Mes rêves en bleu
avec ce billet d'un mois de juin 2007
"Pincements de bonheur"
Quand venait l’heure d’aller vers le Sud j’en avais des pincements de bonheur. J’allais retrouver les criques, les poulpes, les oursins, les étoiles de mer, les pinèdes au-dessus des rochers, les aloès, je souhaitais que l’été ne finisse jamais.Le rituel se répétait chaque année, nécessaire et délicieux, le voyage commençait à la tombée de la nuit dans ce train qui traversait la France pour aller droit vers la mer, terminus Saint-Raphaël.
Je me rends compte que mon amour pour la mer n’a été qu’une suite de retours et de voyages du bout des terres.
Cet espace rêvé, une géographie sentimentale dont la vraie puissance tient à ce que je n’y sois pas toujours. Il y a un secret, nous nous faisons tous une image, celle qui continue à être le secret d’un rêve qui confronte opulence et sècheresse, mesure et démesure, bonheur et tragédie.
Scintillement de ses légendes, nostalgie d’un paradis d’enfance où j’ai été heureuse sans savoir exactement pourquoi, ni comment, sauf à tenter de décrire la chambre que j’occupais, la plage où je jouais, la vue de la terrasse, l’heure la plus favorable, les parfums, le passage des ombres sur les murs, la mer toute proche et la chaleur des journées conservée dans la pierre, la nuit venue.
De cette mer Méditerranée, de ce pays intime, de cette rencontre avec soi, dans la lumière du soleil, dans le jeu des vagues, miroir de l’âme, de l’imaginaire et de l’inconscient, mes pincements de bonheur sont toujours présents quand je la retrouve cette mer !
L'idée m'est venue en écoutant " La mer " de Claude Debussy