J'sais pas...
...Imagine un type ici, tout seul, la nuit, à lire des livres peut-être bien, ou à penser, ou quelque chose comme ça. Des fois, il se met à penser et il n'a personne pour lui dire si c'est comme ça ou si c'est pas comme ça. Peut-être que s'il voit quelque chose, il n'sait pas si c'est vrai ou non. Il ne peut pas se tourner vers un autre pour lui demander s'il le voit aussi. Il n'peut pas savoir.
Il a rien pour mesurer. J'ai vu des choses ici. J'étais pas soûl.
J'sais pas si je dormais. Si j'avais eu quelqu'un avec moi, il aurait pu me dire si je dormais, et alors je n'y penserais plus.
Mais j'sais pas....
John Steinbeck, in Des souris et des hommes
photo du film de Gary Sinise "Des souris et des hommes" John Malkovich
Rêve cinématographique en 80 films...
C'était il y a quelques années pour rendre hommage à notre manière au septième art, nous avions imaginé en nous amusant ce scénario écrit et réalisé avec mon fils et mon gendre…
Rêve cinématographique en 80 films…
J’ai fait un rêve, La vérité si je mens, demandez à ma mère, j’ai rêvé que Sébastien, Sylvain et moi-même (Matthieu) partions en Grandes vacances, La grande évasion en quelque sorte. Après ma Leçon de piano et Deux heures moins le quart avant J.C je décidais d’organiser La grande vadrouille.
N’ayant pas de guide touristique sous la main, j’ai ouvert Le livre de la jungle. Dès les premières lignes, j’apprends que mon ami Le prince d’Egypte était à La poursuite du diamant vert et que Le pont de la rivière Kwai était fermé. Ah ! Les misérables, Les ripoux, il n’y a plus de respect pour Les visiteurs !!
Où aller ? ? ! !
Au Pôle nord, on y Marche à l’ombre six mois de l’année, à Navaronne il n’y a que des canons. L’Indochine trop humide !!!
C’est décidé, j’appelle Les compères, j’espère juste que Sébastien n’est pas à son cours de Danse avec les loups et que Sylvain ne murmure pas à l’oreille des chevaux. Sébastien me propose d’aller visiter un nouveau zoo, Jurassic park. Non ! pas question, Le roi lion, L’ours, King Kong , Godzilla, Non ! !
Je préfère La belle à la bête ; et puis c’est loin, il faut prendre l’avion, je n’ai pas envie d’un Vol au-dessus d’un nid de coucou. Sylvain me propose L’Angleterre, pourquoi pas ! !
Ni une ni deux je réserve les places sur Le Titanic et prépare ma valise. Je prends une brosse à dents, un tee-shirt, un caleçon et une paire de chaussettes. Il me manque un Cinquième élément…Ah oui les capotes anglaises. A nous les petites anglaises.
Nous arrêtons un Taxi, celui-ci nous dit de prendre le Taxi 2 car le sien part pour Tobrouk. Sur Le grand chemin, alors que nous longions Le mur de l’Atlantique, nous nous arrêtâmes Au grand restaurant. La carte était minable, nous avions le choix entre L’Aile ou la cuisse et La cuisine au bon beurre. Le resto était tenu par Le bon fils qui n’était pas Le professionnel que nous attendions. La grande bouffe était cuisinée par sa mère dont il fallait voir les dents, au premier sourire nous sommes partis comme des Fugitifs , on aurait dit une Momie, nous courions si vite que nous avons cru traverser Les couloirs du temps .
A bout de souffle, je manquais d’oxygène, j’avais des Hallucinations. Je voyais Le gendarme avec E.T l’extraterrestre faire La guerre des étoiles pendant que Michel Strogoff mangeait une Orange mécanique, bref, un vrai Dîner de cons.
Quelques heures plus tard nous arrivions chez les rosbeefs, pas de Loup garou de Londres en vue, la voie était libre. Petite visite de Big ben, La tour infernale et
pris par La fièvre du samedi soir nous nous incrustons à La boum. Nous fîmes connaissance d’ Emmanuelle , de Nikita et de Pochaontas, Manon des sources était déjà partie avec La chèvre . Je décidais de laisser Sylvain courtiser Pochaontas car je craignais qu’il y ait Un indien dans la ville, je choisis donc Emmanuelle.
Quelques slows plus tard, un type bizarre, une Bête humaine nommée Rambo piqua
La mouche et m’envoya un coup de pied dans Les valseuses. Je m’étalais sur Le gazon maudit, moi qui croyais que Le bonheur est dans le pré , j’ai cru à un Tremblement de terre . Heureusement que Le flic de Beverly Hill’s était là, il sortit son Arme fatale et embarqua Le marginal . Tchao pantin ! ! !
J’ai compris bien plus tard qu’il s’agissait de La vengeance d’une blonde .
A mon réveil les gens m’appelaient Le grand bleu ou Le bossu de Notre dame. J’étais encore sous Le choc. Finalement l’Angleterre n’était pas une bonne idée, Les liaisons y sont dangereuses. Alors qu’un Faucon Maltais(fauché quelques heures plus tard par Maverick et Goose ) tournoyait dans le ciel étoilé en regardant Les lumières de la ville, j’ai regardé Emmanuelle, Adieu ma concubine, t’as de beaux yeux tu sais ?. Elle me répondit : casse-toi, Je suis trop belle pour toi.
Au retour nous avons fait escale dans L’île du Docteur Moreau, Mortelle randonnée !!!,
il y avait des Pièges en eaux troubles. La sirène du Titanic avait le son d’un
réveille-matin… Mon réveille- matin !!
Je ressentais Une grosse fatigue, et comme Tous les matins du monde j’avais Matrix …
et ça, ce n’est pas un rêve.
Allez debout ! ! ! Aujourd’hui je vais ouvrir Les portes de la gloire …
(billet déjà mis en ligne en 2009)
Léger et grave à la fois...
En ces temps de festival du cinéma, j’ai envie de vous parler encore et encore de ce magnifique film de Wong Kar Wai " In the Mood for Love "
dont les images restent gravées dans ma mémoire.
Un conte d’amour et trahisons dans la Hong Kong des années 1960
L’histoire d’un amour avorté, la solitude, la difficulté d’exprimer ses sentiments,
le temps qui passe et les souvenirs qui restent.
Film riche et complexe à la mise en scène sublime et sensuelle, une musique qui accompagne magistralement le film qui me fait penser à un ballet, les corps
s’aimantent et se séparent et l’interprétation quasi féline du couple est exceptionnelle.
Je pourrais rajouter que le parti pris de la lenteur, qui se noue jusque dans les volutes de fumée des cigarettes, ajoute à la sensualité diffuse et tenace. Que le choix des lumières et des couleurs chaudes, sang et or, cajole les sens.
Et puis cette musique…
Cette rencontre d’un homme et d’une femme qui cherchent des réponses à des questions simples sur l’amour, la blessure liée à l’infidélité, les origines d’une rencontre et le regret.
Ce film décortique les stratégies de séduction entre les deux personnages en ne s’attachant qu’à l’essentiel, toutes ces petites choses anodines qui sont le ferment de la passion érotique.
Regards subrepticement échangés dialogues à double ou triple sens, frôlements équivoques.
C’est un de ces films qui longtemps après dans la mémoire de nos sens nous révèle un peu plus de nous-mêmes et qui nous prévient que l’amour ne peut être que léger et grave à la fois.
