Pourquoi ce chemin plutôt qu’un autre ?
Où mène-t-il pour nous solliciter si fort ?
Quels arbres et quels amis sont vivants derrière l’horizon de ses pierres,
dans le lointain miracle de la chaleur ?
Nous sommes venus jusqu’ici car là où nous étions ce n’était plus possible.
On nous tourmentait et on allait nous asservir.
Le monde, de nos jours, est hostile aux Transparents.
Une fois de plus, il a fallu partir…
Et ce chemin, qui ressemblait à un long squelette,
nous a conduit à un pays qui n’avait que son souffle pour escalader l’avenir.
Comment montrer, sans les trahir,
les choses simples dessinées entre le crépuscule et le ciel ?
Par la vertu de la vie obstinée, dans la boucle du Temps artiste,
entre la mort et la beauté.
René Char,
poème d’introduction in “La postérité du soleil” Gallimard