophes, certains regards,
sans pensée définie ni définissable, certains regards sur les purs éléments du jour, sur les objets les plus vastes, les plus simples, le plus puissamment simples et sensibles de notre sphère d'existence;
l'habitude qu'ils nous imposent de rapporter inconsciemment tout événement, tout être, toute expression tout détail,aux plus grandes choses visibles et aux plus stables, nous façonnent, nous accoutument, nous induisent à ressentir sans effort et sans réflexion la véritable proportion de notre nature, à trouver en nous, sans difficulté, le passage à notre degré le plus élevé, qui est aussi le plus «humain».
Nous possédons, en quelque sorte, une mesure de toutes choses et de nous-mêmes.[...]
Paul Valéry
Extrait d'une conférence donnée à Paris le 15 février 1934 sous le titre "Inspirations méditerranéennes"
Entre deux mondes le temps du voyage des mots écrits à l’encre bleue, des lignes qui se relisent, légères,
le fil qui se perd. Des phrases comme une musique.
Juste pour dire le chemin et les jours qui passent.
Juste pour qu’on les écoute.
Juste pour l’encre de la plume, le timbre, l’enveloppe sous les doigts qui explorent les reliefs.
Juste pour les yeux qui suivent les volutes des lettres et s’y perdent.
Juste comme preuve de matérialité, comme aveu de proximité.
La réponse dans la nuit.
Le texte qui rend plus proche au fur et à mesure qu’il s’étend sur la feuille.
Le mouvement de la main qui s’applique, les signes qui se tracent doucement, comme une caresse.
Le temps qui se prend.
Et puis l’enveloppe qui chute dans la boîte aux lettres. Irréversible.
Cette part de soi qu’on confie, qu’on abandonne, juste avant qu’on ne s’endorme.
Et puis ce lendemain auquel on croit.
Un peu de toi qui m’attend.
Tous les fleuves conduisent vers la mer, ma route aussi.
Envie folle d’aller me ressourcer auprès d’elle.
Elle ne saurait être la mer si je ne cherchais en elle la dimension perdue.
Elle ne refuse pas son aide, en l'aimant elle me donne la liberté d'aller sur l'île,
les flots savent, les flots rêvent, les flots inspirent.
Sa force réside dans ce mouvement perpétuel entre deux rives, elle n’écoute qu’un seul appel,
celui du vent, elle se fracasse avec force sur les rochers, puis redevient lisse et paisible.
J’aime sa musique.
J’ai donc pris la décision folle, parce que presque impossible, de la revoir bientôt.
Une photo ,"soleil levant depuis la terrasse", un coup de coeur, et... j'ai trouvé un endroit avec une vue imprenable sur elle, au pays de mon enfance et des jours heureux, avec tout le confort nécessaire et adapté pour mon mari.
(Ma fille et mon gendre nous accompagnent, seule cela ne serait pas envisageable )
Peut-être notre dernière escapade ensemble ?
Vivement les prochaines vacances scolaires.
Magie de la brume
Charme de l'incertitude
Attente comblée
Brume sur le lac de Rotorua,
Nouvelle- Zélande