Parce qu’Elle voudrait le toucher,
Elle s’éloigne
Parce qu'Elle voudrait lui parler
Elle se tait
Parce qu'elle voudrait l'embrasser
Elle s'écarte
Et lui regarde
Persuadé qu'elle est indifférente
Il tend l'oreille
Il n'entend que silence
Croyant que c'est volonté de distance.
Le monde du désir...
C'était la période des starlettes, des voitures décapotables, des bikinis...c'était Cannes et le monde du cinéma.
Je me souviens de ma première fois, (seule et unique fois) j’accompagnais ma grand’mère et ma tante, j’étais une petite fille qui comme toutes les petites filles de mon âge rêvait de robe de princesse, pas encore de prince charmant, j’étais encore à la période des " Heidi ", mais confusément en voyant ces acteurs et actrices je sentais que j’entrais dans un autre monde.
Ma passion pour le cinéma ne s’est jamais tarie, j’aime le temps d’un film voir le monde à travers les yeux d’un personnage, à travers son regard je rentre dans le monde de son désir. Un voyage dans le désir d’un autre, un film comme voyage ,d’où je reviens plus riche de désir.
Le cinéma cet art du mouvement, le, les personnages se mettent en mouvement vers un but à atteindre ou pas,dont les séparent maints obstaclesmais qui vaut de se risquer et moi spectatrice de les suivre le temps d’un film. Alors me prend le vertige, une quête d’émotions, le temps d’un désir, l’âme en mouvement.
(réflexion après une lecture d'Ollivier Pourriol "Cinéphilo"
et vos commentaires parlant de cinéma...)
Ainsi va la vie...
Il venait la voir tous les jours, elle vivait dans un autre monde, celui où les souvenirs n’ont plus cours. Il l’accompagnait dans le parc, s’asseyait avec elle sur un banc et lui lisait quelques pages du journal qu’elle avait écrit pour justement ne rien oublier de leur histoire.
Lui espérait qu’une étincelle se produise, qu’un souvenir fasse irruption dans cette mémoire vide.
Inlassablement les jours se suivaient, parfois elle s’interrogeait et disait être curieuse de connaître la suite de l’histoire, histoire qui contient toute sa vie depuis la rencontre avec cet homme assis là à côté d’elle sur ce banc.
Lui continue de lire, de relire les passages de leur rencontre, de leur amour. Il aime encore profondément cette femme, sa femme qui ne le reconnaît plus.
Il garde l’espoir de la retrouver telle qu’elle était, mais ce que l’on nomme “Alzheimer”est impitoyable.
Un jour l’étincelle eut lieu, brève, mais oh combien intense, la retrouver, la prendre dans ses bras, l’embrasser…
Inspiré par le film “N’oublie jamais” de Nick Cassavetes ,
qui aujourd’hui me revient avec force en pensant à
Annie Girardot
*Ainsi va la vie ...
"Au début c'est un titre qui s'efface, ou bien le nom d'une ville. Un jour un homme arrive en blouse blanche il a l'air grave, il me dit:
-"Madame, vous êtes malade, vous perdez la mémoire.Elle ne reviendra jamais"
Les films que j’ai tournés, les hommes que j’ai aimés, c’est la belle histoire de ma
vie, sauf que maintenant vous la connaissez mieux que moi ".
*documentaire 2006/2007 tourné par Nicolas Baulieu
photo du film "N'oublie jamais"
Un balcon sur la mer...
Après Camus hier et l’Algérie de son enfance et adolescence, un besoin impérieux de voir la mer, même à travers les images d’un film, et qui mieux que Nicole Garcia ne pouvait avec la réalisation de ce " Balcon sur la mer " remplir ce rôle.
Ce film je voulais le voir dès sa sortie, il y a presque un mois, je suis têtue dans mes envies,voilà chose faite.
Devant ma page blanche ce matin, j’ai plein de couleurs dans les yeux, les images défilent lumineuses, musicales, sentimentales, ondoyantes, suspendues au mouvement circulatoire des affects et des regards, entre passé et présent, dans un espace temps qui n’est ni celui du rêve, ni celui du cauchemar, peut-être celui des limbes, cette salle d’attente de l’absolu.
Le film solaire, baigne dans une magnifique lumière mordorée, valse entre le désarroi et la cruauté, l’ombre et la clarté, le bien-fondé et le malentendu, le mensonge et la vérité.
Que fait-on de sa vie ? Est-on maître de ses choix ?
L’histoire de ce film pose ces questions tout en murmure.
Deux enfants amoureux, Marc et Cathy que la guerre d’Algérie sépare se croisent, des années plus tard dans le sud de la France au hasard d’une négociation immobilière. Magnifiques paysages et bâtisses de cette Provence que j’aime tant et de ce milieu de transactions que je connais bien.
Les interprètes, Dujardin incarne avec beaucoup de sensibilité le rôle de Marc, marié, père de famille, vie confortable d’agent immobilier qui parait sans mystère, ni souci et Cathy (Marie -Josée Croze sublime en blonde hitchcockienne)) le grand amour de ses douze ans du temps qu’il était enfant d’Oran et pied-noir juste avant que l’Algérie accède à l’indépendance.
Mais à peine retrouvée, après une nuit passée ensemble la jeune femme disparaît, ne laissant derrière elle qu’un souvenir ambigu, un regret, et une question :
est-elle vraiment celle qu’elle prétend être ? Et sinon d’où vient-elle ?…
Le soleil de l’enfance recouvre le présent des adultes d’une brume où les être se perdent en se cherchant.
Je ne dévoilerai pas le jeu de ce thriller sentimental, de cette enquête romantique,troublante,ce mélodrame métaphysique qui préfère les murmures aux éclats de voix et qui se termine par ces mots:
Elle : Je t’ai cherché…
Lui : Je me suis perdu …
Persona…
Où se situe la frontière entre le rêve et la réalité, entre le réel et le fantasme, thèmes qui me sont chers...
J’ai eu envie de revoir ce film d’Ingmar Bergman, cette méditation fascinante sur le thème du double, ce " Je qui est un autre ", mon billet, vos commentaires d'hier y sont sûrement pour quelque chose..
De ma relecture de ce chef d’œuvre j'en sors pleine d’interrogations déroutantes, sur ce que l’image dévoile et suggère en même temps, sur ce jeu de masques, miroir, silence, jeu des corps, expression du visage, projection du double, transfert, manipulation, cassure.
Ce film est une réflexion poussée sur le psychisme et sa complexité, un huis clos psychologique où s’affrontent deux femmes.
Au mutisme d’Elisabeth, actrice de théâtre qui perd subitement sa voix,
( quitte une représentation d’Electre pour entrer en clinique enfermée dans un silence absolu ), répond le flot de paroles de l’infirmière Alma, qui l’emmène avec elle dans une villa solitaire au bord de la mer pour tenter de la guérir.
Alma est déstabilisée par le silence et ce double isolement, isolement physique et isolement dans la communication, alors s’instaure entre les deux femmes un échange des plus singuliers.
Persona nous en dit davantage sur la puissance de la parole que sur l’absence de celle-ci en cernant le pouvoir des mots dont les effets dépassent souvent notre volonté. Dans ce chassé-croisé entre ces deux femmes, le transfert de la personnalité se fait symboliquement au moyen d’un conflit latent puis apparent entre l’enveloppe extérieure,
" la persona" et l’image de l’âme intérieure " l’alma ".
Où se situe la frontière entre le rêve et la réalité, entre le réel et le fantasme...
