J’ai relu ces derniers jours " les lettres à un jeune poète" de Rilke ,
ce texte est tellement fort, si plein de vérités , si propice à la réflexion,
que j’ai eu beau essayer d'en faire un résumé, mission impossible,
il devint beaucoup trop long pour le blog.
Alors en remplacement ce poème ...
Enfance…
Il serait bon de penser longuement
-pour trouver à en dire quelque chose-
à ces longues après-midis perdues de l’enfance
qui ne revinrent jamais telles – et pourquoi ?
On se rappelle encore : peut-être sous la pluie,
mais nous ne savons plus ce que cela veut dire ;
jamais plus la vie ne fut si pleine qu’alors,
de rencontres, de revoirs, d’élans et d’essor,
Car il ne nous arrivait en fait rien d’autre
que ce qui arrive à une chose où à une bête
nous vivions leur vie avec les gestes humains
et nous fûmes remplis d’images jusqu’au bord.
Et nous devînmes solitaires comme un berger
et tant chargés de grands lointains
et comme appelés de loin et effleurés ;
puis lentement comme un fil nouveau et long
nous fûmes introduits en ce collier d’images
où durer maintenant nous rend confus.
Rainer Maria Rilke,in Nouveaux poèmes
Poésie Points 1882