Zao Wou-Ki sans titre 1987 huile sur toile 280 x 460
Ecole normale supérieure, Lyon
“Oh ! quelle chair d’odeur fine aromatisée
Où de l’huile blonde a mis sa molle senteur,
Est plus douce que la Nuit au souffle chanteur,
Et sa brise parmi les roses tamisée ?
Quel féminin baiser plus léger que le sien
Et ses yeux, ses yeux d’or immortels, quelle Femme
Peut égaler ses regards noirs avec leur flamme
Et quelle Voix vaudrait ce vent musicien?…
Adieu donc ! toi qui m’attendais ! L’heure est trop bonne !
A l’amour immatériel je m’abandonne
Que me promet ce Soir calme et ce bord de l’eau.
Car, j’aime cette grève où mon ombre s’allonge
Et cette Nuit ! Et cette lune au blanc halo
Et puis la murmurante et triste Mer qui songe!…”
PAUL VALÉRY, “Pour la nuit”,
La revue indépendante, tome 17, no 48