Assise et François…
Giotto, Prédication aux oiseaux 1297-1300
Basilique supérieure d' Assise
« Je désespérais maintenant de saisir cette rose sans épines
qu'est la plénitude lyrique de l'instant.Et je me souvins alors, mais alors seulement, de ce petit jardin d'Assise ...*Jean Grenier
Assise, souvenir d’une rencontre avec un de ces endroits qui rendent visible comme si le paysage appartenait tout entier à ceux qui lui donnèrent esprit, les petites choses, les humbles individualités, les minimes splendeurs.
François, pendant sa vie à la fois tragique et bienheureuse, contemplative et militante, voire militaire (croisades) s'est montré à la fois loup et frère des loups.
Impossible de regarder un vol d'oiseaux sans se souvenir de ce jeune rebelle qui combattit avec fougue l'avidité et le pouvoir, la haine et la guerre. Lui qui était à la recherche de la pureté.
Comment oublier l'ivresse des mots de notre guide devant les fresques de Giotto, émotion intense et admirative, à la joie communicative.
Giotto, sa peinture somptueuse de rigueur et de créativité rejoint la Nature et l'humain, les choses et les corps réels. Mêmes rêvés, ces corps sont saisis dans l'éphémère et dans l'affect. Révolution opérée par Giotto pour ouvrir la porte à l'art moderne, rendre visible par son inspiration, ses formes et ses couleurs, l'esprit d'Assise.
Claire, le troubadour François, le semi naïf Giotto...et les nuages par dessus les cyprès !
Quand le soleil se lève sur les ruelles, sur les placettes, sur le temple de Minerve, sur le double cloître du couvent de François, sur les vitraux, sur les fresques bleuies, sur les stigmates éternels de l'amant spirituel, Assise, lieu particulier où le rapport entre l'Homme et la Terre retrouve son harmonie.
Relation d'un ordinaire vu comme extraordinaire, porteur de révélations.
*in Inspirations méditerranéennes