Cette recherche de l’autre devient un duel, une fusion des contraires. Cette quête d’identité, identité qu’Alma a tant de mal à affirmer, elle dira ces mots en conclusion de l’entrevue avec le mari d’Elisabeth " Tout ça n’est que mensonge et imitation ",
identité qu’Elisabeth craint peut-être de perdre par peur d’avoir trop joué les actrices.
Dans ce film Bergman dévoile ce qui est caché au plus profond de chacun,cette peur du vide, "je" ne suffit pas à lui-même et devient un autre car le reflet du miroir de soi-même demeure angoissant, l’autre ne peut-être "je"
Photo du film"Persona" d'Ingmar Bergman 1966
Liv Ullmann et Bibi Anderson
Les turbulences de la vie…
Avant de partir hier en fin d’après-midi pour une séance cinéma je vérifie si j’ai bien mon paquet de mouchoirs dans mon sac à main, on ne sait jamais avec un titre et une histoire comme celle des " petits mouchoirs " .
J’aime bien voir les films à leur sortie pour me faire ma propre opinion,toutes les critiques qui seront écrites soit positives ou négatives ne reflètent que les réactions de celui qui les écrit, alors je me méfie, je vous donne ma version de ce film dans lequel j’ai beaucoup ri mais aussi utilisé mes petits mouchoirs.
J’ai aimé l’audace de Canet de reprendre le thème des copains, sa générosité, j’ai retrouvé son sourire dans le jeu des acteurs qui sont tous remarquables de justesse avec une mention spéciale pour Cluzet, hyper tendu et déstabilisé, dans le rôle de Max.
Ce film est un nid de scènes et répliques cultes, il capte l’air du temps avec réalisme, Canet ne ménage pas ses héros, ces trentenaires égocentriques, un peu lâches qui passent les vacances ensemble au Cap Ferret comme si de rien était alors que leur ami Ludo est à l’hôpital .
Tous ont leurs mensonges et leurs secrets. Entre la culpabilité des uns, l’angoisse des autres et l’égoïsme de chacun, tous se voilent la face sur eux et sur leurs proches ,dans des éclats de rire, des règlements de compte,des moments de solitude, des larmes, des non-dits.
Cette tragicomédie regorge de vie, de vitalité,elle nous ressemble un peu, nous qui avons un jour aimé, mal aimé, menti, quitté, eu peur de nous engager, de parler et qui avons pleuré un ami. Parce que l'amitié,ce sentiment inébranlable risque d'être pris dans les turbulences de la vie. Ce constat Guillaume Cannet le dresse avec tendresse .Ce film redonne le moral et pourtant il n’hésite pas à nous plonger dans le mélo et l’émotion pure.
Il parle d’amitié, d’amour, de la vie, de la mort, il donne l'envie de dire à ses amis avant qu'il ne soit trop tard...je vous aime !
photos du film
Laissez passer l’homme libre…
Des visages, des mots, le silence, les chants, les paysages, l’amour, le partage, l’oubli de soi, la foi, le problème du choix, être un homme libre, le passage du temps, la peur, l’espoir…
relate avec une infinie douceur le quotidien des moines, chaque geste, chaque regard sont porteurs d’une rare intensité et mettent en scène des sentiments à vif, une foi dans la vie envers et contre toutes les horreurs.
On est à tout moment, de plain-pied, de tout coeur, avec ces hommes simples dont les portraits s’ébauchent discrètement par petites touches
Majesté des paysages arides de L’Atlas qui contrastent avec leur ampleur et luminosité et le dépouillement, la modestie du monastère.
On ne sort pas indemne de ce film engagé contre la violence la plus universelle, athée ou croyant, on ne peut que succomber à ce drame puissant et humaniste, à cette clarté lumineuse présente dans le scénario, au jeu des comédiens habités par la force, la vulnérabilité, l'humanité.
"Partir c'est mourir"
"Pourtant vous mourrez comme des hommes..."
Synopsis :
Un monastère au milieu des montagnes algériennes, dans les années 1990...
Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans.
Mais progressivement la violence et la terreur s’installent dans cette région.
Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après jour...
photos du film de Xavier Beauvois
La fille la plus triste du monde…
"Personne ne m’a jamais dit que j’étais jolie quand j’étais petite.
Il faut toujours dire aux petites-filles qu’elles sont jolies,
même si ce n’est pas vrai…"
C’était dans la nuit du 4 au 5 août 1962, dans la chaleur de l’été,
toi la blonde tragique qui fut la plus désirée et la moins bien aimée,
toi si souvent abandonnée, tes rêves de petite fille brisés,
toi si belle et si fragile, tu es partie en avance, seule,
toi qui disais en parlant de tes retards légendaires :
"Quelque part, ça me rend heureuse d’être en retard.
On m’attend.
On est impatient de me voir ça me rappelle toutes ces années où on se fichait
que je sois là ou non "
Adieu petite orpheline et tes rêves de gloire, bref destin de déesse.
Point final nimbé de mystère en forme de point d’interrogation ?
Le mythe" Marilyn " venait de naître !
crédit photo: Christie's Bert Stern/AP
La leçon de piano…
Toute la nuit rêve et réalité avaient contracté des réalités surprenantes.
Quelques bribes lui revenaient au réveil, elle ne savait plus où se situait la part de rêve.
La vie lui avait appris qu’aucune histoire d’amour ne ressemble à une autre, que l’on peut aimer différemment sans renier ses souvenirs, et que toutes les larmes s’attardent sur un désir. Elle croyait avoir trouvé un certain équilibre en faisant un pas après l’autre, mais voilà qu’elle était devenue équilibriste sans balancier, écoutant le murmure étouffé de ses désirs. Elle cherchait les mots qui habillaient ses pensées d’une étoffe brodée de tentation, quand la passion devenait impatiente mais merveilleusement indécise.
Etait-ce bien raisonnable ? Elle ne savait plus !
Elle qui ne pouvait dire et ne s’exprimait que par la musique…
Du salon parvenaient quelques notes d'un Prélude de Bach …
Aucune histoire d’amour…différemment…un pas après l’autre…pas raisonnable ...
Chaque note, de l’amour au bout des doigts, Bach c’est fait pour ça…
"La leçon de piano" n’était qu’un rêve !
crédit photo "La leçon de piano" Film de Jane Campion
A chacun son festival…
Elle vient pour la première fois dans cette ville, c’est un vieux rêve qu’elle est en train de réaliser. Combien de fois a-t-elle fantasmé devant ces créatures divines en feuilletant des magazines de cinéma.
Ce matin, elle arrive en gare de Cannes, fait quelques pas, éblouie par la luminosité du ciel, et tout naturellement elle se dirige vers l’endroit mythique, les marches du Palais des festivals.
Son premier…
Elle ne veut rien manquer du spectacle, elle sait qu’il faut être patiente, alors elle s’installe contre les barrières, celles qui font barrage entre les badauds et l’élite du cinéma.
Elle se dit qu’en définitive cela ne lui ressemble guère. Qu’est-elle venue chercher dans ce cirque où les humains déguisés en clowns, le plus souvent tristes, font des sourires, des signes de la main, comme s’ils étaient réellement humains.
Mais en réalité, ils ne sont là que pour se montrer, exhiber des robes de rêve, paillettes, glamour, bijoux prêtés, tous ces faux-semblants pour quelques milliers d’euros de plus sur leur compte en banque. Sourire béat aux photographes alignés comme des pingouins dans leurs smokings pour la plupart d’entre eux, loués.
