Tant qu’il y aura une journée des femmes, il restera encore beaucoup à faire
pour le droit des femmes. Bien sûr je pourrais écrire longuement sur le sujet,
mais je l'ai déjà fait si souvent et les choses avancent si lentement que j'ai
l'impression que ce combat est sans fin.
Sans oublier aucune femme, surtout
celles qui souffrent rien que par le fait d’être nées femmes,
à celles qui n'ont
pas accès au droit fondamental d'apprendre, seul moyen d'accéder à la liberté,
je vous dédie à toutes ce poème qui se veut un sourire, la meilleure arme
contre toutes les intolérances.
Je suis femme. Ni plus ni moins.
Je vis ma vie comme elle va,
Fil à fil,
Et je tisse ma laine pour m’en vêtir, non
Pour accomplir le récit d’Homère ou son soleil.
Et je vois ce que je vois,
Tel qu’il est.
Mais je fixe parfois son ombre
Pour sentir le pouls de la perte
Et j’écris demain
Sur les feuilles d’hier: pas de voix
Hormis l’écho.
J’aime l’ambiguïté nécessaire dans
Les paroles du voyageur nocturne
Qui va vers ce qui a disparu
De l’oiseau sur les pentes des mots
Et les toits des villages.
Je suis femme.
Ni plus ni moins encore….
Mahmoud Darwich,in “Le lit de l’Etrangère”
"Ni plus, ni moins" extrait