Artemisia Gentileschi , Judith (détail)
Héroïne titulaire d’un des livres de la Bible, Judith a exercé une fascination constante au cours des siècles. Nous avons tous vu dans tel ou tel musée les Judith, de Cranach, de Botticelli, du Caravage, de Klimt....
La décapitation d’Holopherne parfois confondue avec celle de Saint Jean Baptiste a inspiré plusieurs centaines de tableaux mais aussi de nombreuses œuvres littéraires et musicales. La raison est à mon sens que par delà son érotisme évident, Judith personnage de légende, de rêve et de fantasme, appartient comme Œdipe ou Antigone au fonds mystérieux qui nous aide à fixer les limites incertaines à notre morale.
La plus ancienne représentation graphique de l’histoire de Judith se trouve dans une Bible carolingienne à la bibliothèque vaticane.
Artemisia Gentileschi, Judith décapitant Holopherne 1612-1613
Muséo di Capodimonte Naples
Artemisia Gentileschi, peintre caravagesque du XVIIe siècle peignit de nombreuses Judith décapitant Holopherne qui toutes décrivent la décollation comme cruelle et exécutée avec une certaine satisfaction quasi amicale avec sa servante.
Artemisia Gentileschi, Judith et sa servante, 1618-1619
Galleria Palatina, Palazzo Pitti Florence
Sa propre histoire n’étant certainement pas sans rapport. Artémisia fut violée alors qu’elle avait dix huit ans, à la suite de quoi elle fut torturée par la justice « pour lui arracher la vérité » malgré toutes les pressions que l’on peut imaginer son agresseur fut condamné et elle se maria.
L'Ancien Testament relate l'épisode de Judith sauvant sa ville de Béthulie du siège de Holopherne, le général du roi assyrien Nabuchodonosor. Elle décapita Holopherne après un banquet où il s'était enivré puis porta sa tête à ses concitoyens (Judith chapitres 10-13).