Et si son rêve à elle c’était autre chose…
Juste le plaisir de voir la mer, de fouler le sable fin, de se griser du bruit des vagues…
L’heure approche, la foule est de plus en plus dense, de plus en plus bruyante, hystérique. Et voilà le spectacle commence, la montée des marches.
Alors n’en pouvant plus, comprenant que son amour pour le cinéma c’est autre chose, elle s’enfuit en se frayant un passage dans la foule et se dirige vers la mer…
Parce qu’Elle…
Parce qu’Elle voudrait le toucher,
Elle s’éloigne
Parce qu’Elle voudrait lui parler,
Elle se tait
Parce qu’Elle voudrait l’embrasser,
Elle s’écarte…
Et lui regarde,
persuadé qu’Elle est indifférente
Il tend l’oreille,
Il n’entend que le silence
Croyant que c’est volonté de distance…
inspirée par le film "In the Mood for Love"
photo du film de Wong Kar Wai
Un thé au Sahara…Outka, Mimouna et Aïcha…
Hier dans un des commentaires étaient évoqués Paul Bowles et Bertolucci
dans un" thé au Sahara"
Une photo, des dunes à perte de vue et immédiatement reviennent en mémoire le désert algérien foulé il y a si longtemps, et puis aussi les images et la musique du film de Bernardo Bertolucci étincelante adaptation du roman de Paul Bowles .
Histoire d’une inquiétante étrangeté celle de trois danseuses qui voulaient boire
le thé dans le Sahara.
Un jour elles achètent une théière, un plateau et trois verres, et se joignent à une caravane qui descend vers le sud. Arrivées aux grandes dunes au coucher du soleil, elles grimpent sur la plus haute pour y prendre le thé avec vue sur le désert. Parvenues au sommet, elles apercoivent une dune encore plus haute et décident de s’y rendre. Et ainsi de suite jusqu’au matin. Quand elles atteignent enfin la dune culminante et s’installent pour le thé, le soleil est à midi.
“Beaucoup de jours plus tard, une autre caravane passe et un homme voit quelque chose sur la plus haute dune. Et quand ils montent voir, ils trouvent Outka, Mimouna et Aïcha qui sont toujours là, dans la même position. Et les trois verres sont pleins de sable. C’est comme ça qu’elles ont pris leur thé au Sahara. ”
Paul Bowles “Un thé au Sahara” page 36 L’imaginaire Gallimard
Comme " Port " le héros du roman, c’est la fièvre du voyage qui nous amène vers le désert mais lorsqu’un homme y a subi le baptême de la solitude,
" aucun autre endroit n’est pour lui assez fort "
The Raeder…
Je suis allée voir le film,
j'avais aimé le livre de Bernhard Schlink "Der Vorleser", Le liseur, en français, j'étais sur mes gardes peur d'être déçue, mais j'avais aimé " The Hours" du même réalisateur Stephen Daldry et puis Kate Wintslet a obtenu un oscar pour l'interprétation de ce rôle d'Hanna, où elle incarne avec brio la brusquerie et la douleur du personnage.
Quant à Ralph Fiennes c'est un acteur dont j'aime la finesse d'interprétation.
Sans oublier le jeu poétique et tout en grâce du jeune acteur David Kross interprétant Michael.
Depuis je me pose mille questions...les mêmes que se pose Michael adulte.
Voilà que défile sur l'écran l'histoire de l'Allemagne d'après guerre au prisme de la liaison entre le jeune Michael 15 ans et Hanna 35 ans.
Leurs rencontres alternent états passionnés et lecture à voix haute dont Hanna raffole. Mais elle porte un secret que Michael ne découvrira que huit ans plus tard.
Devenu étudiant en droit, il la retrouve aux procès des crimes de guerre nazi : elle est sur le banc des accusés.
Toute sa vie ...en sera bouleversée, étrange premier amour dont il ne se remettra jamais.
"Je voulais à la fois comprendre et condamner le crime d'Hanna. Mais il est trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre, j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il méritait effectivement de l'être. Lorsque je le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension. Mais en même temps je voulais comprendre Hanna; ne pas la comprendre signifiait la trahir une fois de plus. Je ne m'en suis pas sorti. Je voulais assumer les deux, la compréhension et la condamnation. Mais les deux ensemble, cela n'allait pas."
Voilà, comprendre comment des gens peuvent faire des choses aussi terribles, envoyer des gens à la mort,en faisant tout simplement dans le cas d'Hanna ce qu'elle croyait être son travail , sans haine, sans vengeance, avec indifférence.
Plongée lors du procès dans ses pensées ,dire :
" Donc j'aurais...je n'aurais pas...je n'aurais pas dû, chez Siemens, aller m'engager ?"
"A côté de ces images, je voyais les autres.
Hanna enfilant ses bas à la cuisine, Hanna debout devant la baignoire et tendant le drap de bain, Hanna pédalant jupe au vent...Hanna en train de m'écouter, de me parler, de me sourire, de m'aimer."
"Les strates successives de notre vie sont si étroitement superposées que dans l'ultérieur nous trouvons toujours de l'antérieur, non pas aboli et réglé, mais présent et vivant. Je comprends ce phénomène, mais je le trouve parfois difficilement supportable. Peut-être que j'ai tout de même écrit notre histoire pour m'en débarrasser, même si je ne le peux"
Film et livre se mélangent, j'ai aimé les deux, je trouve regrettable que "The Raeder" sorte en plein été, il mérite une plus grande audience .
Photos du film
madame la présidente…
Hier soir, sublime, vous montiez les marches du palais, vous nous aviez quittés escaladant pieds nus la roche menant à la " villa Amalia ", cette "nue propriété"
En partant du titre des films dans lesquels vous avez tenu tant de rôles de femmes différentes par vous rendues foncièrement humaines,j’ai eu envie de vous adresser ce message.
Isabelle,
« L’ivresse du pouvoir » j’espère ne vous empêchera pas d’être un de ces « médiateurs » .Après » la cérémonie « , « pas de scandale » sinon « rien ne va plus » « quelques poussières d’amour » « les affinités électives » ne feront pas de vous « une fausse suivante » « La vengeance d’une femme » peut être cruelle, n’en faites pas « une affaire de femmes »
Ne soyez pas une « belle emmerdeuse » ni une jolie « garce » mais « les ailes d’une colombe » dont « les destinées sentimentales » « l’école de la chair » « le coup de foudre » « l’amour caché », la « passion » toute cette « Vie promise » pour vous, peut aboutir à des « Glissements progressifs du plaisir. »
En ces « temps du loup » jouez « la comédie de l’innocence » avec ces « enfants gâtés » du cinéma, « sérieux comme le plaisir » avant « la fuite » « la séparation », « les portes du paradis » s’ouvriront sur » sur « le grand délire » les palmes du festival..
A Vous « la pianiste » sublime, j’oubliais de dire :
« Merci pour le chocolat »
Rêve cinématographique …en 80 films…
Ce soir ouverture du festival, alors pour rendre hommage à notre manière au septième art, nous avons imaginé en nous amusant ce scénario écrit et réalisé avec mon fils et mon gendre…
ce rêve cinématographique en 80 films…
J’ai fait un rêve, La vérité si je mens, demandez à ma mère, j’ai rêvé que Sébastien, Sylvain et moi-même (Matthieu) partions en Grandes vacances, La grande évasion en quelque sorte. Après ma Leçon de piano et Deux heures moins la quart avant J.C je décidais d’organiser La grande vadrouille.
