Passer les frontires, activit frquente lors des vacances.
On quitte son pays pour en dcouvrir un autre.
On quitte sa langue pour tre berc par une autre mlodie.
Qui d’entre nous ne s’est pas essay quelques bribes d’une autre langue durant un sjour estival ?
On rit de sa maladresse, de son accent, mais derrire ce ct ludique qui cache notre gne de ne pas matriser la langue d’autrui se trouve un enjeu capital.
Comment je me prpare la rencontre avec l’autre ?
Est-ce qu’avec arrogance je dbarque chez lui en attendant qu’il comprenne ma langue ?
Ne vais-je pas aborder n’importe qui l’tranger dans ma propre langue et m’offusquer de son incomprhension ?
Attitude bien chauvine qui tend affirmer la supriorit de ma langue et de ma culture. Et si ce n’tait au fond qu’une misre humaine qui n’ose pas balbutier une nouvelle grammaire et s’avouer faible face la richesse de l’autre.
Se sentir tranger et devoir faire des efforts pour communiquer avec l’autre dans son propre pays me semble une exprience essentielle pour saisir que l’tranger n’est pas toujours l’autre.
L’tranger c’est peut-tre moi.
Tous ceux qui ont vcu l’tranger et appris parler et vivre d’une nouvelle manire, reviennent avec d’autres yeux sur l’tranger.
Ces hommes et ces femmes qui vivent chez nous, sans tre encore totalement chez eux dans notre culture ou dans notre langue ,ne nous paraissent plus aussi tranges qu’auparavant, parce que nous nous souvenons qu’il faut du temps, de la patience et un accueil pour pouvoir habiter l’tranget de l’autre.
Ce chemin ne se fait pas sans amour.
Qu’il est difficile d’apprendre la langue d’un ennemi, alors qu’il est mille fois plus doux d’apprendre la langue d’un aim !
L’t qui nous offre plus de temps que le reste de notre quotidien devrait nous aider voir ce qui chappe souvent notre regard.
Que seul l’amour nous permet d’approcher et d’apprivoiser ce qui fait de l’autre un autre.
Alors parlons la langue du cœur, celle qui dpasse toutes les frontires.
L’t un espace pour oser la langue de l’autre ?
Sans aucun doute.