Reprendre mes anciennes habitudes, écrire au jardin.
Les printemps se suivent et pourtant même s’ils revêtent les mêmes couleurs, les mêmes parfums,
les mêmes sons, celui ci à une couleur particulière, la douleur y est présente.
Chaque jour ressemble au précédent mais apporte son lot de nouvelles étapes à gérer,
voire à surmonter.
J’ai l’impression de vivre dans un autre monde, je fréquente des personnes qui comme moi aident leurs conjoints, parents. Nous avons un statut, on nous appelle les « aidants », on nous apprend à contourner le plus efficacement les difficultés du quotidien, prendre soin, de nous aussi, afin de supporter la lourde tâche à long terme qui nous incombe.
En d’autres temps, j’aurais griffonné quelques mots avec lyrisme même, pour décrire la beauté de la nature à cette saison, j’aurais parlé du cerisier qui étale ses branches couvertes de fleurs blanches dans le (blues, je laisse le mot qui m’a échappé) bleu du ciel, j’aurais parlé de la volupté de prendre le soleil dans une chaise longue, j’aurais parlé du cri heureux des enfants jouant alentour.
Tout cela existe.
Mais je n’y trouve plus la même saveur, une tristesse infinie m’enveloppe, je suis fatiguée, je me sens seule, l’avenir me fait peur.
Dimanche... 17 heures…