N’ayant pas de guide touristique sous la main, j’ai ouvert Le livre de la jungle. Dès les premières lignes, j’apprends que mon ami Le prince d’Egypte était à La poursuite du diamant vert et que Le pont de la rivière Kwai était fermé. Ah ! Les misérables, Les ripoux, il n’y a plus de respect pour Les visiteurs !!
Où aller ? ? ! !
Au Pôle nord, on y Marche à l’ombre six mois de l’année, à Navaronne il n’y a que des canons. L’Indochine trop humide !!!
C’est décidé, j’appelle Les compères, j’espère juste que Sébastien n’est pas à son cours de Danse avec les loups et que Sylvain ne murmure pas à l’oreille des chevaux. Sébastien me propose d’aller visiter un nouveau zoo, Jurassic park. Non ! pas question, Le roi lion, L’ours, King Kong , Godzilla, Non ! !
Je préfère La belle à la bête ; et puis c’est loin, il faut prendre l’avion, je n’ai pas envie d’un Vol au-dessus d’un nid de coucou. Sylvain me propose L’Angleterre, pourquoi pas ! !
Ni une ni deux je réserve les places sur Le Titanic et prépare ma valise. Je prends une brosse à dents, un tee-shirt, un caleçon et une paire de chaussettes. Il me manque un Cinquième élément…Ah oui les capotes anglaises. A nous les petites anglaises.
Nous arrêtons un Taxi, celui-ci nous dit de prendre le Taxi 2 car le sien part pour Tobrouk. Sur Le grand chemin, alors que nous longions Le mur de l’Atlantique, nous nous arrêtâmes Au grand restaurant. La carte était minable, nous avions le choix entre L’Aile ou la cuisse et La cuisine au bon beurre. Le resto était tenu par Le bon fils qui n’était pas Le professionnel que nous attendions. La grande bouffe était cuisinée par sa mère dont il fallait voir les dents, au premier sourire nous sommes partis comme des Fugitifs , on aurait dit une Momie, nous courions si vite que nous avons cru traverser Les couloirs du temps .
A bout de souffle, je manquais d’oxygène, j’avais des Hallucinations. Je voyais Le gendarme avec E.T l’extraterrestre faire La guerre des étoiles pendant que Michel Strogoff mangeait une Orange mécanique, bref, un vrai Dîner de cons.
Quelques heures plus tard nous arrivions chez les rosbeefs, pas de Loup garou de Londres en vue, la voie était libre. Petite visite de Big ben, La tour infernale et
pris par La fièvre du samedi soir nous nous incrustons à La boum. Nous fîmes connaissance d’ Emmanuelle , de Nikita et de Pochaontas, Manon des sources était déjà partie avec La chèvre . Je décidais de laisser Sylvain courtiser Pochaontas car je craignais qu’il y ait Un indien dans la ville, je choisis donc Emmanuelle.
Quelques slows plus tard, un type bizarre, une Bête humaine nommée Rambo piqua
La mouche et m’envoya un coup de pied dans Les valseuses. Je m’étalais sur Le gazon maudit, moi qui croyais que Le bonheur est dans le pré , j’ai cru à un Tremblement de terre . Heureusement que Le flic de Beverly Hill’s était là, il sortit son Arme fatale et embarqua Le marginal . Tchao pantin ! ! !
J’ai compris bien plus tard qu’il s’agissait de La vengeance d’une blonde .
A mon réveil les gens m’appelaient Le grand bleu ou Le bossu de Notre dame. J’étais encore sous Le choc. Finalement l’Angleterre n’était pas une bonne idée, Les liaisons y sont dangereuses. Alors qu’un Faucon Maltais(fauché quelques heures plus tard par Maverick et Goose ) tournoyait dans le ciel étoilé en regardant Les lumières de la ville, j’ai regardé Emmanuelle, Adieu ma concubine, t’as de beaux yeux tu sais ?. Elle me répondit : casse-toi, Je suis trop belle pour toi.
Au retour nous avons fait escale dans L’île du Docteur Moreau, Mortelle randonnée !!!,
il y avait des Pièges en eaux troubles. La sirène du Titanic avait le son d’un
réveille-matin… Mon réveille- matin !!
Je ressentais Une grosse fatigue, et comme Tous les matins du monde j’avais Matrix …
et ça, ce n’est pas un rêve.
Allez debout ! ! ! Aujourd’hui je vais ouvrir Les portes de la gloire …
A bâtons rompus…
Il y a quelques jours je vous parlais du livre de Pascal Quignard « Villa Amalia » et vous disais combien j’avais aimé ce roman.
Hier soir je suis allée voir le film adaptation éponyme de ce roman, je n’ai pas été déçue, j’ai aimé.
J’ai retrouvé dans le jeu d’Isabelle Huppert jouant le rôle d' Ann,l’errance de cette femme.
Cet adieu à ce monde, les saveurs de la solitude, la volupté du temps suspendu et le goût intense de la liberté totale, tout en se laissant aller à l’angoisse comme à l’attrait irrésistible de tout quitter, de ne plus être soi pour aller se découvrir ailleurs, dans cette maison "La villa Amalia » au ton rouge pompéien face à l’immensité bleue de la mer.
Dans quelques jours assise sur la terrasse en face de la mer à mon tour je regarderai avec cette émotion particulière qui m’étreint, dans la fraîcheur du jour naissant, cette boule de feu poindre à l’horizon.
Aujourd’hui ressurgissent des souvenirs d’enfance, ces " vendredi saint " où le silence régnait en maître, où l’image d’une croix sur laquelle agonisait et mourait un homme pour l’amour des autres était présente.
Souvenirs où les parents sont eux aussi présents.
