Harmonie des formes et des couleurs, éclaboussure de violet à perte de vue, lavande et lavandin qui *parfument jusqu'aux étoiles cespaysages aux allures de jardins façonnés par l'homme, résultat d'un travail continu et rigoureux sur un sol aride et dur.
Provence au parfum d’été, pays de soleil, de vent, de contraste, de lumière qui décape le blanc de la roche calcaire, nuance du tendre au sombre.
Provence apaisante de Senanque, rude et violente de Giono, exubérante et nostalgique de Pagnol,
claire et puissante comme une poésie de Char.
" Il suffit d'un bouquet de lavande pour qu'il vous soit parlé, et en un langage d'une étrange densité, de ces libertés essentielles qui sont le charme de ces terres de Haute Provence" Jean Giono, Provence
crédit photos ma découverte de ce matin, "Pierre Genevier"
juillet 2015
Tu es plaisir,
avec chaque vague séparée de ses suivantes.
Enfin toutes à la fois chargent.
C'est la mer qui se fonde, qui s'invente.
Tu es plaisir, corail de spasmes.
René Char, in Lettera amorosa
photo: Chris Craymer
Mon transat ...
Fier symbole d’une existence où la lenteur le dispute à la réflexion, où la paresse se fait éveillée et l’ennui fécond.
Chaise longue, transat, peu importe, instruments de connaissance, indispensable adjuvant d’une sagesse douce, humble, écolo et accessible.
Le transat, force est de le reconnaître, n’a pas l’esprit d’entreprise, pas plus que le tempérament ouvrier. Il n’est pas adapté aux travaux de force, à l’étude, au commerce ou aux ouvrages de précision.
Il est outil contestataire, instrument révolutionnaire : c’est avec un naturel déconcertant que sur un transat on boude la société de consommation et que l’on se moque, avec une pointe de pitié amusée, les pressés de tout. Puisque qu’on ne fait rien sur un transat, cela laisse le temps pour le reste. Et le reste ne manque pas : on réfléchit beaucoup sur une chaise longue, on imagine, on rêvasse. On y échafaude, on y bâtit sur de solides fondations des châteaux en Espagne, en Italie, où ailleurs, on y conçoit des stratégies, on y griffonne des incipit, on y peaufine des théories, on y tire des plans sur la comète, on y volette, tranquille, de planète en planète, sans quitter pour ma part l’ombre des arbres du jardin et le bord de la piscine.
Je le pratique avec assiduité ce précaire assemblage de toile et de bois qui dispense de multiples bienfaits,à commencer par celui-ci, essentiel ,le repos de l’âme et du corps.
Incarnation d’un idéal, prendre son temps sans peur de le perdre, sans soucis de rendement ou d’efficacité, navigation à vue sur des océans de paresse.
Et si il y a plus de philosophie dans un transat que de transats chez les philosophes, eux qui qualifieraient volontiers cette incursion dans leur pré carré de pitrerie estivale,ce n’est certainement pas ma chaise longue qui est ici à blâmer.
Billet inspiré librement d’une lecture de vacances
" Petit éloge du transat " de Vanessa Postec