[…] Quinze après, je retrouvais mes ruines, à quelques pas des premières vagues, je suivais les rues de la cité oubliée à travers des champs couverts d’arbres amers, je caressais encore les colonnes couleur de pain.
Mais les ruines étaient maintenant entourées de barbelés et l’on ne pouvait y pénétrer que par des seuils autorisés ; […]
[…] dans cette lumière et ce silence, des années de fureur et de nuit fondaient lentement.
J’écoutais en moi un bruit presque oublié, comme si mon cœur, arrêté depuis longtemps, se remettait doucement à battre. […]
Albert Camus in, L’été, retour à Tipasa