Ce billet date de 2006 mais fait écho à la sortie dans les salles aujourd'hui du film de Benoît Jacquot tiré de ce roman. Il est évident que je vais aller le voir , j'espère que j'y trouverai la même émotion que celle que m'a offerte ce texte de Quignard... Il est comment le dernier Quignard ? Beau, bizarre et profond. Ce livre parle de maison, de nature, de musique, de solitude, d’amour, de rupture , de mort. Quelques extraits : "Elle la vit plus de vingt fois avant de songer qu’elle l’habiterait un jour. Car la vie entre les femmes et les hommes est un orage perpétuel. Confier à l’autre son sommeil est peut-être la seule impudeur. Loin devant les villas sur la digue, elle se tenait accroupie, Pourquoi Ann Hidden fuit ceux qu’elle aime ? Bonne lecture ! Les orgueilleux... Parfois, souvent même les mots entendus dans une conversation résonnent et vous entrainent vers des images, des musiques. Me voilà replongée dans ce grand classique du cinéma de Yves Allegret inspiré très librement de la nouvelle Typhus de J.P. Sartre, "les Orgueilleux" avec ses deux figures emblématiques de l'époque du tournage (1953) Michèle Morgan et Gérard Philipe... Et me voilà à me faire mon cinéma...Silence, on tourne... Cinéma d’atmosphère, force des images en noir et blanc, petit bijou de film, esprits échauffés, cœurs de pierre fondant sous la canicule de ce coin perdu du Mexique. Evasion dans un autre monde, le cinéma vie par procuration ? Comme je vous le disais je suis allée au cinéma dès la sortie du film que j'attendais, oui en incorrigible midinette, je ne pouvais manquer ce superbe bouquet de printemps qu'est "Last chance for love" ... Bon Week-end cinématographique ! “Je m’appelle Elisabeth” Titre du beau livre d’Anne Wiazemsky, petite fille de François Mauriac avec laquelle j’ai eu le plaisir de converser lors d’un passage dans ma région. Je viens de le feuilleter mais me suis laissée prendre à nouveau au jeu de cette plume en le relisant et l’émotion est là présente.Cette histoire qui parle d’une petite fille qui abrite trois jours durant un fou, “son fou”, dans la cabane du jardin, son père étant directeur de l’hôpital psychiatrique où elle habite. « Oui, c’est bien moi, j’ai été cette petite Betty. Pourquoi je parle de ce livre, tout simplement parce que hier soir j'ai vu l'adaptation cinématographique de Jean-Pierre Améris de ce roman et que je me suis à nouveau laissée envoûter par l'histoire, par ces personnages, "-Mais enfin, tu fais n'importe quoi, Betty ! Elle ne devait pas pleurer, pas lui parler de ce qui se déchirait en elle, ni à lui ni aux autres, à personne, jamais. Alors elle s'efforça de le regarder bien en face et parce qu'elle croyait avoir trouvé la seule façon de ne plus souffrir, elle lui dit d'une voix étranglée mais qui ne tremblait pas; Thème qui m'est cher alors, c'est tout naturellement que je suis allée au cinéma hier dès la sortie du film d'Agnès Jaoui ,co -écrit avec son complice d'écriture Jean-Pierre Bacri. J'ai aimé ce film,qui décortique la comédie humaine avec ses ambitions, ses passions, ses renoncements et ses occasions manquées. Bonheur des dialogues, écrits comme de la musique à la note près avec de beaux choix musicaux, Schubert, Haendel, Vivaldi,Nina Simone, et en leitmotiv joué par une fanfare cubaine "Les passantes" de Brassens , titre du film emprunté à l'une de ses chansons. Parlez-moi de la pluie , parle de nos" existences fluctuantes comme la météo,nous qui aspirons à posséder l'éclat du soleil,le charme rare des aurores boréales,la puissance des ouragans,l'autorité du tonerre et l'infinité du ciel,nous nous bornons humbles mortels à vivre un temps variable, traversé d'éclaircies et d'averses avec au final un ultime coucher de soleil sur une nuit éternelle." Ce film est la continuité de nos échanges fait récemment en parlant des hommes et des femmes, du féminisme, une des répliques "Ce n'est pas parce que tu es une femme que tu n'as pas le droit de pleurer" m'a mis le sourire aux lèvres. Bonne séance Hier changement de registre dans le choix, à nouveau temps exécrable, impossible de nager à moins de braver le déluge, alors séance de cinéma "Braquage à l'Anglaise" sur les conseils d'un ami qui en avait assez de me voir pleurer comme la semaine dernière à la sortie du film "le premier jour du reste de ta vie". Il a eu raison, car même si je vais rarement voir ce genre de film, j'ai passé un excellent moment à suivre cette histoire " Braquage à l'Anglaise" réalisé par Roger Donaldson ,qui s'inspire d'une histoire vraie qui se déroula à Londres dans les années 70. Le film de braquage est un genre qui fonctionne parfaitement au cinéma, mais ce film se démarque, il déjoue les clichés formels et propose une approche réaliste , années 70 obligent, pas de gadget higt-tech ou de laser perforant les coffres, il propose une certaine noirceur dans le traitement des personnages qui ne sont jamais ni tout blancs ou tout noirs. Ici ce sont les braqueurs qui ont le moins de choses à se reprocher. Bon divertissement que ce "hold up au talkie-walkie" où ce braquage n'est que le premier acte d'une affaire pleine de chantages, de manipulations et de gens mal intentionnés.Où le seul objectif n'est pas de voler des liasses de billets, des bijoux mais une série de photos compromettant un membre de la famille royale. Festival de mensonges, de menaces, plaisir d'explorer les rouages d'une affaire de plus en plus complexe. Bonne séance! Le temps est à l'unisson avec mes états d'âme. Donc je voulais vous parler de cinéma chose que je fais assez rarement alors que c'est un art que j'aime, mais j'avoue que ces derniers mois ne m'ont pas donné souvent la possibilité de me réfugier dans une salle et de me laisser entrainer par le scénario, la musique, le jeu des acteurs, l'histoire en images qui se passent sur le grand écran. En ce lundi morose je suis donc allée au cinéma, mon choix s'est porté sur Bien sûr je me suis identifiée à ce personnage de femme, de mère, d'amante, "Il y a longtemps que je t'aime" Ce préambule pour vous parler du film de Phillipe Claudel, son premier, et dire à quel point j'ai été touchée par son regard juste, plein de tendresse, pour ses dialogues où chaque mot est à sa place où la musique de Jean-Louis Aubert ajoute une touche émouvante sans parler de son interprétation de la chanson de Barbara "Dis quand reviendras-tu "qui encore ce matin trotte dans ma tête. "Il y a longtemps que je t'aime" Balancement entre le présent et le passé, mais surtout cheminement entre non-dits et révélations au compte gouttes, d'une criminelle qui retrouve les mots pour renouer lentement avec la vie. Les livres omniprésents durant tout le film ont un rôle majeur dans cette sortie du silence et de l'absence. Si vous n'avez pas peur d'être à contre-courant, allez le voir. Emouvant détour que ce mélodrame qui nous aide à nous rapprocher des autres. Journée pluvieuse, un temps pour aller au cinéma. Depuis longtemps par tous les temps ce ciré fait son cinéma… Silhouette tremblée dans une lumière mouillée, une femme qui s’éloigne…Une femme à la féminité retenue, hérissée d’ambiguïté, au magnétisme hors du commun. Une femme qui fuit son amant, qui court vers son amant, peu importe… La paix, un peu de bonheur… Il y a 25 ans Romy Schneider a quitté ce monde, bon nombre de titres des films dans lesquels elle a tourné pourraient résumer sa vie et son parcours de femme entre autres: L'important c'est d'aimer J’aime le cinéma et revoir ou voir un film est un réel plaisir. Ce fut ma plus grande émotion que j’ai eue au cinéma. Je me souviens être sortie n’arrivant plus à contenir mes larmes. Avec le recul je comprends ce qui m’était arrivé en regardant ce film. J’étais bouleversée par ce jeune homme de 17 ans (Peter Firth) qui a crevé les yeux de six chevaux avec un pic dans l’écurie où il était employé, lui qui tenait les chevaux en adoration. Ce besoin de tuer ce que l’on aime le plus au monde ? Bouleversant, dérangeant, "Equus" touche au mystère même de la condition humaine.Villa Amalia…
J'attends vos impressions si vous allez voir le film ?
On a l’impression d’être dans une scène de "L’Avventura" d’Antonioni…
Impression étrange en fermant le livre sur le mot « paradis »
Sentiment partagé entre la tritesse et l’éblouissement des mots simples mis bout à bout…
Je n’ai pas quitté le livre facilement,
ni Elianne qui refusait son nom et se faisait appeler Ann.
Elle l’aima avant de penser qu’on put aimer d’amour un lieu dans l’espace .
L’air entre leurs visages est plus intense , plus hostile, plus fulgurant qu’entre les arbres ou les pierres .
Parfois, de rares fois, de belles fois, la foudre tombe vraiment, tue vraiment, c’est l’amour.
Tel homme, telle femme.
Ils tombaient en arrière.
Ils tombaient sur le dos.
Laisser se regarder en train de dormir, d’avoir faim, de rêver, de se tendre, de s’évaser est
une étrange offrande.
Une incompréhensible offrande…
les genoux au menton, en plein vent, sur le sable humide
de la marée.
Elle pouvait passer des heures devant les vagues, dans le vacarme engloutie dans leur rythme comme dans l’étendue grise, de plus en plus bruyante et immense de la mer."
La question ne fait qu’enfler tout au long du livre, mais Quignard la transforme en portrait subtil d’une femme insaisissable. Il n’explique rien, se contente de suggérer et prouve que la légèreté est parfois synonyme de profondeur.Les orgueilleux…
Une fois de plus je me suis laissée aller à cette association
avec ces mots soleil, feu, folie, chaleur.
J'ai pensé tout d'abord à Meursault dans L'Etranger de Camus (encore lui, décidément je n'arrive pas à m'en séparer) mais se sont les images et la musique d'un film qui sont venues me troubler.
Gérard Philipe éblouissant, crevant l’écran, un condensé de charme et de décadence, interprétation enivrée alternant violence autodestructrice et douceur rédemptrice. *Scène mémorable, ce tourbillon de danse sauvage pour une bouteille de tequila jusqu’à boire l’humiliation au goulot.
Michèle Morgan surprenante dans cette scène elle aussi mythique, se déshabillant dans cette petite chambre pouilleuse, la chaleur extérieure rajoute à celle qui se joue là, allongée sur le lit glissant des glaçons sur sa nuque, ses jambes pour se rafraîchir et cette musique aux accents folkloriques et pétards omniprésents accompagnent ce couple qui émeut par sa force et sa beauté.Last chance for love…
Non je ne me suis pas identifée (presque pas) à Emma Thompson si fraîche dans ce rôle. Dustin Hoffman,en compositeur de musique,je me serais presque laissée séduire par lui mais comme sa partenaire j'aurais du retirer mes chaussures pour être un peu plus à sa hauteur.
Harvey et Kate sont deux canards boiteux dans un monde où le bonheur et la réussite sont obligatoires.
Je ne vais vous dévoiler tout le film!
Bref les héros de Last chance for love, n'en sont pas, ils ont tout faux,tout le temps.
Quand elle l'aborde pour lui poser une question il ne la voit même pas. Quand il lui donne rendez-vous, elle n'y croit pas, mais s'y rend...et ainsi de suite.
Le réalisateur Joel Hopkins réussit à rendre Londres et sa Tamise aussi romantique que Venise.
Par petites touches il raconte, comment deux adultes redécouvrent l'amour, après un hiver sentimental trop long.
Avec ces deux comédiens de première classe, deux audacieux, l'on croit dur comme fer à cette embellie qui met le coeur en fête.
Cela fait un bien fou, la réalité peut être plus belle que les rêves...Non ?
Surtout ne manquez pas le générique de fin, une petite surprise amusante, histoire de gens bons et de trancheuse, vous y attend en image.Je m’appelle…
Photo Serge Picard Agence "VU" (détail)
Ses souvenirs qui refont irruption dans sa vie par la lecture d’une lettre reçue 40 ans plus tard, de la sœur de Yvon, histoire d’amour, histoire d’un ruban, dont elle n’a jamais parlé à personne avant.
Elisabeth quitta le divan sur lequel elle s’était allongée pour mieux laisser surgir tous les souvenirs qu’avaient réveillés la lettre…
Quarante ans de silence. Après sa brève rencontre avec celui qu’elle appelait ” son fou ”, elle n’avait jamais tenté de le revoir, de savoir ce qu’il était devenu.
Sa décision d’alors : ”Il ne m’intéresse plus”, avait trop bien fonctionné. Aujourd’hui cela la choquait presque. Mais pouvait-elle faire autrement à l’époque ?
La lettre avait mis à jour une telle souffrance…
Une souffrance diffuse qui m’a accompagnée tout au long de ma vie, sans que je le sache, que je ne puisse la nommer…
Le miroir au-dessus de la cheminée lui renvoya l’image d’une belle femme de 52 ans qui ressemblait encore beaucoup à la petite Betty…Elisabeth devant son reflet, s’interrogeait. D’où lui était venue, jadis, l’audace de cacher un fou évadé ?… »
par Betty interprétée par la toute jeune Alba Gaïa Kraghech Bellugi . Tout est vu par les yeux de la petite fille, entre grâce et gravité, jeu et drame on grandit avec elle...
Betty ? Qu'est-ce que tu as ?
- Je m'appelle Elisabeth."Parlez-moi de la pluie…
Voir synopsis ici
(cette phrase n'est pas de moi mais je la trouve sublime elle est extraite de la critique d'Alain Spira)
Et aussi " C'est la seule femme connue qu'on connaît"une réplique de Jamel Debbouze excellent à qui la maturité va si bien.
Sans oublier les paysages des Alpilles que je vais revoir dans quelques jours, même le nom de l'hôtel est à l'affiche. Alors parlez-moi de la pluie, film qui parle de la vie sait aussi nous amener le sourire en parlant de la pluie.Nouvelle séance…
Synopsis:
"Jusque-là, Terry s'était toujours contenté de vols de voitures et de petites magouilles, mais lorsque Martine lui propose de participer au braquage infaillible d'une prestigieuse banque londonienne, il y voit la chance de sa vie... L'enjeu est une salle des coffres remplie de millions en liquide et en bijoux extraordinaires, mais Terry et son équipe ignorent que l'endroit renferme aussi quelques secrets que les plus puissants dignitaires du royaume ne veulent à aucun prix voir sortir... "Le premier jour du reste de ta vie…
Hier journée automnale en ce mois d'août ce matin guère mieux, un vrai déluge et aucune arche en vue, de quoi se noyer dans un torrent de larmes. Je ne voulais pas parler de cela mais les mots s'échappent alors je les laisse s'ordonnancer comme ils veulent.
Heureusement dans ma ville s'est rouvert un cinéma que j'aime beaucoup avec de ces salles intimes, je n'aime pas le gigantisme de ces multiplex et puis j'avoue avoir le luxe de m'offrir une séance en plein après-midi, peu de monde, je l'apprécie.
"Le premier jour du reste de ta vie".
Je ne vais pas vous parler du synopsis mais de mon ressenti parce que j'en suis sortie émue et bouleversée.
J'ai passé du rire aux larmes, ce film de Rémi Bezançon avec un Jacques Gamblin énorme, une Zabou Breitman tout aussi magnifique toute en nuance, finesse.
Ce film ne peut que raviver des souvenirs en chacun de nous.
Souvenirs de notre enfance, de nos premières rencontres amoureuses et plus,de nos déceptions, de nos frottements avec les parents, notre incompréhension, notre intransigeance, le temps qui passe, les premières rides, la routine du couple et aussi la maladie, la mort. Toutes ces épreuves qui jalonnent le parcours d'une vie jusqu'au dernier jour, aboutissement de toutes ses joies, ses souffrances.
bien sûr j'ai vibré et souri à la chanson pleine de souvenirs "Quand tu m'embrasses..."
bien sûr je ne suis pas restée insensible à l'évocation d'un ciel étoilé et au bleu profond de cette mer si calme qui accompagne le happy end d'une vie.Se reconstruire par les mots…
Vous souvenez-vous des paroles de cette chanson "à la claire fontaine"que nous avons tous fredonnée dans notre enfance...jamais ne ne t'oublierai...
drame bouleversant porté par deux comédiennes sublimes, Juliette (Kristin Scott Thomas) et Léa (Elsa Zylberstein),portrait sensible de deux soeurs, duo d'une puissante fragilité, soeurs qui se refont face après une longue parenthèse de silence. Drame intime qui va pousser douloureusement Juliette et Léa, l'une vers l'autre dans une nécessité de renaissance...
Dans un aéroport une femme attend, le visage, grave, pâle, défait, une autre arrive en courant, c'est Léa la soeur de Juliette. Elles s'embrassent comme on se cogne et repartent en voiture. Courts dialogues, vous savez de ceux qui parlent "à côté", si souvent lors d'une rencontre quand on ne sait quoi dire. On mesure une sourde tension. Juliette revient d'un long voyage de quinze ans derrière les barreaux. A des questions sur le pourquoi et le comment elle répond avec brutalité alors que dans une autre séquence elle embrasse avec une infinie tendresse une petite fille endormie.
Retouvailles magnifiques et poignantes à deux mains autour du piano et de
"Il y a longtemps que je t'aime"
Scènes de la vie de province dans Nancy, son musée, ses cafés, sa place Stanislas,beaux portraits d'un flic à la dérive et d'un prof de fac compatissant.Un temps pour aller au cinéma…
Cela faisait si longtemps que je n'avais pu y aller que mon plaisir en fut décuplé.
Sur les conseils d'un ami je suis allée voir "Actrices"
de Valeria Bruni Tedeschi.
Il avait raison en me disant que cela allait me plaire, qu'aucun dialogue n'était de trop et que tous les comédiens sont justes dans leur personnage.
Ce film raconte sans trahir l'auteur, l'histoire d'une femme qui se sent au milieu de sa vie et qui a l'impression tout à coup de se réveiller après avoir dormi.
Mais cela n'a rien à voir avec Blanche-neige bien qu'elle attende, elle aussi...
Elle tente de noyer ses angoisses dans une piscine sur un air de Glenn Miller, je n'en dis pas plus.
Ce film est tour à tour drôle, triste, vif, habité.
Il nous parle de nous,de toutes les femmes à toutes les femmes, et à... tous les hommes.
Je me suis noyée avec bonheur dans les remous de ce fleuve des sentiments extrêmes, film à fleur de peau dont la fragilité fait la force.Les choses de la vie…
25 ans se sont écoulés depuis mais elle est là pour toujours cette femme qui nous a bouleversés …
La seule chose que l’on perçoit d’elle est son désir de ne pas revenir en arrière.Il y a des gestes qui échappent à l’ordinaire, relever ses cheveux en chignon, se glisser dans une petite robe noire, enfiler son ciré….
Et ses gestes sont des aveux, elle ne se protège pas seulement de la pluie et du vent.
Elle aime la confidence tout en laissant la distance,la séduction tout en privilégiant le charme, à l’évidence , le trouble…
Souvent elle se pose la question suis-je raisonnable ?Mais si elle renonçait à ses désirs serait-elle raisonnable ?
Elle ne peut vivre sans désir, c’est le fondement même de la vie, être vivant c’est désirer. Mais tant de désirs ont épuisé et son corps et son âme,le mythe s’est usé dans la solitude, il angoisse, elle n’était qu’une femme. Elle qui avait tant besoin de sentir qu’on l’aimait tout le temps. Le mot passion semble avoir été inventé pour elle.Toute la grammaire de l’amour elle l’a exploré, sans limite, sans tabous, sans préjugés, elle donnait tout quand elle aimait, elle voulait tout à chaque minute.
Que cherchait-elle ?
Elle, riche, belle, célèbre, cette combattante qui s’est battue contre ses drames.
Une femme à sa fenêtre
Un amour de pluie
Une histoire simple
La mort en direct
Fantôme d'amour
Le crépuscule des Dieux
César et Rosalie
Mado
Clair de femme...
« A corps perdus »…
Le début de cette note je l'ai écrite il y a quelques mois...
sur mon premier blog,une raison me pousse à la rééditer,
un film que je n'ai pu voir qu'hier soir sur Canal, à sa sortie dans les salles ,ma ville n'était pas concernée...
Je viens de lire ce livre de Margaret Mazzantini "Ecoute-moi" qui a obtenu en Italie le prix Premio Strega l'équivalent de notre Goncourt.
La 4ème de couverture nous dit :
"Un homme et les femmes de sa vie. Une confession brûlante, une mise à nu bouleversante où affleurent toutes les nuances, toutes les ambivalences de l'amour et du désir"En effet surprenant ce livre écrit par une femme qui a pour protagoniste un homme, elle parle à la place de cet homme, nous parle de ses pulsions d'une manière âpre, tendue, avec une agressivité de la langue et des images, une impitoyable lucidité psychologique, une émotion rare, ses descriptions laissent transparaître que ces mots sont bien écrits par une femme.
Voilà je voulais tout simplement parler de ce qui fait le sujet de ce livre sans en dévoiler l'intrigue.Je ne peux m'empêcher de rajouter cette phrase extraite de la chanson de Brel "Les vieux amants"
"Mais n'est-ce pas le pire piège que vivre en paix pour des amants"
J'avais écrit cette note il y a quelques mois et là en regardant quelques images d'une bande annonce d'un film immédiatement j'ai reconnu ce livre, ce que j'avais imaginé en le lisant, là devant mes yeux , impression très forte...
Le film "A CORPS PERDUS" de Sergio Castellito
avec Pénélope Cruz, Sergio Castellito, Claudia Gerini
pathétiques tous deux..."En fait en adoptant à l'écran le roman de son épouse, il n'a pas eu peur de choquer, de heurter, il nous contraint à baisser la garde, à accepter d'être emporté par des émotions contractictoires. Très vite on prend ce film comme un uppercut avant de réaliser que seul l'amour rend vraiment vivant. Et permet toutes les résurrections. "
( une critique de ce film lue dans un magazine)
et qui rejoint ce que le livre m'avait inspiré...Je n'ai pas été déçue , les images du film relatent ce que j'avais imaginé, notamment la maison perdue dans un décor surréaliste de friches et d'immeubles en construction, malgré certaines scènes très violentes , comme celle de la rencontre et du viol, donnent à réfléchir sur les relations qui changent et se transforment en amour, en accords, à corps perdus...
EQUUS…trop de désirs…
En lisant récemment que Daniel Radcliffe, le héros de Harry Potter jouait sur une scène londonienne le rôle de Alan dans "Equus " la pièce de Peter Shaffer, immédiatement les souvenirs liés à ce film du même nom ,de
"Sidney Lumet", sont revenus.
Que s’est-il passé dans sa tête pour commettre un tel crime ?
Longue remontée à la surface de l’inconscient des souvenirs, âme tourmentée et frémissante à l’odeur sensuelle des chevaux.
Un fil d’Ariane déroulé par le psy (Richard Burton) qui l’aidera à sortir du labyrinthe.
Entre Alan et le psy s’établit une relation où se confrontent deux visions du monde, le premier marqué à vie par une enfance austère et privée de véritable amour, le second face à ses angoisses et ses manques.
Faut-il revivre la première scène ? Pour Alan la première chevauchée avec ce superbe cavalier mais qu’un père autoritaire et hypocrite a fait brutalement descendre de cheval.
Chute dans le rêve, porte de sortie d’une existence étriquée livrée à elle-même, sans rien…
Je ne vais pas dévoiler toute l'intrigue qui touche à la sexualité d' Alan.
Mais la question à laquelle est confronté le psy , période où il se pose lui-même beaucoup de questions par rapport à sa vie à l’utilité de son travail, "peut-on aider les gens à se défaire de leurs démons sans leur enlever ce qu’ils ont d’unique en eux" ?
Trop de désirs...
Remise en question du rôle du psychiatre et de la conception de la normalité chez l’être humain.
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